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Anne-Josèphe Michel de Roissy

Anne-Josèphe Michel de Roissy, comtesse de Coigny par son mariage, est restée célèbre par son goût pour l'anatomie et la dissection.

Anne-Joseph Michel de Roissy
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Père Lachaise
Nom de naissance
Anne-Joseph Michel de Roissy
Activité
Période d'activité
XVIIIe siècle
Conjoint
Augustin-Gabriel de Franquetot, comte de Coigny (1740-1817)
Enfant

Née en 1753 dans la paroisse Saint-Sulpice, 6e arrondissement de Paris, son décès, en 1775, dans l'hôtel de Coigny, anciennement rue Nicaise (26-27) serait lié à cette pratique.

Biographie

Ascendance

Fille de Charles François Michel de Roissy (1727-1755) receveur général des finances à Montauban de 1723 à 1742, puis à Bordeaux, trésorier général de l’extraordinaire des guerres en Dauphiné, secrétaire du roi en la grande chancellerie de France en 1728 et anobli par cette charge, marié en 1749 à Geneviève Renée de Villette (1731-1755). La mère d'Anne-Josèphe était issue de Pierre Charles de Villette (1700-1763), secrétaire du roi et avocat au Parlement et de Charlotte Cordier de Launay de Montreuil dont la nièce, Pélagie, sera mariée au marquis de Sade. Elle n'a que deux ans, lorsque ses frères et elle perdent leurs deux parents, la même année. Elle a pour frères :

  • Charles Michel de Roissy 1750-1758
  • Joseph Charles Michel de Roissy 1751-1826[1]

La passion anatomique

Les mémorialistes signalent le squelette ou cadavre que Mme de Coigny emportait dans tous ses déplacements, dans une caisse placée au fond de sa berline. Les frères Grimm, Mme de Genlis[2] et d'autres relatent cette anecdote. Il est plus probable qu'il se soit agi d'un mannequin de cire réalisé par un artiste céroplasticien, tel que ceux de Mlle Biheron, par exemple. L'anatomie était alors une discipline à la mode qui suscitait un intérêt soutenu de la part de la gent féminine, comme le précisent les frères Goncourt dans La Femme au dix-huitième siècle. Certaines femmes devenaient pointues dans ce domaine de la connaissance médicale, comme MmeThiroux d'Arconville qui avait publié le fruit de ses expériences dans son Essai pour servir à l'histoire de la putréfaction, paru en 1766.

Fauchée en pleine jeunesse

Anne-Josèphe avait Ă©pousĂ©, le , Ă  Nogent-sur-Marne, Augustin-Gabriel de Franquetot, comte de Coigny (1740-1817), frère du duc et marĂ©chal de Coigny. Le comte de Coigny Ă©tait mestre de camp au rĂ©giment de Bourbon cavalerie, gouverneur des ville & château de Fougères en Bretagne, et chevalier d’honneur de Madame Elisabeth en 1778. La dot qu'elle apportait permit au comte de Coigny de se relever de ses dettes et d'acquĂ©rir le château de Mareuil-en-Brie en 1771, dont il fit une somptueuse demeure champĂŞtre, mais l'Ă©difice fut fortement remaniĂ© au XIXe siècle. De leur union naĂ®t, en 1769, la belle et rebelle, AimĂ©e de Coigny[3], qui inspire La Jeune captive au poète AndrĂ© ChĂ©nier

En 1774, la comtesse de Coigny devient amie avec la duchesse de Choiseul, qui apprécie sa vivacité, et son instruction. Elle avait auparavant lié une relation d'amitié en 1772 avec Marie-Jeanne-Constance de Voyer d'Argenson (1734-1783), cousine de son époux, elle aussi passionnée d'anatomie. La marquise de Voyer la soignera durant sa longue agonie[4] qui s'achève, le , dans l'hôtel des Coigny, rue Saint-Nicaise. Son destin tragique et la précocité de sa mort, puisqu'elle est emportée dans sa vingt-deuxième année[5], ont marqué les mémoires de ses contemporains.

Bibliographie

  • Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliare universel de France, ou recueil gĂ©nĂ©ral des gĂ©nĂ©alogies historiques des maisons nobles
  • Guy Bechtel, Jean-Claude Carrière, Dictionnaire de la bĂŞtise : suivi du Livre des bizarres, coll. Bouquins, Robert Laffont, 2014. article « Coigny Â»
  • Sophie Delhaume, « InterfĂ©rences du discours scientifique dans la correspondance conjugale de Madame de Voyer d’Argenson (1734-1783) comme contribution Ă  la reprĂ©sentation Ă©pistolaire de la femme d’esprit Â», in Femmes de science de l'AntiquitĂ© au XIXe siècle, dirigĂ© par Adeline Gargam. Presses universitaires de Dijon,
  • FĂ©licitĂ© de Genlis, MĂ©moires inĂ©dits de Mme la comtesse de Genlis sur le dix-huitième siècle et la RĂ©volution française de 1756 jusqu’à nos jours, Bruxelles, P.J. de Mat, 1825, p. 290
  • Marcelle Fauchier Delavigne, AimĂ©e de Coigny amoureuse et conspiratrice, Dossiers de la petite histoire
  • Charles Louis de Sevelinges, Mme la comtesse de Genlis en miniature, ou AbrĂ©gĂ© critique de ses mĂ©moires, Paris, J-G Dentu, Imprimerie-libraire, 1826, p. 34.

Notes et références

  1. « généalogie »
  2. FĂ©licitĂ© de Genlis, MĂ©moires inĂ©dits de Mme la comtesse de Genlis sur le dix-huitième siècle et la RĂ©volution française de 1756 jusqu’à nos jours, Bruxelles, P.J. de Mat, , p. 290
  3. Marcelle Fauchier Delavigne, Aimee de coigny amoureuse et conspiratrice, Dossiers de la petite histoire, page 5
  4. Sophie Delhaume, « InterfĂ©rences du discours scientifique dans la correspondance conjugale de Madame de Voyer d’Argenson (1734-1783) comme contribution Ă  la reprĂ©sentation Ă©pistolaire de la femme d’esprit », in Femmes de science de l'AntiquitĂ© au xixe siècle, Adeline Gargam dir. Presses universitaires de Dijon,‎ (ISSN 1966-799X)
  5. Mercure de France, novembre 1775

Articles connexes

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