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Alvin Liberman

Alvin Liberman (/ˈlɪbərmən/), né le à Saint-Joseph, Missouri, et mort le [1] à Mansfield, Connecticut, est un psychologue américain spécialiste de la perception de la parole[2].

Alvin Liberman
Biographie
Naissance
Saint-Joseph
Décès (à 82 ans)
Mansfield
Nationalité Américaine
Conjoint Isabelle Liberman (en)
Enfants Mark Liberman (en)
Thématique
Formation Université du Missouri à Columbia et université Yale
Profession Psychologue
Employeur Université Yale et université du Connecticut
Distinctions Bourse Guggenheim, William James Fellow Award (en) (), prix APA pour une contribution scientifique remarquable à la psychologie (en) (), médaille Wilbur-Cross (en) (), Fellow of the American Psychological Association (d), Fellow of the Acoustical Society of America (d) et membre de l'Académie américaine des arts et des sciences (d)
Membre de Académie américaine des sciences et Académie américaine des arts et des sciences

Biographie

Alvin Liberman fait des études de lettres à l'Université du Missouri à Columbia[3] avant d'obtenir son Ph. D. en psychologie à l'Université de Yale en 1942[4]. Il est une référence majeure dans le domaine de la perception de la parole. Il adopte un point de vue biologique sur le développement de la parole et fait partie des nativistes dans le débat controversé sur la part de l'inné et de l'acquis dans le développement du langage.

Il est professeur de psychologie à l'Université du Connecticut et de linguistique à l'Université de Yale et le président de Haskins Laboratories (en) de 1975 à 1986. Son intérêt pour la perception de la parole commence au début de sa carrière de chercheur, lorsqu'il participe à un projet avec Franklin Cooper de développement d'une machine à lire pour les aveugles en 1944. Il avait en tête de créer une correspondance acoustique pour chaque composante de l'alphabet anglais.

Dans les années 1960 et 1970, il développe, avec Ignace Mattingly (en), la théorie motrice de la perception de la parole[5]. Selon cette théorie, la production et la reconnaissance de la parole font appel toutes deux à la perception de mouvements caractéristiques engagés dans la production de phonèmes. Son article Perception of the Speech Code[6] publié en 1967, demeure l'un des articles les plus cités en psychologie. Son article Perception of the Speech Code[6] publié en 1967, demeure l'un des articles les plus cités en psychologie.

Il s'est aussi penché sur la psychologie de la lecture avec son épouse, Isabelle Liberman (en). Ensemble, ils élucident le « principe alphabétique » et le lien entre la reconnaissance phonémique et phonologique dans la lecture. Membre de l'Académie nationale des sciences ainsi que de nombreux autres groupements scientifiques, il reste un éminent personnage de la communauté scientifique internationale, et ce, même après avoir pris sa retraite . Son article Perception of the Speech Code[6] publié en 1967, demeure l'un des articles les plus cités en psychologie. Ainsi, il continue à faire discours et présentations de toutes sortes et se voit récompensé par l'Académie finlandaise des sciences.

Alvin Liberman meurt, le , à la suite de complications après son opération du cœur[7].

Son fils Mark Liberman (en), est professeur de phonétique et directeur de l'Institut de recherches en sciences cognitives à l'Université de Pennsylvanie.Son autre fils, M. Charles Liberman (en), enseigne l'otologie et la laryngologie à la Harvard Medical School et sa fille, Sarah Ash, est professeur associée en nutrition dans le département de bio-transformation des aliments et sciences de la nutrition à l'Université d'État de la Caroline du Nord. Sa descendance se compose également de neuf petits enfants.

Travaux et recherches

Alvin Liberman est l'une des premières personnes à mener des recherches et des études expérimentales de terrain dans le domaine du développement de la parole. Par ses travaux, il voulait comprendre de manière approfondie quels étaient l'importance et le rôle de la parole dans la lecture et l'apprentissage de la lecture. Quelques-unes de ses recherches intensives ont été menées alors qu'il travaillait au sein des Laboratoires Haskins, il a ainsi déduit de ses travaux que les sons étaient perçus de manière très différente de ce que le sont les mots[8]. Il lui paraissait évident que les mots, la vitesse de parole étaient liés au nombre de syllabes contenues dans les mots, ou en d'autres termes à « la complexité acoustique » (Whalen, 2000)[9]. « Lorsque les mots nous parviennent dans le cadre d'une conversation, ils ne nous apparaissent pas comme une série de mots individuels; il nous faut les extraire du discours »[10]. Liberman et ses collègues ont entraîné un aveugle à lire grâce à une machine à lire qui remplaçait chaque lettre de l'alphabet par un son. Hélas, cette méthode n'a pas permis à la personne aveugle d'apprendre à lire ou de prononcer les lettres couramment. Après de longues investigations, Alvin a établi que la parole n'était pas qu'un simple alphabet acoustique. C'est pour cela que les signaux du langage et l'alphabet acoustique sont très différents (Fowler, 2001). De plus, Liberman voulait comprendre pourquoi l'apprentissage de la lecture se révélait plus difficile que la perception de la parole. Il a attribué cette plus grande difficulté au fait que l'être humain était biologiquement mieux adapté à la parole. Il a ainsi observé que les enfants qui éprouvaient des difficultés à la lecture, manquaient de conscience phonémique, autrement dit ils n'étaient pas en mesure de comprendre que les mots étaient formés de syllabes individuelles[11] - [12].

Bibliographie

  • Cooper, F. S., Liberman, A.M., Borst, J.M. (1951). «The Interconversion of Audible and Visible Patterns as a Basis for Research in the Perception of Speech», Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 37, no 5, 1er mai 1951, p. 318–325 . doi: 10.1073/pnas:37.5318
  • Carol A. Fowler, C.A. (2001). Alvin M. Liberman (1917–2000), Obituaries. American Psychologist Dec. 2001, Vol. 56, No. 12, 1164–1165
  • James F. Kavanagh and Ignatius G. Mattingly (eds.), Language by Ear and by Eye: The Relationships between Speech and Reading. The MIT Press, Cambridge, Massachusetts: 1972. (Paperback edition, 1974, (ISBN 0-262-61015-9)).
  • Liberman, A.M. (1957). "Some Results of Research on Speech Perception". The Journal of the Acoustical Society of America 29, 117 (1957); doi: 10.1121/1.1908635
  • Liberman, A.M.; Ingemann, F.; Lisker L.; Delattre, P.C.; Cooper, F.S. (1959). "Minimal rules for synthesizing speech". Journal of the Acoustical Society of America 31 (11) : 1490-1499. doi :10.1121/1.1907654
  • Liberman, A.M; Cooper, F.S. Shankweiler, D.P.; Studdert-Kennedy, M. (1967). "Perception of the speech code". Psychological review. 74 (6) : 431-461. doi: 10.1037h0020279
  • Liberman, A.M.; Mattingly, I.G. (1985). "The motor theory of speech perception revised". Cognition. 21 (1): 1-36. doi:10.1016/00100277(85)90021-6
  • Liberman, I. Y., Shankweiler, D., & Liberman, A. M. (1989). The alphabetic principle and learning to read. In D. Shankweiler & I. Y. Liberman (Eds.), Phonology and Reading Disability: Solving the Reading Puzzle. Research Monograph Series. Ann Arbor: University of Michigan Press.
  • Alvin M. Liberman. Speech: a special code. The MIT Press, Cambridge, Massachusetts: 1996. (Hardcover, (ISBN 0262121921)_
  • Ignatius G. Mattingly & Michael Studdert-Kennedy (Eds.), Modularity and the Motor Theory of Speech Perception: Proceedings of a Conference to Honor Alvin M. Liberman. Hillsdale, New Jersey: Lawrence Erlbaum: 1991. (Paperback, (ISBN 0-8058-0331-9)
  • Fowler, Carol A. "Alvin M. Liberman (1917-2000), Obituaries". American Psychologist. 2001: 1164-1165. doi:10.1037/0003-066x.56.12.1164
  • Stevens, K.N.; Liberman, A.M.; Ohman, S.E.G.; Studdert-Kennedy, M. (1969). "Cross-language study of vpwel perception". Language and Speech. 12 (1):1-23. doi:10.1177/002383096901200101
  • Mattingly, I. G. & A. M. Liberman. (1970). The speech code and the physiology of language. In: Information Processing in the Nervous System, K.N. Leibovic, Ed. (p. 97–117). Springer Verlag.

Honneurs et distinctions

Notes et références

  1. (en) « Alvin M. Liberman, 82, Speech and Reading Scientist », sur haskings Laboratories. Yale university, (consulté le )
  2. « Alvin Liberman », sur Yatedo
  3. « University Archives », sur University of Missouri
  4. (en) « haskings laboratories », sur mindspring.com via web.archive.org (version du 8 janvier 2007 sur Internet Archive)
  5. (en) Alvin M. Liberman et Ignace G. Mattingly, « The motor theory of speech perception revised », Cognition, no 21(1),‎ , p. 1-36
  6. (en) A. M. Liberman, F. S. Cooper, D. P. Shankweiler et M. Studdert-Kennedy, « Perception of the speech code », Psychological review, no 74(6),‎ , p. 431
  7. (en) Carol A. Fowler, « Obituary: Alvin M. Liberman (1917-2000). », American Psychologist, vol. 56, no 12,‎ , p. 1164–1165 (ISSN 1935-990X et 0003-066X, DOI 10.1037/0003-066X.56.12.1164, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Björn Lindblom, « For Alvin M. Liberman », sur www.haskins.yale.edu, (consulté le )
  9. (en) Whalen, D. H. & Liberman, A. M., "Brain and Language", vol. 78, p. 372
  10. Carlson N. & Heth C., "Psychology: The Science of Behaviour" p. 297, Retrieved April 8, 2012.
  11. (en) Carol A. Fowler, « Obituary: Alvin M. Liberman (1917-2000). », American Psychologist, vol. 56, no 12,‎ , p. 1164–1165 (ISSN 1935-990X et 0003-066X, DOI 10.1037/0003-066X.56.12.1164, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Doug H. Whalen, « Alvin M. Liberman • 1917–2000 », The Journal of the Acoustical Society of America, vol. 108, no 6,‎ , p. 2693–2693 (ISSN 0001-4966, DOI 10.1121/1.1323456, lire en ligne, consulté le )

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