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André Molitor

AndrĂ© Molitor (nĂ© Ă  Kermanshah le , mort Ă  Bruxelles le ), est un haut fonctionnaire et un enseignant universitaire qui, tout au long de sa carrière,  a exercĂ© diverses fonctions au service de l’Etat belge.

André Molitor
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Biographie

Fils d’un fonctionnaire belge, Lambert Molitor, détaché en Iran entre 1901 et 1928 ans dans le cadre d’une mission de restructuration des douanes et des postes, André Molitor est né à Kermanshah (Iran) le . Il rentre en Belgique en 1919 et vivra chez les frères et les sœurs de sa mère à Verviers. Il fait une partie de ses études primaires ainsi que ses études secondaires à l’Athénée de Verviers. Ses parents rentrent en Belgique en 1928 et s’établissent à Bruxelles. Il les rejoint en 1929 et entamera des études universitaires à l'Université Saint-Louis - Bruxelles qu’il poursuivra à l’Université catholique de Louvain dont il sortira avec le titre de docteur en droit.

Après un bref passage au barreau de Bruxelles en 1935, il entre au cabinet de M. Hubert Pierlot, alors ministre de l’Agriculture. Il est ensuite appelĂ© par M. Louis Camu Ă  le rejoindre au Commissariat Ă  la rĂ©forme administrative (1938-1939) d’oĂą il passe au Service d’Administration gĂ©nĂ©rale, attachĂ© au Premier ministre, rĂ©cemment crĂ©Ă©. Le Service a une fonction de coordination de l’ensemble des administrations ; il est suspendu pendant la guerre et AndrĂ© Molitor est alors affectĂ© au Commissariat Ă  la restauration du pays. Il  retrouve la direction du Service en 1946. Entre 1950 et 1954, il est chef de cabinet de Pierre Harmel, ministre de l’Instruction publique qui lance une sĂ©rie de rĂ©formes qui ne seront parachevĂ©es que plus tard, en 1958, au cours d’un long et difficile processus politique, lors de la conclusion du Pacte scolaire. Entre 1954 et 1958, il exerce la fonction de directeur gĂ©nĂ©ral au ministère de l’Instruction publique, chargĂ© du service d’études. En 1958, il reprend la direction du cabinet de Pierre Harmel alors ministre de la Justice, puis des Affaires culturelles.  En 1959, AndrĂ© Molitor est nommĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil national de la politique scientifique dont la crĂ©ation vient d’être dĂ©cidĂ©e par le Gouvernement. Il quitte le secrĂ©tariat du Conseil en 1961 lorsqu’il est invitĂ© par le Roi Ă  prendre la direction de son cabinet. Il exerce cette fonction de 1961 Ă  1977, moment oĂą il prend sa retraite. Il exerce ensuite la prĂ©sidence de la Fondation Roi Baudouin, crĂ©Ă©e en 1976, entre 1977 et 1986.

En 1949, AndrĂ© Molitor se voit offrir une charge d’enseignement Ă  temps partiel Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain. Il y enseigne la ThĂ©orie gĂ©nĂ©rale de l’Administration publique ainsi que d’autres matières relevant de sa compĂ©tence jusqu’à son Ă©mĂ©ritat en 1981. Il assumera Ă©galement certains enseignements au Collège d’Europe (Bruges) et Ă  l’Ecole nationale d’administration (Paris). Dans ce contexte, il participe aux activitĂ©s de l’Institut international des sciences administratives dont il dirigera un temps la revue Administration publique. En 1975, il fut nommĂ© docteur honoris causa de l’UniversitĂ© d’Aix-Marseille.  Il devient membre de l’AcadĂ©mie royale de Belgique en 1973.

Pendant ses études universitaires, André Molitor participe aux activités d’une revue créée par l’abbé Jacques Leclercq, alors professeur à la Faculté universitaire Saint-Louis (Bruxelles), la Cité chrétienne. Il en assume brièvement la direction avec Henry Bauchau en 1939. Cette revue cesse de paraître au moment où éclate la seconde guerre mondiale. Avec un certain nombre d’amis, André Molitor lance en une nouvelle publication, La Revue Nouvelle, dont il assurera la direction jusqu’en 1961. La revue est alors une publication mensuelle (après une brève expérience sous forme bimensuelle) qui poursuit un projet éditorial original : soutenir une réflexion intellectuelle de chrétiens dans un monde résolument pluraliste. Il ne s’agit plus de s’attacher à la construction d’une « société chrétienne », mais bien de réfléchir à l’apport de croyants dans une société marquée par des convictions multiples. La Revue Nouvelle acquiert rapidement une audience intellectuelle sensible, bien au-delà des frontières de la Démocratie chrétienne. Lors de sa désignation au cabinet du Roi, André Molitor quittera la Revue Nouvelle dont la direction sera assurée par Jean Delfosse.

IndĂ©pendamment de ses textes dans la Revue Nouvelle, AndrĂ© Molitor a publiĂ© un nombre considĂ©rable d’articles dans diverses revues ou publications. On en trouvera un inventaire exhaustif dans la notice que lui consacre HervĂ© Hasquin dans l’annuaire 2010 de l’AcadĂ©mie royale de Belgique.  AndrĂ© Molitor publiera Ă©galement plusieurs ouvrages : Aspects de Paul Claudel (1945, DesclĂ©e De Brouwer), L’Administration de la Belgique (1974, CRISP), La Fonction royale en Belgique (1979, 1994, CRISP), Servir l’Etat (1989, ISPS-UCL), Souvenirs (1984, Duculot), Feuilles de route. Extrait d’un journal (1987, Racine), Les quatre bonheurs (1998, Racine). 

En 1940, André Molitor a épousé Edith Clerbaux ; ils ont eu cinq enfants. Son fils Michel Molitor, spécialiste de la sociologie des mouvements sociaux à enseigné la sociologie comme professeur invité à l'Université Laval en 1989.

Notes

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Vincent Dujardin, Pierre Harmel, Bruxelles, Ă©d. Le Cri-Biographie,
    • Thierry Grosbois, Pierlot :1930-1950, Bruxelles, Ă©d. Racine,
    • ThĂ©o Hachez, « AndrĂ© Molitor : en dehors des heures de service », La Revue nouvelle,‎
    • Pierre Harmel, « AndrĂ© Molitor : in mĂ©moriam », La Revue gĂ©nĂ©rale,‎
    • HervĂ© Hasquin, « Éloge : AndrĂ© Molitor », Bulletin de la classe des lettres, Bruxelles, Ă©d. AcadĂ©mie royale de Belgique, nos 6/17,‎
    • HervĂ© Hasquin, « AndrĂ© Molitor, notice biographique », Annuaire, Bruxelles, Ă©d. AcadĂ©mie royale de Belgique, no 176,‎
    • AndrĂ© Molitor, La fonction royale en Belgique, Bruxelles, Ă©d. CRISP, 1994 (rĂ©Ă©d.)
    • AndrĂ© Molitor, Souvenirs. Un tĂ©moin engagĂ© dans la Belgique du XXe siècle, Paris-Gembloux, Ă©d. Duculot,
    • Wladimir S. Plavsic, « AndrĂ© Molitor : notice biographique », Biographie nationale de Belgique, Ă©d. AcadĂ©mie royale de Belgique, t. 12,‎
    • Pierre Sauvage, La CitĂ© chrĂ©tienne (1926-1940) : une revue autour de Jacques Leclercq, Gembloux, Ă©d. Duculot,
    • Pierre Van den Dungen, Hubert Pierlot (1883-1963), Bruxelles, Ă©d. Le Cri-Biographie,

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