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Alain Ruellan

Alain Ruellan, né le à Bourg-la-Reine et mort le à Nice, est un pédologue français. Chercheur reconnu, il dirige l'ORSTOM entre 1982 et 1987.

Biographie

Alain Ruellan est scolarisĂ© en France mais, en 1941, il dĂ©mĂ©nage au BrĂ©sil pour suivre son pĂšre Francis Ruellan, professeur de gĂ©ographie, nommĂ© Ă  l’universitĂ© de Rio de Janeiro[1] - [2]. Ce bouleversement le marque durablement : Ă  13 ans, il suit son pĂšre sur le terrain ; Ă  16 ans, il est intĂ©grĂ© Ă  une Ă©quipe de scientifiques chargĂ©s par son pĂšre d'Ă©tudier la viabilitĂ© de l'Ă©tablissement de la nouvelle capitale, Brasilia, et il est responsable des Ă©tudes topographiques des itinĂ©raires de cette Ă©quipe[2].

AprĂšs des Ă©tudes secondaires au LycĂ©e franco-brĂ©silien de Rio de Janeiro, Alain Ruellan va en France pour ses Ă©tudes supĂ©rieures : en gĂ©nie agricole Ă  l’École nationale supĂ©rieure agronomique de Rennes, en gĂ©omorphologie Ă  l’École pratique des hautes Ă©tudes de Paris, et en pĂ©dologie Ă  l’Orstom[2].

En 1958, il commence Ă  travailler comme chargĂ© de recherches en pĂ©dologie pour l'Orstom Ă  Berkane, au Maroc oriental. Il dirige dĂšs son arrivĂ©e le Service de pĂ©dologie de la Mission rĂ©gionale de la Basse Moulouya de l’Office national des irrigations (ONI). Les donnĂ©es de terrain lui permettent par la suite de rĂ©diger une thĂšse, qu'il soutient en 1970[3] - [4]. Son laboratoire prend de l'ampleur, il fait construire un bĂątiment, et s'entoure avec son Ă©pouse Françoise d'une Ă©quipe de jeunes chercheurs.

En 1964, Alain Ruellan est affectĂ© Ă  Rabat et dirige le Centre des expĂ©rimentations qui dĂ©pend de la Direction du gĂ©nie rural du MinistĂšre du dĂ©veloppement rural. Il y dĂ©veloppe un dĂ©partement d’agropĂ©dologie chargĂ© d’étudier l’évolution des sols irriguĂ©s.

En 1969, Alain Ruellan quitte le Maroc pour le SĂ©nĂ©gal et dĂ©couvre l’Afrique tropicale ; il est chargĂ© de coordonner une Ă©quipe de plusieurs pĂ©dologues-cartographes Ɠuvrant dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest (SĂ©nĂ©gal, Niger, Burkina Faso)[2].

En 1972, il est Ă©lu professeur de sciences du sol Ă  l’École nationale supĂ©rieure agronomique de Rennes. Il y dynamise le DĂ©partement de sciences du sol et dĂ©veloppe un partenariat important avec l’Institut national de la recherche agronomique pour fonder un enseignement et une pĂ©dagogie principalement fondĂ©s sur l’approche morphologique des sols, tout en mettant en place une Ă©quipe scientifique qui se consacre aux problĂšmes des relations sols-agriculture en Bretagne (Ă©volution du bocage, fonctionnements hydrologiques, gestion des pollutions)[2]. De 1972 Ă  1982, il dirige le Laboratoire de recherche de science du sol de l’INRA Ă  Rennes[5].

En 1982, il devient directeur gĂ©nĂ©ral de l'Orstom (devenu Institut de recherche pour le dĂ©veloppement en 1998), dont il assure notamment la transformation en EPST (en 1984), et dont il rĂ©oriente l'activitĂ© scientifique dans le sens des prioritĂ©s pour le dĂ©veloppement et l’indĂ©pendance des populations.

De 1977 Ă  1982, il prĂ©side l’Office social et culturel rennais. En 1983, il devient Ă©galement prĂ©sident de la Cimade[6] Ă  titre bĂ©nĂ©vole. En 1985, il prĂ©side la Fondation Nord-Sud.

En 1987, ses activitĂ©s associatives engagĂ©es lui coutent la direction de l’Orstom, Ă  l'initiative de Michel Aurillac. Dans la foulĂ©e, sa candidature Ă  la direction de l’École nationale supĂ©rieure agronomique de Rennes (ÉNSA) puis Ă  celle de l’École nationale supĂ©rieure fĂ©minine agronomique (ÉNSFA) sont successivement validĂ©e par le conseil d'administration de l’école et refusĂ©e par le Ministre de l’agriculture, François Guillaume[7].

En 1989 et jusqu'à sa retraite en 1999, il dirige le Centre national d'études agronomiques des régions chaudes à Montpellier.

De 1990 à 1994, il dirige le programme « Environnement » du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)[5].

Il prĂ©side l’Association française pour l'Ă©tude du sol (1989-1992), ainsi que l’Association internationale de la science du sol (1994-1998)[6].

De 1990 Ă  1996, il prĂ©side de l'Institut d'Ă©tude du dĂ©veloppement Ă©conomique et social (IÉDÉS).

Auteur de nombreux ouvrages écrits seul ou en collaboration (prÚs de 600 publications[8]), il décÚde en 2012.

Ouvrages

  • Yves Coquet et Alain Ruellan, Les sols du monde pourront-ils nourrir 9 milliards d’humains ?, Le Pommier, coll. « Les petites pommes du savoir », (ISBN 2-7465-0463-4)
  • Alain Ruellan, Des sols et des hommes : un lien menacĂ©, Marseille, IRD Éditions, , 110 p. (ISBN 978-2-7099-1690-5, lire en ligne)
  • Alain Ruellan et Mireille Dosso, Regards sur le sol, Foucher et Aupelf, , 192 p. (ISBN 978-2-216-00416-4)
  • Denis Ruellan et Alain Ruellan, Le BrĂ©sil, Paris, Karthala, , 212 p. (ISBN 9782865372287)

Distinctions

En 1990 Alain Ruellan est Ă©lu Ă  la l’AcadĂ©mie des sciences d’outre-mer[9], 4e section. À partir de 2006, il est membre correspondant de l'AcadĂ©mie royale des sciences et des arts de Barcelone (Espagne).

En 2005, il est crĂ©Ă© docteur honoris causa de l'UniversitĂ© d'État de Londrina (BrĂ©sil)

Notes et références

  1. ClĂ©ment Mathieu, « Alain Ruellan (1931-2012) »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Cahiers Agricultures, vol. 21, n° 6 (novembre), 2012, p. 466-469
  2. ClĂ©ment Mathieu, « Hommage. Alain RUELLAN (1931-2012) », Cahiers Agricultures, vol. 21, no 6,‎ , p. 466-469 (lire en ligne)
  3. Alain Ruellan, Contribution Ă  la connaissance des sols des rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes, les sols Ă  proïŹl calcaire diffĂ©renciĂ© de la Basse-Moulouya (Maroc oriental), Paris, Orstom,‎ , 295 p. (lire en ligne)
  4. Ruellan, Alain, « Contribution à la connaissance des sols des régions méditerranéennes : les sols à profil calcaire differencié des plaines de la basse Moulouya (Maroc oriental) », sur www.sudoc.fr,
  5. « Biographie Alain Ruellan, Universitaire, Directeur d'institut de recherche », sur www.whoswho.fr
  6. « Ruellan Alain (1931-2012) », sur afes.fr
  7. « Un « véritable choix » (abonnés) », Le Monde Diplomatique,
  8. (en) « Alain Ruellan », sur European Geosciences Union (EGU)
  9. « Ruellan Alain », sur academieoutremer.fr

Liens externes

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