Alcarreña
L'Alcarreña est une race de mouton domestique originaire d'Espagne. Elle est principalement élevée pour une production de viande.
Alcarreña
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Région d’origine | |
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Région | La Alcarria Espagne |
Caractéristiques | |
Taille | Bélier : 79 cm Brebis : 69 cm |
Poids | Bélier : 75 kg Brebis : 50 kg |
Cornes | absente |
Toison | blanche |
Prolificité | 1,2 |
Statut FAO (conservation) | non menacé (2022) |
Autre | |
Diffusion | Espagne |
Utilisation | viande d'agneau |
Étymologie et origines
La race tire son nom de sa région d'origine, la Alcarria, dans la communauté autonome de Castille-La Manche[1].
Elle appartient au groupe des moutons Entrefino, c'est-à-dire à un groupe réunissant des races ibériques issues d'un croisement entre un Mérinos espagnol et un mouton de type Churro[2]. Son origine exacte n'est pas connue, mais la supposition la plus courante est qu'elle descend de la Manchega et de la Castellana[1].
Description
C'est un mouton recouvert d'une toison de laine blanche. Des individus noirs ou blancs tachetés de noir peuvent aussi être présents. Le bélier pèse en moyenne 75 kg, pour une taille au garrot de 79 cm. La brebis, légèrement plus petite, pèse en moyenne 50 kg pour 69 cm. La race ne porte pas de cornes[3].
Élevage et production
L'Alcarreña est une « race rustique, son petit format la rend plus gérable et elle est moins exigeante sur l'alimentation que d'autres races »[4]. Elle est élevée dans les provinces de Cuenca et de Guadalajara[4].
Les troupeaux sont menés en élevage extensif. La production principale est celle de viande d'agneau. La brebis peut avoir trois agnelages en deux ans[5]. À la naissance, l'agneau pèse en moyenne 4,2 kg[6]. Bien que la reproduction peut avoir lieu à tout moment de l'année, l'essentiel des agnelages ont lieu en février et mars[7]. L'éleveur vend ses agneaux à des parcs d'engraissement quand il atteint un poids de 12-15 kg. Ils seront alors abattus et la viande commercialisée quand ils auront atteint 25 kg[8] - [5].
Menaces et sauvegarde
Bien que la FAO classe la race en « non menacé », la population d'Alcarreña s'est effondrée à la fin du XXe siècle. Avec une population estimée à plus de 180 000 têtes dans les années 1980, elle tombe à 10 000 têtes en 2009. Cette diminution continue depuis. Le dernier recensement fournit par la base DAD-IS donne une population d'environ 8 500 têtes en 2021[9]. Deux raisons principales expliquent cet abandon de la race : des raisons économiques et le croisement avec d'autres races, en particulier la Manchega, pour améliorer le rendement en lait[1].
En est créée l'Asociación de Ganaderos de raza ovina Alcarreña (« Association des éleveurs de race ovine Alcarreña ») par plusieurs éleveurs à la suite de la baisse des effectifs. L'association est responsable de la mise en valeur et de la conservation de la race, ainsi que du suivi du registre généalogique de la race créé en [10] - [11].
La race est reconnue par le Ministère de l'Agriculture espagnol comme « Race autochtone en danger d'extinction »[12] et « Raza de Proteccion Especial ». Pour le maintien de race autochtone, les éleveurs reçoivent une subvention de l’État[4].
En 2003, l'Association des éleveurs tentent d'obtenir le label AOP puis IGP, mais les demandes échouent[13]. En 2009, la production de viande d'agneau Alcarreña est reconnue comme marque de qualité collective sous l’appellation « Cordero de la Alcarria » (Agneau de l'Alcarria)[14].
Notes et références
- (es) Ministère de l'Agriculture, « Raza ovina ALCARREÑA - Datos Generales » , sur mapa.gob.es (consulté le )
- Porter 2016, p. 804
- (es) Ministère de l'Agriculture, « Raza ovina ALCARREÑA : Datos Morfológicos » , sur mapa.gob.es (consulté le )
- García 2011, p. 110
- Palacios 2016, p. 83
- Avilés 2012, p. 5
- Avilés 2012, p. 15
- (es) Ministère de l'Agriculture, « Raza ovina ALCARREÑA : Usos y sistema de explotación » , sur mapa.gob.es (consulté le )
- DAD-IS.
- (es) « Asociación de Ganaderos de raza ovina Alcarreña » , sur agral.weebly.com (consulté le )
- Avilès 2012, p. 10
- (es) « Logotipo "raza autóctona" ALCARREÑA » , sur mapa.gob.es (consulté le )
- Avilés 2012, p. 7
- Avilés 2012, p. 2
Articles connexes
Bibliographie
- (es) L. García, C. Palacios, S. Alvarez et L. Colmenar, « Caracterización de las explotaciones de ganado ovino de raza Alcarreña. I.- Datos sociales y estructurales » (Conference), AIDA, XIV Jornadas sobre Producción Animal, , p. 109-111 (ISBN 9788461500628, lire en ligne [PDF])
- (es) Félix Oliver Avilés, Programa de conservación de la raza ovina Alcarreña, Ministère de l'Agriculture, , 49 p. (lire en ligne)
- (en) C. Palacios, I. Revilla, M.A. Lurueña-Martínez, S. Álvarez et J.A. Abecia, « Technical-economical aspects of the Alcarreña sheep farms in Spain and characterization of their meat products », Animal Genetic Resources, vol. 58, , p. 83-89 (ISSN 2078-6344, DOI 10.1017/S2078633616000011)
- (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J.G. Hall et D. Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, Wallingford, CABI, , 1200 p. (ISBN 978-1-84593-466-8, BNF 45071728), p. 736
Liens externes
- [DAD-IS] (en) « Alcarreña / Spain (Sheep) », DAD-IS (consulté le )
- (es) La oveja alcarreña está en peligro de extinción, vidéo de CMM Castilla-La Mancha Media sur YouTube [vidéo]