Alexandre Bachlatchev
Alexandre Nikolaïevitch Bachlatchev (en russe : Алекса́ндр Никола́евич Башлачёв), né le et mort le , est un auteur-compositeur-interprète soviétique, l'un des représentants de l'underground léningradois des années 1980[1] - [2] - [3] - [4]. Le critique de la culture pop-rock russe Artemy Troitsky (en) compare ses textes empreints de poésie du folklore à ceux de Pouchkine, Maïakovski et Mandelstam. Mort jeune, l'artiste laisse une soixantaine de chansons regroupées dans un recueil paru en 1990[5].
Surnom | SachBach |
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Nom de naissance | Alexandre Nikolaïevitch Bachlatchev |
Naissance |
Tcherepovets, RSFS de Russie Union soviétique |
Décès |
Léningrad, RSFS de Russie Union soviétique |
Activité principale | Auteur-compositeur-interprète |
Genre musical | rock russe |
Années actives | 1983 - 1988 |
Biographie
Alexandre Bachlatchev naît à Tcherepovets, dans la famille de Nikolaï Alekseïevitch Bachlatchev - travailleur d'un réseau de chaleur et Nelly Nikolaïevna Bachlatcheva - professeur de chimie. Aleksandre est scolarisé à l'école no 20 de la ville. En 1977-1978, il est designer à l'entreprise sidérurgique Severstal. Il fait ses études à la faculté de journalisme de l'Université Gorky à Iekaterinbourg (1978-1983). Là, naît son fils Ivan qui meurt peu après la naissance, Bachlatchev lui consacrera plus tard sa chanson Vanyucha (« Ванюша » est un diminutif d'Ivan). Il rentre à Tcherepovets et travaille pendant un an au journal Communiste. Le jeune Alexandre écrit les chansons pour le groupe Rock-septembre.
Il part pour Moscou en 1984, puis, déménage à Leningrad[1]. C'est l'époque de petits concerts improvisés entre amis qui s'invitent les uns chez les autres, dit les "kvartirniks" [6](du russe квартира - appartement)[7]. La première représentation de Bachlatchev se déroule à l'une de ces soirées[8]. Il est engagé comme chauffagiste dans la chaufferie à charbon au numéro 15 rue Blokhina à Saint-Pétersbourg, dit Kamtchatka, le lieu culte de rock transformé en musée depuis, où travaillaient également d'autres musiciens : Sviatoslav Zadery, Andrei Machnin, Oleg Kotelnikov, Viktor Tsoi.
En 1987, Bachlatchev commence à jouer sous la direction d'Alekseï Outchitel dans le film documentaire Rock (« Рок ») qui raconte le développement du genre de musique rock en URSS et le quotidien de jeunes musiciens. Mais en cours de tournage il change d'avis et ne souhaite plus y apparaître.
Les deux dernières années de sa vie Bachlatchev connait une panne d'inspiration, il n'écrit plus, ce qui le plonge dans le désarroi et la dépression. Il donne encore les concerts avec son ancien répertoire. Le , au petit matin il tombe par la fenêtre de l'appartement de l'une de ses amies, à l'adresse 23, perspective Kouznetsov à Leningrad. L'enquête conclut qu'il s'agissait d'un suicide[8]. La cérémonie de ses obsèques est filmée par le groupe d'Alekseï Outchitel et se trouvera incluse dans la suite de son documentaire Le dernier des héros XX ans plus tard (en russe : Последний герой: Двадцать лет спустя). Alexandre Bachlatchev repose au cimetière Kovalevskoïe à Saint-Pétersbourg.
Notes et références
- (en)Tatiana Smorodinskaya, Encyclopedia of Contemporary Russian Culture, Routledge, , 792 p. (ISBN 9781136787867, lire en ligne), p. 68
- (en) Adele Marie Barker, Consuming Russia: Popular Culture, Sex, and Society Since Gorbachev, Duke University Press, , 473 p. (ISBN 9780822323136, lire en ligne), p. 111-112
- Céline Bayou, « L'underground leningradois : réticences d'une contre-culture à se laisser pervertir », sur Regard sur l'Est, (consulté le )
- (en) Dale Pesmen, Russia and Soul: An Exploration, Cornell University Press, coll. « Cornell paperbacks », , 364 p. (ISBN 9780801487095, lire en ligne), p. 84
- (en) « Alexander Bashlachev », sur russia-ic.com (consulté le )
- ANNA SOROKINA, « Concerts à domicile: comment faire la fête à la manière des Russes? », sur rbth.com,
- (en) William Jay Risch, Youth and Rock in the Soviet Bloc: Youth Cultures, Music, and the State in Russia and Eastern Europe, Lexington Books, , 344 p. (ISBN 9780739178232, lire en ligne), p. 194
- (en) « The Sweet Word, Freedom. Alexander Bashlachev. », sur The Silverwings, (consulté le )