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Anna Wood (Ă©tudiante)

Anna Wood ( – ) est une étudiante australienne, originaire de Sydney, morte des suites d'un coma lié à une ingestion d'ecstasy lors d'une rave party. Sa mort semble être liée à une tablette contaminée, mais l’enquête conclut à une hyperhydratation. La mort de Wood est grandement médiatisée et engendre une panique morale concernant la prise de drogues chez les adolescents.

Anna Wood
Naissance
Southport (Australie), Australie[1]
Décès (à 15 ans)
St Leonards, New South Wales, Australie
Nationalité Australienne
Pays de résidence Drapeau de l'Australie Australie
Activité principale
Étudiante

Description

Wood achève ses études au Forest High School pour se lancer dans la cosmétique dans un salon de beauté situé à Sydney[2]. Le , Anna et ses amies se rendent à la rave party Apache au Phoenician Club (en) localisée à Broadway. Dès leur arrivée, devant l’entrée du club, elles consomment une tablette d'ecstasy[2]. À environ 5 h du matin (heure locale) le , toujours dans le club, Anna ne se sent pas bien et se dirige aux toilettes dans lesquelles elle est trouvée en train de vomir[3].

Elle est amenée à Belrose (en) chez une amie. L’état d’Anna ne s’améliore pas : elle présente notamment des signes de confusion, des convulsions possibles passagères, suivi d'une perte de conscience. À 10 h du matin (heure locale), les parents d'Anna, informés de l’état de leur fille, appellent une ambulance, qui conduit la jeune fille au Royal North Shore Hospital, à St Leonards. Elle reste dans le coma, puis meurt le mardi .

La mort d'Anna serait due à un œdème cérébral causé par une hyperhydratation (hyponatrémie)[4]. En effet, l'ecstasy entraîne une hausse de la température plus ou moins importante. Pour lutter contre cette hyperthermie, le consommateur boit de très grandes quantités d'eau pendant un court laps de temps, provoquant une chute du taux de sodium dans le sang.

Couverture médiatique et panique morale

La mort de Wood est largement médiatisée et entraîne un changement dans la prise d'ecstasy chez les jeunes. Auparavant, les morts consécutifs à la prise l'ecstasy sont associées aux milieux criminels. La mort de Wood attire l'attention des médias sur l'ingestion des drogues illicites dans la société[5]. Selon les médias, l'ecstasy ingéré par Wood était mélangé à de l'héroïne ou de la morphine[6] — la cause apparente de sa mort — mais l’autopsie invalide cette version des faits : Wood a seulement ingéré de l'ecstasy[4]. Les funérailles de Wood ont lieu le au Northern Suburbs Memorial Gardens.

Dans les temps qui suivent l’événement, la consommation de drogue des adolescents en Australie fait les gros titres des médias, qui accusent les raves et musiques techno d’influencer les adolescents[7] - [8], visant particulièrement le Phoenician Club[9]. La mort d'Anna Wood fait polémique en ce qui concerne la drogue chez les jeunes, bien qu'un rapport NSW AMA ait établi que seulement 3 % des 14–19 ans avait déjà ingéré de l'ecstasy[10]. Les raves australiennes et la mort de Wood sont le sujet d'un documentaire diffusé sur la chaîne télévisée australienne 60 Minutes en 1996, ce qui fait polémique.

Une médiatisation si intense peut s'expliquer par le tragique de la vie de Wood, une « étudiante sans histoire », qui peut « refléter la vie de n'importe qui »[11], Elle devient par conséquent un emblème de la lutte contre la prise de drogues. La mort de Wood est également citée dans l'ouvrage de Bronwyn Donaghy (en) intitulé Anna's Story en 1996[12]. Des critiques sont émises à l’encontre des amies de Wood, qui auraient pu, selon ces critiques, la sauver à temps si elles l’avaient directement emmenée à l’hôpital. Elles ne l’auraient pas fait car elles auraient peut-être craints les réactions qu’aurait pu susciter leur consommation d’ecstasy[13].

La mort de Wood semble continuer à faire surface dans la société dix ans après les faits ; durant les élections de 2007 en Nouvelle-Galles du Sud : le leader Peter Debnam (en) cite la mort de Wood expliquant qu'aucune mesure réelle n'a encore été prise pour prévenir de tels drames.

Notes et références

  1. (en) Donaghy, Anna's Story, pp 1–15
  2. (en) Donaghy, Bronwyn, Anna's Story, Sydney, SydneyHarperCollins, , 147–148 p. (ISBN 978-0-207-19184-8)
  3. (en) Donaghy, Anna's Story, pp 156–157
  4. (en) « The publicly released coroner's report/autopsy on Anna Wood's death », sur www.erowid.org (version du 5 mai 2008 sur Internet Archive)
  5. (en) Gibson, Chris et Pagan, Rebecca, « Rave culture in Sydney, Australia: mapping youth spaces in media discourse », (consulté le ), p. 16
  6. (en) Alicia Larriera, « Ecstasy pill laced with hard drugs, say experts », Sydney Morning Herald,‎
  7. (en) Gibson & Pagan, Rave culture in Sydney, Australia: mapping youth spaces in media discourse, p. 5
  8. (en) Homan, Shane, « After the Law: the Phoenician Club, the Premier and the death of Anna Wood », (consulté le ), p. 14–15 "Perhaps the most acute linkage between the music, club activities, and deviancy can be found in the book published subsequent to Wood's death by Sydney Morning Herald journalist, Bronwyn Donaghy, with assistance from Anna's parents."
  9. (en) Homan, After the Law: The Phoenician Club, the Premier, and the Death of Anna Wood, p. 25
  10. (en) Homan, After the Law: The Phoenician Club, the Premier, and the Death of Anna Wood, p. 12
  11. (en) Homan, After the Law: The Phoenician Club, the Premier, and the Death of Anna Wood, p. 18
  12. (en) Donaghy, Anna's Story, pp 188-90. "We will never make any progress until we get rid of the propaganda that says drugs can be reliably used" (quote from Athol Moffitt, former president of the NSW Court of Appeal) and "While other countries are reducing illegal drug use…in Australia and New Zealand it is increasing so much that we now have the highest adolescent usage rate in any part of the world where records are kept" (quote from John Malouf, then president of the Australian Pharmacists Against Drug Abuse).
  13. (en) Marx, Jack, « Bless the beasts and the parents of dead children », sur Fairfax (version du 6 mai 2008 sur Internet Archive)
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