Alkonost
LâAlkonost (en russe : ĐĐ»ĐșĐŸĐœĐŸŃŃ) est une crĂ©ature mythologique slave que lâon trouve plus particuliĂšrement dans les lĂ©gendes russes. Elle a la tĂȘte et le buste dâune trĂšs belle femme et le corps dâun oiseau. Elle est un des oiseaux prophĂ©tiques du folklore russe avec Sirin et Gamayun. Le nom Alkonost vient du demi-dieu grec Alcyone transformĂ© par les dieux en martin-pĂȘcheur. Elle est aussi associĂ©e au dieu du soleil Khors.
L'Alkonost est magique. Par exemple, durant les 6 Ă 7 jours oĂč elle couve ses Ćufs sur la cĂŽte, la mer et le temps restent calmes et le vent faible remplace la tempĂȘte. Le chant triste et magique de sa voix est si beau et doux quâil fait tout oublier Ă celui qui lâĂ©coute. Pour l'Ăglise orthodoxe russe, lâAlkonost personnifie la volontĂ© de Dieu. Elle vit au paradis, mais entre dans notre monde pour livrer un message. Ă la diffĂ©rence de Sirin, lâAlkonost nâest pas considĂ©rĂ©e comme une crĂ©ature malĂ©fique.
L'Alkonost au travers de l'art russe
Dans l'un des opĂ©ras de Rimski-Korsakov intitulĂ© La lĂ©gende de la ville invisible de KiteĆŸ, l'Alkonost apparaĂźt plusieurs fois. Alkonost et Sirin sont les oiseaux du paradis qui ont la tĂąche dâannoncer la mort Ă la Vierge FĂ©vronie et de la guider Ă la vie Ă©ternelle.
L'Alkonost intervient ainsi avec Sirin sur l'un des personnages les plus complexes de l'opéra, Fevronia « qui incarne l'idéal d'une foi vécue. Les oiseaux du paradis soulignent en effet son mérite car elle a su garder et offrir à Dieu ces trois qualités qui sont équivalentes aux trois vertus théologales (acte IV) : » [1]
« Tu as offert au Dieu de lumiÚre
ces trois dons sauvegardés :
douceur de colombe,
amour vertueux,
larmes de mansuétude. »
Dans un des thĂšmes de recherche intitulĂ© « Lâimage du peuple transfigurĂ© », « Fevronia sâassoupit et se rĂ©veille aux portes de la citĂ© cĂ©leste, oĂč lâattend le prince Vsevolod. Avertie par lâoiseau Alkonost de sa mort toute proche, elle lâattend en servante du Seigneur » :
« Ayant vu de tels miracles,
je nâai plus peur de mourir,
et ne regrette guÚre mon existence orpheline. »
On le retrouve aussi bien dans la littérature que dans les loubki ou bien encore dans les motifs décoratifs d'architecture en bois.
Dans sa cosmographie chrétienne bouddhiste ésotérique Roza Mira, Daniil Andreev maintient que Sirin, Alkonost et Gamayun se sont transformés en archanges au Paradis.
Viktor Vasnetsov a réalisé en 1896 une peinture de cet oiseau mythique : « Les oiseaux de la joie et du chagrin ».
Notes
- Julie Morel (ENS-Lettres et Sciences Humaines,), Rimski-Korsakov, La lĂ©gende de la ville invisible de KiteĆŸ.
Galerie
- Loubok, image populaire russe
- Carte postale, 1908
- Sirin (gauche) et l'Alkonost (droite) par Viktor Vasnetsov : Les oiseaux de la joie et du chagrin (1896)