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Angel Island

Angel Island est la plus grande Ăźle de la baie de San Francisco en Californie. Elle offre des vues spectaculaires sur la ville de San Francisco, les hauteurs du comtĂ© de Marin, ainsi que sur le mont Tamalpais. L'ile dans son ensemble se trouve au sein du parc d'État d'Angel Island (Angel Island State Park) et est Ă  ce titre administrĂ©e par le California Department of Parks and Recreation. L'Ăźle fait partie des principaux points d'intĂ©rĂȘts historiques de la Californie (California Historical Landmark).

Angel Island
Vue aérienne d'Angel Island depuis l'ouest.
Vue aérienne d'Angel Island depuis l'ouest.
GĂ©ographie
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Localisation Baie de San Francisco (océan Pacifique)
CoordonnĂ©es 37° 51â€Č 46″ N, 122° 25â€Č 51″ O
Superficie 3,1 km2
Point culminant Mont Caroline Livermore (240 m)
GĂ©ologie Île continentale
Administration
État Californie
Comté Marin
DĂ©mographie
Population 12 hab. (2010)
DensitĂ© 3,87 hab./km2
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC-8
GĂ©olocalisation sur la carte : Californie
(Voir situation sur carte : Californie)
Angel Island
Angel Island
GĂ©olocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Angel Island
Angel Island
Îles aux États-Unis

Depuis sa crĂ©ation, elle est utilisĂ©e dans le cadre d’objectifs multiples, incluant la prĂ©sence de forts militaires, la crĂ©ation de stations de quarantaine pour les services de santĂ© publique amĂ©ricains (US public health service quarantine station), ainsi que la crĂ©ation d’un Bureau amĂ©ricain d'inspection de l'immigration et d'un centre de dĂ©tention. La station d'immigration d'Angel Island (Angel Island Immigration Station), en service de 1910 Ă  1940 et situĂ©e au nord-est de l'Ăźle, reçoit approximativement un million d'immigrants dĂ©tenus par les autoritĂ©s locales qui se font inspecter et examiner lors de leur arrivĂ©e aux États-Unis.

GĂ©ographie

Vue satellite d'Angel Island.

Angel Island est la deuxiĂšme plus grande Ăźle de la zone de la Baie de San Francisco (Alameda Ă©tant la premiĂšre). L'Ăźle est tellement large que lors d'une journĂ©e ensoleillĂ©e, Sonoma et Napa peuvent ĂȘtre vues Ă  partir du cĂŽtĂ© Nord de l'Ăźle et la ville de San Jose depuis le cĂŽtĂ© Sud. Le point culminant de l'Ăźle, qui se trouve approximativement en son centre, est le mont Caroline Livermore, qui s'Ă©lĂšve Ă  la hauteur de 240 mĂštres (788 feet). L'Ăźle fait partie de la ville de Tiburon, dans le comtĂ© de Marin. Elle est sĂ©parĂ©e du territoire du comtĂ© de Marin par le dĂ©troit de Raccoon. Le Bureau du recensement des États-Unis rapporte un territoire d'une surface de 3,107 km2 (1,2 sq mi) ainsi qu'une population de 12 personnes.

Histoire

Jusqu’à il y a environ dix mille ans, Angel Island Ă©tait reliĂ©e au territoire continental. C’est l’élĂ©vation du niveau de la mer, Ă  la fin de la pĂ©riode glaciaire, qui est la cause de cette sĂ©paration.  Il y a environ deux mille ans, Angel Island Ă©tait renommĂ©e pour ses sites exceptionnels de pĂȘche et de chasse pour la communautĂ© AmĂ©rindienne de Coast Miwok. D’autres preuves similaires de peuplement de natifs AmĂ©ricains ont Ă©tĂ© trouvĂ©es aux alentours du territoire continental de la PĂ©ninsule de Tiburon. En 1775, le vaisseau marin espagnol San Carlos, sous le commandement de Juan Manuel de Ayala[1], est entrĂ© le premier dans la Baie de San Francisco. C’est au moment oĂč Ayala a levĂ© l’ancre vers Angel Island qu’il a dĂ©cidĂ© de lui donner son nom moderne (Isla de los Ángeles[2]). Le navire s’est Ă©chouĂ© sur une baie aujourd’hui connue sous le nom d’Ayala Cove.

Comme la majeure partie de la cĂŽte Californienne, Angel Island a bien souvent Ă©tĂ© utilisĂ©e pour l’élevage du bĂ©tail. En 1863, durant la Guerre de SĂ©cession, l’armĂ©e amĂ©ricaine, effrayĂ©e par les attaques des bombardiers navals sur la ville de San Francisco, a dĂ©cidĂ© de construire des camps d’artillerie sur l’üle, d’abord au Stuart (ou Stewart) Point, puis au Point Knox. RenĂ© Edward De Russy (en) en Ă©tait l’ingĂ©nieur en chef, et James Terry Gardiner (en) fut le concepteur et le superviseur de la construction. L’ArmĂ©e a par la suite Ă©tabli un camp sur l’üle (aujourd’hui connu sous le nom de Camp Reynolds ou the West Garrison), camp qui a servi Ă  plusieurs reprises de lieu de regroupement de soldats durant les campagnes amĂ©ricaines contre les tribus AmĂ©rindiennes de l’Ouest[3].

Fort McDowell

C’est Ă  la fin du XIXe siĂšcle que l’armĂ©e amĂ©ricaine a pris la dĂ©cision de transformer l’üle entiĂšre et de la renommer “Fort McDowell”. Dans cet espace, l’armĂ©e a dĂ©veloppĂ© de nouvelles installations, telles que le East Garrison par exemple. Un espace de mise en quarantaine fut ouvert Ă  Ayala Cove en 1891 (anciennement appelĂ©e Hospital Cove). Durant la guerre hispano-amĂ©ricaine, l’üle a servi de dĂ©charge pour les troupes qui rentraient du Front. L’üle a par la suite continuĂ© Ă  ĂȘtre utilisĂ©e en tant qu’espace transitoire durant la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, notamment avec les troupes engagĂ©es dans la PremiĂšre Guerre mondiale qui avaient pour habitude d’embarquer et de rentrer par cette Ăźle.

Au moment de la Seconde Guerre mondiale, le besoin de troupes dans le Pacifique a largement dĂ©passĂ© les besoins antĂ©rieurs. Les installations qui se trouvaient sur Angel Island furent agrandies. Ces infrastructures avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©largies avant le dĂ©but de la guerre. La construction du ferry de l’ArmĂ©e nommĂ© USAT General Frank M. Coxe (en), qui transportait les troupes de et vers Angel Island de façon rĂ©guliĂšre en est un exemple.

Le Fort McDowell Ă©tait notamment utilisĂ© comme centre de dĂ©tention pour les immigrants Japonais, Allemands et Italiens qui sĂ©journaient Ă  Hawaii et qui avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, puisqu’aux yeux des dirigeants amĂ©ricains, ils reprĂ©sentaient une source nouvelle de colonisateurs[4]. Ces prisonniers Ă©taient par la suite transfĂ©rĂ©s au DĂ©partement de la Justice des États-Unis ainsi que dans des camps de l’ArmĂ©e, qui eux se trouvaient sur le continent. Des prisonniers de guerre Japonais et Allemands Ă©taient Ă©galement dĂ©tenus sur l’üle, avant que les effectifs soient rĂ©duits au fur et Ă  mesure de l’avancement de la Guerre, en raison des besoins croissants de place liĂ©s Ă  l’immigration.

L’ArmĂ©e a ensuite pris la dĂ©cision de dĂ©saffecter ce poste militaire en 1947. Puis, en 1954, une station de missiles fut installĂ©e sur l’üle. Les missiles furent ensuite enlevĂ©s en 1962, quand l’armĂ©e a finalement dĂ©sertĂ© de maniĂšre dĂ©finitive l’üle. Aujourd’hui, la rampe de lancement de missiles existe toujours, cependant la station qui se trouvait au sommet du Mount Caroline Livermore a Ă©tĂ© complĂštement retirĂ©e et le sommet de la montagne fut plus tard restaurĂ© et a retrouvĂ© ses formes originales.

La station d'immigration

En l’espace de 30 ans, de 1910 Ă  1940, la station d’immigration d’Angel Island a acceptĂ© plus d’un million d’immigrants Asiatiques entrant aux États-Unis, lui valant souvent le nom de “L'Ellis Island de l’Ouest”. À cause des restrictions de la loi d’exclusion des Chinois de 1882, de nombreux immigrants de Chine ont Ă©tĂ© contraints de passer plusieurs annĂ©es sur l’üle, en attendant de pouvoir finalement entrer aux États-Unis (lĂ©galement ou illĂ©galement) ou d'ĂȘtre expulsĂ© [5]. Pendant cette pĂ©riode d’attente, de nombreux immigrants ont commencĂ© Ă  se frotter Ă  la poĂ©sie, sculptant des passages de poĂšmes sur les murs de leurs habitations. Les Officiers responsables de la station ont tentĂ© Ă  de maintes reprises, allant jusqu’à sept fois entre 1910 et 1940, de recouvrir Ă  l’aide de mastic ces poĂšmes. Ces tentatives se rĂ©vĂ©laient Ă  chaque fois inefficaces, puisque le mastic finissait toujours par s’écailler. En 1940, un incendie fut Ă  l’origine de la destruction du bĂątiment de l’administration, Ă©tant Ă  l’origine de la dĂ©localisation de ce dernier dans la ville de San Francisco.

Le , 512 officiers ayant survĂ©cu au naufrage du SS Columbus (en) accostĂšrent sur l’üle, attendant leur retour pour l’Allemagne.

En 1964, la communautĂ© asiatique a rĂ©ussi Ă  faire reconnaĂźtre la station d’immigration comme point d’intĂ©rĂȘt historique (National Historic Landmark) par la Californie. Aujourd’hui, le Bureau d’Immigration d’Angel Island est reconnu fĂ©dĂ©ralement comme un site du patrimoine amĂ©ricain. Il fut rĂ©novĂ© par le California State Parks, qui a rouvert ses portes le .

Angel Island State Park

En 1955, la Commission des Parcs Nationaux (California Department of Parks and Recreation) a donnĂ© l’autorisation aux Parcs Nationaux de Californie d’acheter 15 hectares de terrain autour d’Ayala Cove, permettant Ă  Angel Island d’ĂȘtre reconnue comme parc national. D’autres hectares supplĂ©mentaires furent achetĂ©s quatre ans plus tard, en 1959. C’est en 1962 que le DĂ©partement de la DĂ©fense a pris la dĂ©cision de reconnaĂźtre l’üle dans son ensemble en tant que parc national.

Il existe un phare encore en activitĂ© sur l’üle, le phare de Point Blunt, qui appartient Ă  l’agence des garde-cĂŽtes des États-Unis (United States Coast Guard). Il existait aussi un autre phare, le phare de Point Stuart, qui est maintenant dĂ©sactivĂ©.

Écologie

Les deux principaux Ă©cosystĂšmes de l’üle sont les prairies cĂŽtiĂšres et les broussailles cĂŽtiĂšres. On y trouve des espĂšces comme le chĂȘne de Californie (Quercus agrifolia), le laurier de Californie (Umbellularia californica), le toyon (Heteromeles arbutifolia), l’arbousier d’AmĂ©rique (Arbutus menziesii), ou encore le noisetier Ă  long bec (Corylus cornuta) ou le Polystic Ă  Ă©pĂ©es (Polystichum munitum).

Beaucoup de personnes pensent que la tribu amĂ©rindienne des Miwoks lançait frĂ©quemment des incendies afin d’agrandir ses prairies, aux dĂ©pens des forĂȘts de l’üle. Les prairies ainsi que les zones arbustives Ă©taient rĂ©putĂ©es offrir des graines et des bulbes comestibles, capables de nourrir un grand nombre de cerfs[6].

Les militaires ont plantĂ© prĂšs de 10 hectares de Gommiers Bleus (Eucalyptus globulus) sur l’ile, pour servir de coupe-vent ainsi que de source de bois. Ces plantations avaient Ă©galement un but esthĂ©tique et permettaient de contrĂŽler les risques d’érosion. Dans les annĂ©es 1980, l’espace couvert par les eucalyptus atteignait prĂšs de 35 hectares, soit un espace multipliĂ© par 3. L’Agence des Parcs Nationaux de Californie a entrepris des Ă©tudes environnementales afin de retirer la majoritĂ© des eucalyptus de l’ile, dans le but de restaurer la flore originelle et de rĂ©duire les risques d’incendie. La proposition a engendrĂ© de nombreuses controverses et a Ă©tĂ© couverte par la presse locale, avant de finalement ĂȘtre acceptĂ©e en 1990. En l’espace de 7 ans, de 1990 Ă  1997, prĂšs de 32 hectares d’eucalyptus furent enlevĂ©s, pour ĂȘtre remplacĂ©s par des plantes qui avaient Ă©tĂ© cultivĂ©es dans des serres. Seuls 2 hectares furent conservĂ©s.

En plus de l’eucalyptus, on trouve sur l’üle des plantations de pins de Monterey (Pinus radiata), de chĂȘne-liĂšge (Quercus suber), de Mimosa Ă  bois noir (Acacia melanoxylon), de palmier des Canaries (Phoenix canariensis), d’Agave d’AmĂ©rique (Agave americana), de CĂšdre du Japon (Cryptomeria japonica), de CĂšdre blanc de Californie (Calocedrus decurrens), de CĂšdre de l’Himalaya (Cedrus deodara), de SĂ©quoia Ă  feuilles d’If (Sequoia sempervirens), de SĂ©quoia gĂ©ants (Sequoiadendrin giganteum), de Pins de Norfolk (Araucaria heterophylla) ou encore d’Araucaria du Chili (Araucaria araucana) provenant des bases militaires ainsi que de la station d’immigration.

Les Cerfs hĂ©mione (Odocoileus hemionus) ont Ă©tĂ© rĂ©introduits sur l’ile par l’armĂ©e en 1915 pour la chasse. En raison de l’absence de prĂ©dateurs, la population de cerfs a fortement augmentĂ©, jusqu’à prendre le dessus sur l’ile dans son ensemble. La population de ces cerfs est aujourd’hui gĂ©rĂ©e annuellement par l’Agence des parcs nationaux Californiens ainsi que par le Fish and Game Department.

En 2002, le sommet du Mont Caroline Livermore, qui avait Ă©tĂ© aplati dans les annĂ©es 1950 pour construire la zone de lancement du missile Nike ainsi que les installations de radars, a vu ses contours ĂȘtre redessinĂ©s, afin de retrouver son apparence originelle. Au cours de ce procĂ©dĂ©, sa hauteur a augmentĂ© de presque 5 mĂštres. La route permettant l’accĂšs au cĂŽtĂ© Ouest de la montagne fut retirĂ©e, afin d’ĂȘtre remplacĂ©e par un sentier sinueux, accessible par le cĂŽtĂ© est[7].

Incendie de 2008

Le , autour de 21h, un incendie visible depuis la baie de San Francisco s’est dĂ©clenchĂ© sur Angel Island, s’étendant sur prĂšs de 40 hectares en l’espace d’une heure seulement. Le lendemain matin, aux alentours de 8h, le feu avait brĂ»lĂ© prĂšs de 100 hectares sur les 300 ha de l'Ăźle, soit un tiers de l'Ăźle.

Les pompiers arrivĂšrent en masse depuis le continent, accompagnĂ©s d’hĂ©licoptĂšres libĂ©rant des litres d’eau sur l’ile, afin d’essayer de protĂ©ger les bĂątiments historiques et de mettre fin Ă  l’incendie. Ce dernier fut entiĂšrement Ă©teint deux jours aprĂšs, le , vers 19h. Plus de 150 hectares furent ravagĂ©s, soit plus de la moitiĂ© de l’üle. Aucune infrastructure ne fut touchĂ©e, si ce n’est un rĂ©servoir d’eau abandonnĂ©. L’incendie a brĂ»lĂ© plusieurs zones de pins de Monterey (Pinus radiata), qui furent restaurĂ©s avec des pins d'essence locale, en raison du constat que ceux-ci avaient mieux rĂ©sistĂ© au feu, le sol Ă©tant calcinĂ© mais les fĂ»ts d'arbre ayant survĂ©cu. Le principe des conifĂšres est qu'ils rĂ©sistent partiellement au gel et au feu grĂące Ă  leurs feuilles et graines solidifiĂ©s en pines.

AccĂšs

Pour accĂ©der Ă  l’ile, il faut emprunter le ferry depuis San Francisco, Tiburon ou Vallejo, ou s’y rendre Ă  l’aide d’un bateau privĂ©. Les seuls frais Ă  payer sont ceux de l’admission au parc.

Des vĂ©los peuvent ĂȘtre achetĂ©s sur le ferry ou bien louĂ©s durant les hautes saisons. Des scooters Ă©lectriques, ainsi que des Segways sont Ă©galement Ă  disposition. Les rollers, les skateboards ou les Segways personnels sont interdits sur l’ile. Les chiens sont aussi interdits sur l’ile, ainsi que les feux de camp. Certaines parties de l’ile sont fermĂ©es aux visites nocturnes pour des raisons de sĂ©curitĂ©.

Notes et références

  1. Juan de Ayala
  2. (en) « 1500 California Place Names », sur University of California Press (consulté le )
  3. (en) « Military History of Angel Island » (consulté en )
  4. (en) « Fort McDowell / Angel Island (detention facility) », sur Densho Encyclopedia (consulté le )
  5. Emmanuel Blanchard, "La « libre circulation » : retour sur le « monde d’hier »", Plein droit, n°116, mars 2018
  6. « Angel Island Landscapes », sur www.parks.ca.gov (consulté le )
  7. « Mount Livermore – Angel Island Conservancy », sur angelisland.org (consultĂ© le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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