Anna Mungunda
Anna Kakurukaze Mungunda, née en 1932 dans le sud-ouest africain (actuelle Namibie) et morte le , est une femme d'origine herero qui fut victime du soulèvement de Old Location à Windhoek le .
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Depuis l'indépendance de la Namibie, le , Anna Mungunda est considérée comme l'une des héroïnes du pays pour l'accès à l'indépendance[1].
Éléments biographiques
Mungunda est née en 1932. Son père est un ouvrier migrant, Theopoldt Shivute, et sa mère Emilie Kavezeri est une nièce de Hosea Kutako. Elle a eu trois frères et sœurs qui sont tous morts durant leur enfance[2].
En 1959, le sud-ouest africain est sous-mandat sud-africain. La décision du gouvernement Verwoerd d'y mettre en œuvre les lois de l'apartheid (dont le Group Areas Act) en créant de nouvelles banlieues dans le nord-ouest de Windhoek afin d'y déplacer et reloger tous les habitants noirs provoque des manifestations et des émeutes dans la première quinzaine de . Plus d'une dizaine de personnes sont tuées par les forces de l'ordre, dont Anna Mungunda[3] - [4].
Les sources ne sont pas d'accord sur ce qui est arrivé exactement à Anna Mungunda, qui travaillait alors comme employée de maison, le jour du soulèvement. Il est rapporté qu'une fusillade, qui toucha mortellement son fils unique[5], Kaaronda Mungunda[6], la révolte tellement qu'elle court vers la voiture d'un administrateur de haut rang, verse de l'essence sur ce véhicule, et y met le feu. Le véhicule appartenait au maire Jaap Snyman ou à un surintendant de la police, de Wet[7]. D'autres véhicules ont été incendiés à la suite de son intervention. Elle a été abattue pendant ou immédiatement après cette action[4].
Anna Mungunda est l'un des neuf héros nationaux de la Namibie qui ont été identifiés lors de l'inauguration du mémorial Heroes' Acre près de Windhoek. Sam Nujoma, a fait remarquer dans son discours d'inauguration, le :
« En ce jour fatidique [du soulèvement], douze manifestants pacifiques ont été tués et plus de cinquante autres ont été blessés. Face à cette brutalité, une jeune femme courageuse et intrépide du nom de Kakurukaze Mungunda a démontré sa bravoure et son héroïsme en incendiant la voiture de De Wet qui était le surintendant de la zone de ségrégarion implantée à Windhoek. Elle a été abattue sur place et tuée de sang froid par la police répressive du régime d'apartheid sud-africain. À son esprit révolutionnaire et à sa mémoire visionnaire, nous offrons humblement notre honneur et notre respect[8] »
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Anna Mungunda est honorée sous la forme d'une pierre tombale de granit avec son nom gravé et son portrait sur la dalle[8]. Il est envisagé également de donner son nom à une rue de Berlin, dans l’Afrikanisches Viertel (en français : « quartier africain ») de la capitale allemande[9] - [10].
Références
- (en) « Namibia Heroes and Heroines », namibia-1on1.com (consulté le )
- (en) Regina Simasiku, « The Woman from nowhere: Anna Mungunda (1932–1959) », New Era,‎ , p. 7
- Christian Bader, La Namibie, Éditions Karthala, (lire en ligne), p. 113-115
- (en) Rukee Tjingaete, « Guerilla Movements' influence on the growth of the new Social Movements in the Periphery: a study of the SWAPO women », Namnet Digest, via Hartfort Web Publishing, vol. 95, no 11,‎ (lire en ligne)
- (en) « International Human Rights Day », namibia-1on1.com (consulté le )
- (en) Nahas Angula, « Old location massacre: the spark that ignited the struggle for national independence », Speeches of the Prime Minister, sur Speeches of the Prime Minister, Government of Namibia,
- (en) Klaus Dierks, « Biographies of Namibian Personalities, S », www.klausdierks.com (consulté le )
- (en) Sam Nujoma, « Heroes' Acre Namibia Opening Ceremony – inaugural speech », namibia-1on1.com,‎ (lire en ligne)
- « Berlin va rebaptiser des rues évoquant la colonisation allemande en Afrique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- (de) « Berlin will Völkermörder aus Straßenbild verbannen », Die Zeit,‎ (lire en ligne)