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Albert-Paul Lentin

Albert-Paul Lentin né à Constantine le , et mort le dans le 5ème arrondissement de Paris[1], fut un journaliste français. Il est le père de Jean-Pierre Lentin et de (Jean) Dominique Lentin, musicien, batteur. Il fut marié à Françoise Sigwalt (sociologue) .

Albert-Paul Lentin
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Albert-Paul Édouard Lentin
Nationalité
Activité
Conjoint
Françoise Lentin (d)
Autres informations
A travaillé pour
Libération (-)

Biographie

Il est élevé dans une famille pied-noir dont le père, Albert Lentin (1884-1973), est un linguiste arabisant. Quant à son frère, André Lentin, celui-ci a poursuivi une brillante carrière de mathématicien linguiste (agrégé de mathématiques en 1937). Aspirant au métier d’avocat, il suit des études de droit, mais aussi de philosophie à l’université d’Alger où il se lie d’amitié avec Jean Daniel. Il en sort diplômé de droit et de philosophie. Engagé dans la résistance au sein d’un réseau gaulliste, il participe avec ce dernier à la prise de contrôle d’Alger le puis aux combats pour la libération de la Corse en 1943. Chargé de mission (2e classe) au tribunal de Nuremberg aux côtés d’Edgar Faure, il devient attaché de presse au Haut Commissaire Français en Autriche.

Journaliste

Embrassant la carrière de journaliste en 1948, il participe au lancement de la revue Caliban et entre à Libération de d’Astier de La Vigerie, où il s’impose comme spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient et devient codirecteur de son service étranger. Fervent anticolonialiste, proche du leader marocain Mehdi Ben Barka, il soutient la marche vers l’indépendance des pays du Maghreb et du tiers-monde dans les différents journaux (Action, France Observateur…) ou revues (Esprit, Les Temps modernes) auxquels il collabore. S’il est expulsé en 1961 d’Algérie où il est envoyé spécial pour Libération, il participe par la suite aux négociations secrètes entre responsables français et algériens. Il tire de la Guerre d'Algérie des livres de témoignage comme L’Algérie des colonels (Éditeurs français réunis, 1958), Le dernier Quart d’heure (Julliard, 1963) ou La lutte tricontinentale (Éditions Maspero, 1967).

Sa connaissance des dossiers et des acteurs est « parfois amoindrie par le manichĂ©isme idĂ©ologique[2] Â» dont il fait part. au fait, comme il le dĂ©finit dans l'avant-propos du dernier Quart d’heure, son code de dĂ©ontologie se veut singulier : « Si, selon un critère assez gĂ©nĂ©ralement admis, le tĂ©moin idĂ©al est non pas le passionnĂ© d'une grande cause capable, pour elle, de se faire Ă©gorger (et d'Ă©gorger si nĂ©cessaire), mais l'enregistreur bien placĂ©, privilĂ©giĂ©, mais passif, physiquement au milieu de la mĂŞlĂ©e et psychologiquement au-dessus, alors je rĂ©cuse la qualitĂ© de tĂ©moin. Je revendique plutĂ´t celle de spectateur-acteur. Â»

Entré au service étranger du Nouvel Observateur en 1965, il y poursuit son combat anticolonialiste et anti-impérialisme sur les questions du Viêt Nam ou du conflit israélo-palestinien. Au sujet de cette dernière, il participe à la création d’un mouvement d’aide à la cause palestinienne et à la révolution arabe qui le fait apparaître, au sein du journal, comme “le palestinien au couteaux entre les dents[3]”. Sur cette question, il est favorable à la création deux États ayant pour finalité de fusionner dans un tout ayant Jérusalem comme capitale commune.

Avec certains de ses rédacteurs les plus à gauche, il quitte le journal en 1969 et fonde en 1970 Politique hebdo avec Paul Noirot. L’hebdomadaire dont il est membre de la direction disparaît en 1978. Après son départ en retraite, il était chroniqueur à RFI.

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Y.-M. L., “Albert-Paul Lentin est mort”, Le Monde du 25 décembre 1993.
  3. Entretien d’Albert-Paul Lentin le 22 juillet 1989 avec Laurence Hours in L’image de la question palestinienne dans “Le Nouvel Observateur” (1967-1970), I.E.P. de Grenoble, mémoire I.E.P, 1989, p. 163.

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