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Albert DeSalvo

Albert DeSalvo, surnommé l'étrangleur de Boston ( - ), est un tueur en série qui a étranglé[1] treize femmes entre le et le , à Boston, à leur domicile (le plus souvent des appartements), aprÚs les avoir violées au moyen d'objets et mis en évidence leurs corps afin que leur découverte choque le public.

Albert DeSalvo
Tueur en série
Image illustrative de l’article Albert DeSalvo
Albert DeSalvo aprĂšs s'ĂȘtre Ă©chappĂ© du Bridgewater State Hospital (1967)
Information
Nom de naissance Albert Henry DeSalvo
Naissance
Chelsea, Massachusetts, (États-Unis), prùs de Boston (États-Unis)
DĂ©cĂšs
Prison de Walpole, Massachusetts, (États-Unis
Cause du décÚs Coup de couteau (poignardé dans sa cellule)
Surnom L'Étrangleur de Boston

Le Mesureur
L'Homme en vert
l’Étrangleur Fou
Le tueur du soir
L’Étrangleur Fantîme

Condamnation
Sentence Prison à perpétuité
Actions criminelles Meurtres
Victimes 13
PĂ©riode 1962-1964
Pays États-Unis
États Massachusetts (Boston)
Arrestation 1964

Il a Ă©galement Ă©tĂ© surnommĂ© l'Homme en Vert (en rĂ©fĂ©rence Ă  la couleur de sa tenue d'ouvrier chargĂ© d’effectuer des rĂ©parations, profession dont il profite pour s’introduire chez des femmes) et le Mesureur, pĂ©riode pendant laquelle il pĂ©nĂštre au domicile mĂȘme de femmes, leur faisant miroiter le mĂ©tier de mannequin et flattant leur ego afin qu'elles le laissent entrer chez elles et prendre leurs mensurations.

Que ce soit en tant que Réparateur ou Mesureur, il réussit à se jouer des femmes par son audace et sa répartie, se déplaçant à leur domicile mais sans jamais planifier, seulement guidé par ses pulsions.

Biographie

L'Ă©trangleur de Boston

Entre le et le , un tueur en sĂ©rie Ă©trangle treize femmes Ă  Boston, Ă  leur domicile (le plus souvent des appartements), aprĂšs les avoir violĂ©es au moyen d'objets et mis en scĂšne leurs corps dans des postures dĂ©gradantes afin que leur dĂ©couverte choque le public. Ces meurtres en sĂ©rie provoquent une psychose dans la ville de Boston qui est associĂ©e Ă  son Étrangleur comme Londres Ă  Jack l'Éventreur[2].

La police et une partie de la population croient que deux tueurs en sĂ©rie sont Ă  l’Ɠuvre car la premiĂšre sĂ©rie de six meurtres et viols touche des personnes ĂągĂ©es (femmes de 55 Ă  85 ans, non violĂ©es) puis, aprĂšs une « accalmie » de trois mois, une sĂ©rie de 7 victimes plus jeunes Ă  partir de (femmes souvent violĂ©es post-mortem). La police pense que cette deuxiĂšme sĂ©rie est l'Ɠuvre d'un copycat. Plusieurs pensent qu’un fou dangereux Ă©chappĂ© d’un asile erre dans les rues. La police fait un lien entre plusieurs victimes (12 sur 13 sont des amatrices de musique classique et 8 sur 13 travaillent dans le milieu mĂ©dical), ce qui lui fait perdre du temps Ă  rechercher le criminel dans les salles de concert ou les hĂŽpitaux. Un Strangler Bureau (« bureau de l'Ă©trangleur ») est spĂ©cialement crĂ©Ă© et la police fait appel au docteur James A. Brussel, psychiatre pionnier du profilage criminel dont les profils psychologiques ont permis d’arrĂȘter George Metesky en 1957. Ce criminologue affirme que les deux tueurs n'en font qu'un qui a Ă©voluĂ© psychosexuellement au fil de son parcours criminel[3].

Arrestation

La police arrĂȘte plusieurs suspects avant de les relĂącher. Le , Albert DeSalvo pĂ©nĂštre au domicile d'une jeune femme mariĂ©e, l'attache sur son lit, l'embrasse et la caresse, puis finalement la laisse. Elle brosse un portrait-robot qui permet Ă  une patrouille de police de l'arrĂȘter en . Il passe des aveux circonstanciĂ©s avec des dĂ©tails que seul l'assassin pouvait connaĂźtre et dĂ©clare avoir violĂ© en l'espace de 5 ans prĂšs de 2 000 femmes, la police n'en confirmant que 350. Il est condamnĂ© Ă  l'emprisonnement Ă  perpĂ©tuitĂ©, non pour les meurtres, mais pour des viols qu'il a reconnus par plaidoyer de marchandage[2].

En , il s'Ă©chappe avec deux autres dĂ©tenus du Bridgewater State Hospital, dĂ©clenchant une chasse Ă  l'homme de grande envergure. Il se rend dĂšs le lendemain chez son avocat F. Lee Bailey qui le convainc de se rendre et est transfĂ©rĂ© dans une prison de haute sĂ©curitĂ©[4]. Le , Albert DeSalvo est retrouvĂ© mort dans sa cellule de la prison de Walpole (Massachusetts), poignardĂ© Ă  plusieurs reprises dans le cƓur. Le directeur de la prison Ă©voque une bagarre et un trafic de drogue auquel Albert DeSalvo aurait Ă©tĂ© mĂȘlĂ©. On ne retrouva jamais son assassin[5].

Les analyses ADN faites en 2001 sur la derniĂšre victime de l'Étrangleur de Boston Ă©cartent la piste DeSalvo. En effet, la police scientifique de Boston a trouvĂ© des traces d'ADN de deux individus sous les ongles et le sous-vĂȘtement de la victime, aucun des deux n'est Albert DeSalvo. Ainsi des doutes persistent sur sa culpabilitĂ© : le nom de George Nassar (en), codĂ©tenu de DeSalvo qui aurait pu lui donner des dĂ©tails sur les scĂšnes de crime, est Ă©voquĂ© ; Casey Sherman, journaliste et neveu de Mary Sullivan, la derniĂšre victime de l'Étrangleur, fait un tĂ©lĂ©fim et Ă©crit un livre prĂ©tendant que DeSalvo n'est pas coupable[6].

En , un policier en civil filant le neveu de DeSalvo récupÚre une bouteille d'eau en plastique qu'il a jetée dans une poubelle, ce qui permet d'exploiter les empreintes génétiques communes à tous les membres de cette famille et de faire le lien avec l'ADN d'Albert retrouvé dans le sperme d'une couverture auprÚs d'une de ses victimes (dans les années 1960, l'analyse ADN n'existe pas)[7].

Une analyse de montre une concordance à 99,9 % entre l'ADN d'Albert DeSalvo, exhumé pour cette occasion, et le sperme retrouvé sur la scÚne du crime de la jeune Mary Sullivan, violée et assassinée à l'ùge de 19 ans le et derniÚre victime attribuée à l'étrangleur de Boston. La culpabilité de DeSalvo semble définitivement établie, au moins sur un meurtre de la série[8].

Culture populaire

Notes et références

  1. Une est morte de crise cardiaque, deux sont poignardées, dix étranglées par des ligatures.
  2. StĂ©phane Bourgoin, L'Ă©trangleur de Boston, Éd. MĂ©rĂ©al, , p. 239
  3. Gerold Frank, L'Ă©trangleur de Boston, Belles Lettres, , 466 p.
  4. Revue internationale de criminologie et de police technique, Centre international d'Ă©tudes criminologiques, , p. 427
  5. (en) R. Barri Flowers et H. Loraine Flowers, Murders in the United States: Crimes, Killers and Victims of the Twentieth Century, McFarland, , p. 93
  6. (en) Casey Sherman, A Rose for Mary : The Hunt for the Real Boston Strangler, Northeastern University Press, , 220 p.
  7. (en) Maria Cramer, « Trying to close ‘Boston Strangler’ case », sur bostonglobe.com,
  8. (en) « Remains unearthed of confessed Boston Strangler », sur USA Today,

Voir aussi

Documentaire

  • : « Albert DeSalvo, l'Ă©trangleur de Boston » dans la sĂ©rie Affaires criminelles, EnquĂȘtes sur les grands crimes de notre temps de Christophe Lagrange, ALP/Marshall Cavendish (ISBN 2-7365-0033-4)

Bibliographie

  • (en) A Rose for Mary, (ISBN 1-55553-578-X)
  • (en) Sebastian Junger, A Death in Belmont (ISBN 0-393-05980-4)
  • StĂ©phane Bourgoin, L'Ă©trangleur de Boston, Paris, MĂ©rĂ©al, coll. « Serial killers » (no 1), (1re Ă©d. 1993, Fleuve noir, coll. « Crime story », no 27), 239 p. (ISBN 2-909310-79-5). RĂ©Ă©dition dans StĂ©phane Bourgoin, Le Livre noir des serial killers : dans la tĂȘte des tueurs en sĂ©rie, 2010, chapitre deuxiĂšme.
  • Georges MorĂ©as (conseiller technique) et Bill Waddell (conseiller technique), Dossier meurtre. EnquĂȘte sur les grands crimes de notre temps, vol. 9 : L'Ă©trangleur de Boston. Albert DeSalvo : il fit rĂ©gner la terreur pendant deux ans et assassina treize femmes, Paris, ALP, , 30 p.

Articles connexes

Liens externes

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