Ana GonzĂĄlez de Recabarren
Ana GonzĂĄlez GonzĂĄlez (Toco, Tocopilla, - Santiago, [1] - [2] - [3]), plus connue sous le nom d'Ana GonzĂĄlez de Recabarren, est une militante chilienne des droits humains[4]. Quatre membres de sa famille ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et ont disparu en 1976, pendant la dictature militaire d'Augusto Pinochet.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 93 ans) Santiago |
Nom de naissance |
Ana de Los Ăngeles GonzĂĄlez GonzĂĄlez |
Nationalité | |
Activité |
Partis politiques |
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Jeunesse
Elle naĂźt Ă Toco, un centre d'exploitation du salpĂȘtre proche de Tocopilla, en 1925. Dans les annĂ©es 1930 elle dĂ©mĂ©nage Ă Tocopilla avec sa famille. Par la suite elle dĂ©mĂ©nage dans le quartier Bulnes de Renca, Ă Santiago[3]. Elle se marie avec Manuel Segundo Recabarren Rojas.
Elle devient militante du Parti Communiste à ses 17 ans, parti qu'elle quittera dans les années 2000[3].
Militante des droits de l'homme
Pendant les premiĂšres annĂ©es de la dictature militaire elle perd une grande partie de sa famille Ă cause des agissement de la Direction nationale du renseignement (DINA). Deux de ses fils, Luis Emilio[note 1] et Manuel « Mañungo » Guillermo Recabarren[4], et la conjointe du premier, Nalvia Rose Mena Alvarado - qui Ă©tait alors enceinte -, sont arrĂȘtĂ©s et disparaissent le , alors qu'ils sont ĂągĂ©s de respectivement 29, 22 et 20 ans[5]. Seul son petit-fils Luis Emilio « Puntito » Recabarren Mena[6], qui a Ă l'Ă©poque 2 ans, en ressort vivant. Le lendemain, le 30 avril, son mari Manuel (50 ans), sort chercher ses fils et sa bru, et est Ă©galement arrĂȘtĂ© et disparaĂźt. Selon certains tĂ©moignages, il aurait Ă©tĂ© vu vivant dans le centre de dĂ©tention de Villa Grimaldi[7].
AprĂšs la disparition des membres de sa famille, Ana GonzĂĄlez rejoint l'Association des Familles d'arrĂȘtĂ©s disparus, et en devient l'une des principales dirigeantes, avec Sola Sierra (es), Mireya GarcĂa (es), Viviana DĂaz (es) et Clotario Blest (es). Elle participe Ă une grĂšve de la faim devant le siĂšge de la Commission Ă©conomique pour l'AmĂ©rique Latine (CEPAL) et reprĂ©sente l'association, avec Gabriela Bravo et Ulda Ortiz, dans plusieurs institutions internationales comme l'Organisation des Nations unies, l'Organisation des Ătats amĂ©ricains, la Croix-Rouge internationale, la Commission internationale de juristes, le Saint-SiĂšge et Amnesty International, entre autres[8].
Elle est la protagoniste d'un documentaire filmé en 1996, Je veux pleurer des mers, qui est diffusé en 2000 lors d'un chapitre du programme télévisé El mirador (Télévision nationale du Chili), et qui obtient l'année suivante un Prix Ondas dans la catégorie latinoaméricaine de « Meilleur programme, professionnel ou émission de télévision »[9]. En juin 2000, elle dépose plainte contre Augusto Pinochet pour la disparition des quatre membres de sa famille[10].
En 2011, elle est nommĂ©e pour le Prix national des Droits de l'homme au Chili, prix qui est finalement remit Ă Viviana DĂaz. GonzĂĄlez et AndrĂ©s Aylwin ont reçu un hommage de la part des partis de la Nouvelle MajoritĂ©, lors d'une cĂ©rĂ©monie rĂ©alisĂ©e le 9 septembre 2013, pour leur lutte dans la dĂ©fense des victimes du rĂ©gime de Pinochet[11].
En 2017 son tĂ©moignage fait partie de la sĂ©rie de tĂ©lĂ©vision Une histoire nĂ©cessaire : il s'agit du seiziĂšme et dernier Ă©pisode, consacrĂ© Ă relater l'arrestation de sa famille aussi bien que le travail qu'elle a rĂ©alisĂ© au sein de l'Association des Familles d'arrĂȘtĂ©s disparus[12].
DĂ©cĂšs
En décembre 2016, Ana est admise à l'HÎpital San José pour une insuffisance respiratoire. DÚs lors sa santé se détériore considérablement. Le 10 février 2017, la musicienne Ana Tijoux et son groupe joue pour elle un concert privé, lors duquel ils interprÚtent la chanson Sacar la voz (Enlever la voix en français)[13].
Ana GonzĂĄlez meurt le 26 octobre 2018 Ă l'HĂŽpital San JosĂ©, Ă Santiago, Ă l'Ăąge de 93 ans[14]. La veillĂ©e funĂšbre est rĂ©alisĂ©e Ă son domicile, sous forme de fĂȘte selon ses volontĂ©s : plusieurs chanteurs lui rendent hommage. Ses obsĂšques ont lieu le 28 octobre[15].
Notes
- Ne pas confondre son fils Luis Emilio avec le fondateur du Parti ouvrier socialiste, Luis Emilio Recabarren.
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Ana GonzĂĄlez de Recabarren » (voir la liste des auteurs).
- (es) « Ana Gonzålez Gonzålez » (consulté le )
- (es) Varas, AndrĂ©s, « La eterna lucha de Ana GonzĂĄlez: âEl dolor lo vivo todavĂaâ » [archive du ], Terra, 19-82013 (consultĂ© le )
- (es) « Ana GonzĂĄlez: âLos victimarios se van a convertir en vĂctimasâ », (consultĂ© le )
- (es) « Carta de Ana Gonzalez », memoriaviva (consulté le )
- (es) « Luis Emilio Recabarren Gonzålez » [archive du ], memoriaviva, (consulté le )
- (es) Ivonne Toro, « "Puntito", el nieto toma la posta de Ana Gonzålez: "Yo necesito conocer quién fue el que mató a mi madre" », sur La Tercera, (consulté le )
- (es) RocĂo Montes, « La eterna bĂșsqueda de Ana GonzĂĄlez, La Pasionaria chilena », El PaĂs,â (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Ana Gonzålez Gonzålez », defensoresydefensoras.indh.cl (consulté le )
- (es) « Palmarés - 2001 » (consulté le )
- (es) « Querellas contra Pinochet se elevaron a 110 », Emol,
- (es) « Ana GonzĂĄlez y AndrĂ©s Aylwin homenajeados en acto de Nueva MayorĂa » [archive du ], La NaciĂłn, (consultĂ© le )
- capitulo no 16 Ana GonzĂĄlez
- (es) « [VIDEO] Anita Tijoux realiza concierto Ăntimo a la activista de Derechos Humanos, Anita GonzĂĄlez », El Mostrador,
- (es) « Ana Gonzålez, la voz que nadie pudo apagar « Diario y Radio U Chile » (consulté le )
- (es) « "Derrotó la tristeza y supo ser mås fuerte que el dolor": Asà es la emotiva despedida de Ana Gonzålez », sur www.theclinic.cl (consulté le )