Amasias
Selon la Bible, Amasias ou Amatsia (en hébreu אֲמַצְיָהוּ (ʾAmatsyāhû)[1] : « la force du Seigneur », « renforcé par le Seigneur », ou « le Seigneur est puissant », en grec ᾿Αμεσσίας (Amessias) ou ᾿Αμασίας (Amasias)[2] - [Note 1], en latin Amasias[3]), fils de Joas et de Joaddan[4], a été roi de Juda durant 29 ans, au début du VIIIe siècle av. J.-C..
Amasias | |
Amasias, d'après le Promptuarii Iconum Insigniorum (1553) | |
Titre | |
---|---|
Roi de Juda | |
– | |
Prédécesseur | Joas, son père |
Successeur | Ozias, son fils |
Biographie | |
Dynastie | Maison de David |
Lieu de décès | Lakish |
Nature du décès | Assassiné |
Sépulture | Tombeau royal de Jérusalem |
Père | Joas |
Mère | Joaddan |
Conjoint | Jecolia |
Enfants | Ozias |
Religion | Culte des idoles des Édomites |
Résidence | Palais royal de Jérusalem |
Rois d'Israël contemporains : Joas, Jéroboam II | |
Biographie
La seule source explicite dont on dispose sur Amasias est la Bible[5].
Il monta sur le trône à l'âge de 25 ans et régna pendant 29 ans[4]. La mère de son fils et successeur Azarias s'appelait Jecolia et était originaire de Jérusalem[6].
Règne
Amasias commença son règne en punissant les meurtriers de son père[7]. Il situa sa politique dans la continuité de celle de son père Joas[8].
Son règne fut d'abord marqué par une victoire contre 10 000 Édomites dans la Vallée du Sel, et par la prise de Sela[9].
Selon le Chroniste[Note 2], Amasias avait, dans un premier temps, recruté des mercenaires venus d'Israël, mais l'intervention d'un « homme de Dieu » le convainquit de les renvoyer chez eux, à leur grand mécontentement. Le Chroniste suggère ainsi que son obéissance à la volonté divine fut la cause de la victoire contre les Édomites[10].
Ensuite, Amasias défia le roi d'Israël, Joas. Ils se livrèrent bataille à Bet Shemesh, et Juda fut vaincu. Amasias fut fait prisonnier par Joas, qui pilla Jérusalem, puis retourna à Samarie[11].
La guerre contre les Israélites a pu être causée, au moins en partie, par les pillages que les mercenaires renvoyés par Amasias ont commis dans le Royaume de Juda[12].
Selon le Chroniste, la défaite face à Israël est due à la colère divine, à la suite du culte voué par Amasias, malgré l'intervention d'un prophète, aux idoles des Édomites après sa victoire contre ces derniers[13].
Au moins quinze ans plus tard, une conspiration lui coûta la vie : il fut tué à Lakish, où il avait fui. Sa dépouille fut ramenée sur des chevaux à Jérusalem, où on l'enterra dans le tombeau royal[14].
Mentions postérieures
Il est un des quatre rois de Juda omis par la généalogie de Jésus selon Matthieu[15], les trois autres étant Ochozias, Joas et Joachim.
Chronologie
Comme de nombreuses dates concernant les personnages bibliques de cette époque, celles-ci sont approximatives, et peuvent faire l'objet de débats entre exégètes.
Amasias aurait régné de -800 à -783 (Albright[16]), de -796 à -767 (Thiele[17]), ou de -805 à -776 (Galil[18]).
Selon Thiele, les calendriers pour le calcul des années des rois de Juda et d'Israël ont subi un ajustement de six mois, celui de Juda commençant à Tishri (à l'automne) et celui d'Israël à Nisan (au printemps). Ces synchronisations croisées entre les deux royaumes permettent souvent de rétrécir dans une fourchette de six mois les dates de début et/ou de fin de règne d'un roi.
En ce qui concerne Amasias, les données scripturaires permettent de rapprocher son accession au trône à un moment situé entre le 1er Nisan 796 avant notre ère et la veille du 1er Tishri de la même année. Pour un calcul exact il faut considérer l'année judéenne commençant à Tishri de 797/796 avant notre ère, ou plus simplement 797. Sa mort se situe à un moment donné entre le 1er Nisan et le 1er Tishri de 767 avant notre ère, c'est-à-dire 768/767 d'après les calculs judéens, ou plus simplement 768[17].
Notes et références
Notes
- Dans la Septante, Amasias est nommé Amessias dans le Deuxième livre des Rois et Amasias dans les Livres des Chroniques.
- On appelle « Chroniste » l'auteur des deux Livres des Chroniques.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Amaziah of Judah » (voir la liste des auteurs).
- Attention, dans le chapitre XII du 2e Livre des Rois, il peut y avoir un décalage d'un verset entre les diverses traductions de la Bible. La numérotation utilisée ici est celle qu'on trouve dans la traduction Segond telle qu'elle est dans Wikisource. La traduction Crampon ne suit pas la même numérotation.
- Bible en hébreu
- Site internet Myriobyblos (Bible en grec) : cette page et celle-ci
- Site internet Biblos.com
- 2 Rois 14,2 et 2 Chroniques 25,1
- Dans la Bible, la vie et le règne d'Amasias sont racontés en 2 Rois 14,1–20 et en 2 Chroniques 24,27–25,28. Amasias y est aussi mentionné en 2 Rois 12,21, en 2 Rois 13,12, en 2 Rois 14,21.23, et en 2 Rois 15,1.3 ; ainsi qu'en 1 Chroniques 3,12 et en 2 Chroniques 26,1.4.
- 2 Rois 15,2 et 2 Chroniques 26,3
- 2 Rois 14,5 et 2 Chroniques 25,3
- 2 Rois 14,3
- 2 Rois 14,7
- 2 Chroniques 25,5–13
- 2 Rois 14,8–14
- 2 Chroniques 25,13. Voir à ce sujet La Bible de Jérusalem, Éd. du Cerf, (ISBN 978-2-204-06063-9), p. 606, note c concernant 2 Chroniques 25,5–16
- 2 Chroniques 25,14–20
- 2 Rois 14,17–20 et 2 Chroniques 25,25–28
- Matthieu 1,8
- (en) William F. Albright, « The Chronology of the Divided Monarchy of Israel », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, no 100,
- (en) Edwin R. Thiele, The Mysterious Numbers of the Hebrew Kings, Kregel Academic, , 256 p. (ISBN 0-8254-3825-X, lire en ligne), p. 215 ; 217-218
- (en) Gershon Galil, The Chronology of the Kings of Israel & Judah, Leiden/New York/Köln, Brill, , 180 p. (ISBN 90-04-10611-1, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- (en) William F. Albright, « The Chronology of the Divided Monarchy of Israel », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, no 100,
- (en) Edwin R. Thiele, The Mysterious Numbers of the Hebrew Kings, Kregel Academic, , 256 p. (ISBN 0-8254-3825-X, lire en ligne)
- (en) Gershon Galil, The Chronology of the Kings of Israel & Judah, Leiden/New York/Köln, Brill, , 180 p. (ISBN 90-04-10611-1, lire en ligne)