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Amen break

L'Amen break est un sample de batterie originellement joué par G.C. Coleman du groupe The Winstons, l'une des boucles les plus utilisées dans le domaine du hip-hop, de la jungle et de la drum and bass.

Origine

L'Amen break, long de 5,2 secondes, consiste en quatre mesures d'un break de batterie situĂ© au milieu de la chanson Amen, Brother, jouĂ©e par la formation de funk/soul The Winstons Ă  la fin des annĂ©es 1960. La chanson est une version instrumentale d'un classique du gospel plus ancien dont le tempo a Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ©. Cette version fut Ă©ditĂ©e en 1969 par Metromedia sur la face B du 45 tours Color Him Father (et dĂ©sormais accessible sur diverses compilations et rĂ©Ă©ditions du groupe).

Caractéristiques

Ce sont en général les quatre premières mesures du solo de G.C. Coleman, réarrangées et jouées en boucle, que l'on appelle Amen break. Les sonorités particulières et le groove du breakbeat conservent leur singularité aussi bien lorsque le sample est joué à son tempo original (137 BPM) que lorsqu'il est accéléré, classiquement ou par le procédé de time-stretching. Ces caractéristiques propres à l'Amen break, qui ont amené son succès, sont principalement un bruit syncopé omniprésent produit par les coups de crash et les cymbales ride qui battent la mesure, ainsi qu'un claquement sec et franc issu de la caisse claire, le tout joué rapidement avec un swing maîtrisé.


#(define drumStyle '(
    (bassdrum default #f -3)
    (snare default #f 1)
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  <<
     { \repeat unfold 29 { cymr8 } cymc cymr8 8 }
     \\
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  >>
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\midi {}
Partition du Amen Break.

Sample

L'identité de la première personne à avoir samplé et utilisé un Amen break dans une composition n'est pas connue avec certitude. On s'accorde à dire que la forme samplée est apparue dans les années 1980. On retrouve néanmoins le sample dans L'Homme orchestre de Serge Korber en 1970.

La chanson acquit une certaine notoriété parmi les communautés hip-hop et électronique lorsque Louis Flores la compila en 1986 sur sa série de bootlegs Ultimate Breaks & Beats, à destination des DJ. Flores édita quatre mesures du break de batterie à un tempo plus lent que le reste de la chanson. Bien que cela causait une différence de tempo au milieu du morceau, cela permit à des DJ de hip-hop de prolonger le beat en passant deux copies du disque sur deux platines distinctes et en ignorant le reste de la chanson.

L'année suivante, E-mu produisit l'échantillonneur SP1200 et les techniques de production hip-hop évoluèrent des boîtes à rythmes vers les boucles rythmiques échantillonnées. La plupart des producteurs commencèrent à puiser leurs boucles dans la série Ultimate Breaks & Beats et l'Amen break connut alors une grande notoriété avant de traverser l'Atlantique pour se retrouver dans les communautés de dance music européennes. Finalement, la chanson fut rééditée dans sa forme originelle, avec une qualité sonore accrue ; les producteurs de musique électronique augmentèrent le tempo du sample et la version lente tomba en désuétude.

L'Amen break peut être trouvé sous plusieurs formes : une simple boucle dans la jungle et le breakbeat hardcore, ou des versions entièrement démantibulées et réarrangées dans les compositions de certains artistes qui ont inauguré un nouveau genre de drum and bass, comme Squarepusher, Aphex Twin ou ShyFX : le drill and bass. Le sample est utilisé dans des milliers de morceaux drum and bass et hip-hop, comme dans Straight Outta Compton de NWA. Les premiers compositeurs hip-hop à démembrer les sons du break et à les réarranger furent Mr. Mixx des 2 Live Crew sur leur chanson Feel Alright Y'all en 1987. Quelques années plus tard, le DJ Carl Cox utilise le sample dans son titre Let the Bass Kick, sample réalisé par le groupe de rap Success-n-Effect (en).

Depuis, l'Amen break a également été utilisé dans des compositions de groupes possédant une audience très large (comme Nine Inch Nails) et peut être entendu dans plusieurs publicités et programmes télévisés (le générique de Futurama, basé sur E.V.A. de Jean-Jacques Perrey).

G.C. Coleman, le batteur des Winstons en 1969 mort dans la misère en 2006, n'a pas reçu des royalties pour les samples de son solo de batterie.

Le sample est au catalogue de l'éditeur britannique Zero-G Ltd (en), ce que l'artiste et écrivain Nate Harrison, spécialiste des questions de propriété intellectuelle, considère comme une appropriation indue, ainsi qu'il l'explique dans sa vidéo Can I Get An Amen? (2004)[1].

Influences

Base de nombreux instrumentaux hip-hop mais surtout véritable signature des genres jungle et drum and bass, l'Amen break est probablement le breakbeat le plus célèbre et le plus utilisé en musique électronique — devant le Funky Drummer de James Brown — dont l'influence a largement franchi les frontières du genre. Tous genres confondus, on peut par exemple entendre l'Amen break sur des titres de NWA (Straight Outta Compton), 2 Live Crew, David Bowie ou encore Stephan Eicher (1000 vies).

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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