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Anne Joséphine Quintin de Kercadio

Anne Joséphine Quintin de Kercadio, est née le au manoir de la Ville-Louët en Bréhand, et morte à Auteuil le , est une personnalité de la Chouannerie bretonne.

Anne Joséphine Quentin de Kercadio
Biographie
Naissance

Bréhand (manoir de la Ville-Louët)
Décès
(Ă  44 ans)
Auteuil
Nom de naissance
Anne Joséphine Quintin de Kercadio
Nationalité
Conjoint
Louis Joseph Hervé (1778-1839)

Biographie

Fille unique de François Joseph Quintin (1743-1785), seigneur de Kercadio[Note 1], et de Charlotte Anne Le Bottey (1742-1821)[Note 2] Elle n'a que six ans à la mort de son père, et reste seule avec sa mère et les domestiques au manoir de la Ville-Louët.

En 1794, madame veuve François Quintin de Kercadio est arrêtée une première fois comme suspecte, mais malgré son insistance, elle ne peut obtenir que sa fille âgée de seulement quinze ans, l'accompagne à la maison d'arrêt de Lamballe, et doit la laisser à la garde de ses trois domestiques. Mais une fois libérée elle continua de demeurer dans cette ville peut être en liberté surveillée. C'est le ou 4 nivôse an III que sur un ordre émanant de la municipalité de Saint-Brieuc[Note 3] une troupe armée pénètre dans son appartement pour une perquisition qui ne donna pas de résultat, mais fut tout de même accusé de faire circuler de faux assignats. Chose qu'elle nia farouchement. C'est en fait un des domestiques de la Ville-Louët qui vint faire des achats assez conséquents dans plusieurs magasins de Saint-Brieuc et que l'on pensait fait pour le compte de Mme ou Melle de Kercadio. L'instruction du dossier suivie son cours et un détachement du 60e régiment fut dépêché au manoir de la Ville-Louët pour une nouvelle fouille. La furent saisis de nombreux faux assignats sur la personne de deux domestiques qui furent arrêtés.

Lors de cette visite domiciliaire, Anne Joséphine tenta de fuir par le jardin en même temps qu'un dénommé Louis Chantrel, chef chouan qui se voyant prit jeta dans les buissons une paire de pistolets qu'il portait sur lui. Ce dernier montra un passeport en règle avec la signature du général Jean Joseph Amable Humbert (1767-1823) on lui remit ses papiers et ses armes et fut relâché. Joséphine de Kercadio refusa de signer le procès verbal et l'enveloppe ou les assignats saisis étaient enfermés. Elle arracha même une pièce du dossier des mains du citoyen Lavergne ce qui provoqua un déchirement du document[Note 4]. Les officiers firent preuve d'indulgence et elle fut laissée au manoir. Le capitaine Dubreuil à la tête de ses hommes reprit le chemin de Lamballe, lorsqu'il fut interpellé par un émissaire de Boishardy lui faisant savoir qu'il désirait lui parler. Ce dernier ayant accepté les deux hommes échangèrent des informations que les commissaires de la République ignoraient, puis parla de la perquisition à la Ville-Louët, se porta garant de l'innocence de Joséphine de Kercadio Ajoutant que si l'on attaquait mademoiselle de Kercadio, il regarderait cette agression comme une rupture du traité et qu'il avait rassemblé des hommes pour combattre ceux qui voudraient l'enlever. Après avoir envoyé une longue lettre au district de Saint-Brieuc les poursuites envers mademoiselle de Kercadio cessèrent. Mais sa mère fut à nouveau poursuivie, ainsi que sa domestique Marie-Anne Le Roy, et Jean Le Mée son jardinier, et le jugement du (18 pluviôse an III) prononça leur acquittement. Madame de Kercadio rentra à Lamballe, et un dénommé Pierre Quintin de Kercadio fut libéré en même temps qu'elle. Joséphine continua d'habiter le manoir de la Ville-Louët ou Boishardy lui rendit de nombreuses visites. C'est lors d'une des entrevues du général Louis Michel Auguste Thévenet dit Danican, Louis Chantereau et Pierre Dezoteux de Cormatin (1753-1812), et Hoche du que fut signé le traité de la Jaunaie

Le est conclu à Rennes le traité de la Mabilais qui sera brisé le . C'est à partir de ce moment que Boishardy accompagné de Joséphine de Kercadio fut traqué par les troupes révolutionnaires. Boishardy, proscrit est insaisissable, se cachant entre Pommeret, Bréhand et Moncontour au gré de ses nombreuses amitiés. Il est surnommé le Sorcier par les républicains.

Le (29 prairial an III), elle est avec lui lorsqu'ils furent surpris au milieu de la nuit par un détachement de dix grenadiers du 4e bataillon de la Gironde, alors qu'ils allaient se marier.

La mort de Boishardy (par Yan' Dargent).

Les républicains ayant été instruits qu'il se trouverait le dans son château de Villehemet, une compagnie de grenadiers marcha pour l'y surprendre. Il devait en effet se marier dans la nuit du 16 au . Il fut trahi par un jeune homme qu'il avait recueilli. Boishardy s'aperçut trop tard de la trahison ; il voulut fuir et confia mademoiselle de Kercadio à deux compagnons d'armes, Jacques Villemain aubergiste, et l'officier Louis Joseph Hervé du Lorin en leur donnant rendez-vous au château de Boscénit dans la commune de Saint-Gilles-du-Méné. les grenadiers le poursuivirent à coups de fusil ; il fut atteint et achevé à coups de sabre par deux soldats sur la route de Bréhand à Moncontour, près de la chapelle Saint-Malo (un calvaire marque le lieu encore aujourd'hui) en présence de Joséphine Quentin de Kercadio. Sa tête sanglante et séparée de son corps fut promenée dans les rues de Lamballe et de Moncontour puis jetée dans l'étang de Launay. Les deux assassins seront très légèrement punis. Plus tard, l'étang fut asséché et le crâne de Boishardy retrouvé ; il repose désormais au cimetière de Maroué.

Relations

HĂ©raldique

« D'argent au lion morné de sable accompagné de trois molettes de même »[2]


Voir aussi

Bibliographie

  • Archives dĂ©partementales des CĂ´tes-d'Armor: dossier du tribunal criminel n°361:Affaire des faux assignats saisis chez la veuve Quentin Kercadio, (47 pièces).
  • « Anne JosĂ©phine Quintin de Kercadio », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition].
  • G. Lenotre, La Mirlitantouille : Épisodes de la chouannerie bretonne, Perrin, Paris, 1925.
  • Chanoine HervĂ© Pommeret, Boishardy, l'histoire et la lĂ©gende, Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Ă©mulation des CĂ´tes-du-Nord, t. LXIII, 1931 ; rĂ©Ă©dition en 1995 par l'Office d’Édition du livre d'histoire, prĂ©face de Claude-Guy Onfray et notice biographique de l'auteur par Gilbert Guyon.
  • J. Aigueperse, Boishardy, gĂ©nĂ©ral des Chouans, Ă©ditions F. Lanore, 1977.
  • Daniel de la Motte-Rouge, Boishardy, gĂ©nĂ©ral chouan, pilier de la paix avec les gĂ©nĂ©raux rĂ©publicains Humbert et Hoche, article dans le Bulletin de l'association des Amis du Vieux Lamballe et du Penthièvre, 1989.
  • Guy de Sallier Dupin (prĂ©face de Michel Mohrt), Boishardy, chef chouan breton, Ă©ditions de la PlomĂ©e, 2000.
  • Patrick de Gmeline: Les lys refleuriront. Presses de la CitĂ©. 1989.
Roman

Notes et références

Notes

  1. Il est né le 9 décembre 1743 au manoir de la Ville-Louët à Bréhand, ou il est mort le 9 août 1785
  2. Elle est née le 4 janvier 1742 au manoir de la Ville-Hervé en Planguenoual, et elle est morte le 17 avril au manoir de la Ville-Louët en Bréhand
  3. On sait que Malo Henri Julien Besné de la Hauteville est membre de la municipalité de Saint-Brieuc et accusateur public et qu'il veut attraper à tout prix de Boishardy qu'il sait fréquenter le manoir de ses voisins Kercadio
  4. Un grand cachet dont on peut encore voir un morceau des les archives départementales des Côtes-d'Armor

Références

Liens externes

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