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Alexander Gordon Laing

Le major Alexandre Gordon Laing ( – ) fut un explorateur Ă©cossais et le premier EuropĂ©en Ă  avoir atteint Tombouctou par la route nord-sud, mais il n'en revint pas vivant.

Alexander Gordon Laing
Alexander Gordon Laing
Fonction
Officier
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  32 ans)
Araouane
Nationalité
Domicile
Gordon Laing House (d) ()
Formation
Activités
Autres informations
Arme
Distinction

Formation et carriĂšre militaire

Laing naquit Ă  Édimbourg le [alpha 1]. Il suivit d’abord les cours de son pĂšre, William Laing, professeur particulier de lettres classiques, puis ceux de l’UniversitĂ© d’Edimbourg. En 1811 il partit pour la Barbade, comme secrĂ©taire de son oncle maternel, le colonel Gabriel Gordon. Par l’entremise du gĂ©nĂ©ral George Beckwith, gouverneur de la Barbade, il obtint le grade d’enseigne dans un corps de l’infanterie lĂ©gĂšre en 1813. Il fut promu lieutenant en 1815.

En 1822, il fut transfĂ©rĂ© dans le Corps royal des colonies d’Afrique en tant que capitaine. Cette annĂ©e-lĂ , alors qu’il Ă©tait avec son rĂ©giment en Sierra Leone, il fut envoyĂ© par Sir Charles MacCarthy, le gouverneur, en pays Mandingue, avec le double objectif d’établir des liens commerciaux tout en abolissant la traite des esclaves. UltĂ©rieurement, toujours en 1822, il visita Falaba, la capitale du pays Solimana, et Ă©tablit l’emplacement de la source de la riviĂšre Rokel. Il chercha Ă  atteindre la source du Niger, mais fut arrĂȘtĂ© par les autochtones. Il rĂ©ussit cependant Ă  en fixer la position avec une certaine prĂ©cision. En 1824, on lui attribua le grade de major, pour l’Afrique seulement. Il participa activement Ă  la Guerre Anglo-Ashanti de 1823-24, et fut rapatriĂ© avec les dĂ©pĂȘches annonçant la mort au combat de Sir Charles MacCarthy. La relation de ce voyage, parue sous le titre de « Travels in the Timannee, Kooranko and Soolima Countries, in Western Africa », contient les premiers renseignements exacts sur les sources du Niger. Cet ouvrage sera traduit en français par Philippe Lasnon de la RenaudiĂšre et Jean-Baptiste Eyries.

Voyage Ă  Tombouctou

Maison habitée par Gordon à Tombouctou.

Laing pensait avoir trouvĂ© la source du Niger et il proposa de descendre son cours jusqu’à son delta[2]. Joseph Banks, prĂ©sident de l’African Association, apporta son soutien Ă  ce projet, avec l’espoir que cette expĂ©dition rĂ©vĂšlerait l’emplacement de Tombouctou. Henry Bathurst, alors SecrĂ©taire d’État aux colonies, donna instruction au Capitaine Laing d’entreprendre un pĂ©riple, via Tripoli et Tombouctou, afin d’enrichir les connaissances sur l‘hydrographie du bassin du Niger. Laing quitta l’Angleterre en . Le , Ă  Tripoli, il Ă©pousa Emma Warrington, fille du consul britannique. Deux jours plus tard, laissant sa jeune Ă©pouse derriĂšre lui, il entreprit de traverser le Sahara, accompagnĂ© d’un cheik, ultĂ©rieurement accusĂ© d’avoir fomentĂ© son assassinat. Il atteignit Ghadames par une route indirecte en octobre, et en dĂ©cembre Salah, dans le territoire Tuat, oĂč il fut bien accueilli par certains Touaregs.

Le , il quitta Tuat et se dirigea vers Tombouctou Ă  travers le dĂ©sert de Tanezrouft. Des lettres Ă©crites en mai et juillet racontent la fiĂšvre dont il a souffert et le pillage qu’a subi sa caravane de la part d’un autre groupe de Touaregs. Laing y dĂ©crit comment il fut blessĂ© Ă  24 endroits lors du combat. Avec un autre survivant, il parvint Ă  atteindre Sidi Al Mouktar, sans un sou, et ayant perdu sa main droite. Il se joignit Ă  une autre caravane et atteignit Tombouctou, devenant ainsi le premier EuropĂ©en Ă  traverser le Sahara du nord au sud[2]. Une de ses lettres, Ă©crite de Tombouctou et datĂ©e du , mentionne son arrivĂ©e le prĂ©cĂ©dent, ainsi que l’insĂ©curitĂ© de sa situation, en raison de l’hostilitĂ© de Bello, chef Fula rĂ©gnant alors sur la citĂ©. Laing prĂ©cise qu’il a l’intention de quitter Tombouctou dans les trois jours. Plus aucune autre nouvelle ne fut reçue de l’explorateur. À partir d’informations rassemblĂ©es ensuite, il fut Ă©tabli qu’il quitta Tombouctou le jour prĂ©vu et fut assassinĂ© la nuit du , ou du moins vers cette date[3].

La mort du major Laing selon René Caillié

« Le major se joignit Ă  une caravane qui portait du sel Ă  Sansanding ; mais aprĂšs avoir marchĂ© cinq jours, cette caravane rencontra une tribu de ZaouĂąt, peuplade qui erre dans le dĂ©sert de ce nom; le chef fit arrĂȘter le major, sous prĂ©texte qu'il Ă©tait entrĂ© sur son territoire sans sa permission ; ensuite il voulut l'obliger Ă  reconnaĂźtre Mahomet pour le prophĂšte de Dieu, et exigea qu'il lui fit le salam. Laing, trop confiant dans la protection du pacha de Tripoli, refusa d'obĂ©ir au chef nomade, qui n'en rĂ©itĂ©ra que plus vivement ses instances pour qu'il se fit musulman. Laing fut inĂ©branlable, et prĂ©fĂ©ra la mort Ă  l'abjuration.

Un Maure de la suite du chef des ZaouĂąts, Ă  qui celui-ci avait donner l'ordre de tuer le chrĂ©tien, regarda le cheikh avec horreur : “Quoi ! dit il, tu veux que j'assassine le premier chrĂ©tien qui soit venu ici, et qui ne nous fait aucun mal ! Que d'autres s'en chargent, je ne veux pas me reprocher sa mort; tue le toi mĂȘme.” Cette rĂ©ponse suspendit un moment l'arrĂȘt fatal prononcĂ© contre Laing ; on agita devant lui la question de sa vie ou de sa mort. Celle-ci fut dĂ©cidĂ©e, des esclaves noirs furent appelĂ©s, et on les chargea de l'affreux ministĂšre que les Maures avait gĂ©nĂ©reusement repoussĂ©. AussitĂŽt ils s'emparĂšrent du patient ; l'un d'eux lui jeta son turban autour du cou, et l'Ă©trangla sur le champ, en tirant d'un cĂŽtĂ© pendant que son camarade tirait de l'autre. Telle fut la catastrophe qui fit perdre au monde un des plus habiles voyageurs, et en fit un martyr de la religion et de la science. »

Épilogue

Sa maison de Tombouctou, aujourd'hui classée patrimoine national.

Les papiers de Laing ne furent jamais retrouvĂ©s, et son beau-pĂšre, Hanmer Warrington, accusa les Français (lesquels dĂ©siraient aussi atteindre Tombouctou) d’ingĂ©rence, et de s’ĂȘtre procurĂ©s le journal de Laing. Il n’y en eut cependant jamais aucune preuve[2]. Le français RenĂ© CailliĂ© atteignit Tombouctou deux ans aprĂšs Laing, et en revint, ce qui lui permit de prĂ©tendre au prix de 10 000 francs offert par la SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie pour cet exploit. Les deux hommes reçurent la MĂ©daille d’or de la SociĂ©tĂ© en 1830[4]. En 1903, le gouvernement français posa une plaque portant le nom de Laing ainsi que la date de sa visite sur la maison qu’il occupa pendant son sĂ©jour de 38 jours Ă  Tombouctou. Cette maison, situĂ©e dans le quartier de Djingareiber, Ă  l’intĂ©rieur de la vieille ville, fut classĂ©e patrimoine national par dĂ©cret du .

Notes et références

Notes

  1. 1794 selon la BnF[1].

Références

  1. (BNF 11910719)
  2. (en) Fleming F, Off the Map, Atlantic Monthly Press, 2004, 245–249 p. (ISBN 0-87113-899-9)
  3. Significant Scots
  4. « GRANDE MÉDAILLE D’OR DES EXPLORATIONS ET VOYAGES DE DÉCOUVERTE », SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie (consultĂ© le )

Liens externes

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