Ame ni mo Makezu
Ame ni mo makezu (Ne soit pas défait par la pluie[1]) est un célèbre poème écrit par Kenji Miyazawa[2], un poète du nord de la préfecture d'Iwate qui vécut de 1896 à 1933. Le poème a été retrouvé après sa mort dans un petit carnet noir dans une des malles du poète.
Le poème
Le texte du poème est donné ci-dessous en japonais, en translittération avec romaji et en traduction française[3] . Bien que cette version intègre certains kanji, le poème a été écrit en katakana (voir style).
Original | Orthographe moderne | Translittération | Traduction en français |
---|---|---|---|
雨ニモマケズ |
雨にもまけず |
ame ni mo makezu |
Ne pas céder face à la pluie |
Style
Miyazawa choisit d'écrire le poème en katakana. Cela peut sembler étrange stylistiquement dans une perspective moderne, comme les katakana sont de nos jours (normalement) uniquement utilisés dans l'écriture du japonais pour distinguer les mots étrangers. Cependant, à l'époque, les katakana constituaient le syllabaire préféré pour l'écriture normale du japonais, plutôt que les hiragana.
Notes
- Il est important de noter que les étés froids au Japon signifient une récolte plus faible, d'où le vers « quand l'été est froid, errant bouleversé ».
- La translittération ci-dessus n'est pas directe, et utilise un rendu de romaji moderne. Miyazawa a écrit dans l'orthographe commune à son époque, où コハガラナクテ (kohagaranakute) serait aujourd'hui rendu par コワガラナクテ (kowagaranakute), イヒ (ihi) par イイ (ii) et サウ (sau) par ソウ (sou).
- « Hidori » dans hidori no toki ha Namida wo nagashi est généralement considéré comme une simple faute de frappe, comme Miyazawa en fait de semblables dans ses autres œuvres. Mais étant donné que hidori désigne les salaires des ouvriers journaliers dans le dialecte de Hanamaki, il est possible que le véritable sens de ce vers est que Miyazawa exprime sa sympathie pour les agriculteurs pauvres qui doivent travailler comme journaliers.
Notes et références
- « Silenced by gaman », The Economist, (consulté le ) : « Le plus célèbre poème par le poète le plus aimé de la région, Kenji Miyazawa (né en 1896), commence par Ne sois pas vaincu par la pluie. Il vante les vertus de résistance de bonne grâce aux dures conditions. »
- « Can poetry in translation ever be as poetic in its new language? », The Japanese Times Online (consulté le )
- Traduction de ce poème par Seegan Mabesoone « "Ne pas capituler, ni dans la pluie, ni dans le vent..." sur "haicourtoujours", in "Urashima à Fukushima" (nouvelle) », (consulté le ): "Ne pas capituler, ni dans la pluie, ni dans le vent. Ne pas capituler, ni dans la neige, ni dans la chaleur de l’été. Garder son corps fort, Sans cupidité. Ne jamais s’emporter. Sourire calmement de tout. Manger quatre bols de riz brun par jour, une soupe de miso et quelques légumes. En toutes choses se placer en dernier. Bien regarder, écouter et comprendre. Et ne pas oublier. Demeurer dans une cabane de chaume à l’ombre d’une pinède dans la lande. Et, si à l’est un enfant tombe malade, aller s’occuper de lui. Et, si à l’ouest une mère ressent de la fatigue, aller porter pour elle les gerbes de riz. Et, si au sud un homme agonise, aller lui dire : « N’ayez pas peur ! » Si au nord on se dispute, aller au procès et leur dire : « Arrêtez donc ces bêtises ! » Et puis, pleurer pour les autres, seul dans son coin. Errer quand il fait froid l’été, quand les gens disent : « On dirait qu’il ne ressent rien ! » Ne recevoir ni compliments, ni reproches. Je voudrais être une telle personne."
Liens externes
- (en) Be not Defeated by the Rain, traduction de David Sulz
- (en) Unperturbed by the Rain, traduction de Steven P. Venti
- (en) Standing Up to the Rain, traduction de Toyofumi Ogura, Letters from the End of the World : A Firsthand Account of the Bombing of Hiroshima, Kodansha International Ltd., , 198 p. (ISBN 4-7700-2776-1, OCLC 22226393)
- Traduction en français
Source de la traduction
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ame ni mo Makezu » (voir la liste des auteurs).