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Aire d'attraction d'une ville

L'aire d’attraction d’une ville est, en France, un zonage d’étude défini par l'Insee, correspondant aux aires métropolitaines des villes de France. Il définit l’étendue de l’influence d’une commune sur les communes environnantes. Publié en octobre 2020, il se substitue à la notion d'aire urbaine, dont le zonage remontait à 2010, et a pour but de correspondre davantage aux critères internationaux utilisés pour définir et appréhender les aires métropolitaines. La méthodologie employée est notamment harmonisée avec celle des Functional Urban Areas (FUA) diffusées par Eurostat et l’OCDE.

Illustration des termes de ville-centre, banlieue, couronne périurbaine, unité urbaine et aire d'attraction d'une ville d'après l'Insee.

Définition

L’aire d’attraction d'une ville est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes. Elle est composée d’un pôle, défini à partir de critères de population et d’emploi, ainsi que d’une couronne constituée des communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[1] - [2].

Critères de définition

Pôles

Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. Si un pôle envoie au moins 15 % de ses actifs travailler dans un autre pôle de même niveau, les deux pôles sont associés et forment ensemble le cœur d’une aire d’attraction. Au sein du pôle, la commune la plus peuplée est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle forment la couronne de l’aire[3]. Un pôle d’attraction constitue ainsi un point de convergence des déplacements domicile-travail.

La définition des critères de population est similaire à celle d’élaboration des densités de population[4].

  • Les très grands pôles (niveau A) coïncident avec les « cities », le niveau le plus élevé de la grille de densité, utilisées par Eurostat et l'OCDE pour les comparaisons internationales.
  • Les niveaux B et C correspondent à une subdivision des « communes de densité intermédiaire » au sens de la grille de densité actuelle.
  • Le niveau D est une partie des « communes peu denses » de la grille.

Par ailleurs, à chaque niveau correspond un seuil d’emploi. Le tableau récapitulatif des critères est le suivant :

NiveauDensité des carreaux (hab./km2)Population minimale de l’agrégat de carreauxNombre minimal d’emplois dans l’ensemble de communes constituant le pôle
A1 50050 00010 000
B1 5005 0005 000
C3005 0001 500
D3001 0001 500

Couronnes

Les communes qui envoient plus de 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle sont considérées comme faisant partie de l’aire d’attraction du pôle. Cette méthode est harmonisée avec celle des Functional Urban Areas (FUA) diffusées par Eurostat et l’OCDE (il s’agit des communes qui envoient plus de 15 % de leurs actifs travailler dans une « city »). La bonne cohérence entre les zonages français et internationaux devrait permettre plus de comparaisons internationales et de travaux sur les zones transfrontalières[4].

Aires dont le pôle est situé à l’étranger

La grille de densité européenne permet de définir des pôles transfrontaliers avec une méthodologie cohérente pour les parties française et étrangère[4].

En 2020, c'est le cas pour les sept aires d'attractivité[5] transfrontalières de Bâle–Saint-Louis (510 000 habitants en Suisse et Allemagne, 110 379 en France), de Charleroi (500 000 en Belgique, 402 en France), de Genève–Annemasse (570 000 en Suisse, 421 855 en France), de Lausanne (400 000 en Suisse, 13 560 en France), de Luxembourg (600 000 au Luxembourg, 302 104 en France), de Monaco–Menton (40 000 à Monaco, 73 548 en France) et de Sarrebruck (790 000 en Allemagne, 34 833 en France)[4].

Carte

La carte des aires d'attractions des villes en France métropolitaine est, au , la suivante[6] :

Carte des aires d'attraction des villes en France métropolitaine.
    Pôle de population et d'emploi (défini à partir de critères de densité, de population totale et d'emplois)
  • Commune-centre
  • Autre commune du pôle
  • Couronne (regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle)
  • Couronne des aires de plus de 700 000 personnes.
  • Couronne des aires de 200 000 à 700 000 personnes.
  • Couronne des autres aires.
  • Commune hors attraction des villes.
  • Une graduation des couleurs est faite selon les tranches de population des aires d'attraction.

Classement

Les aires sont classées suivant leur nombre total d’habitants. Les tranches retenues sont :

  • aire de moins de 50 000 habitants ;
  • aire de 50 000 habitants à moins de 200 000 habitants ;
  • aire de 200 000 habitants à moins de 700 000 habitants ;
  • aire de 700 000 habitants ou plus (hors Paris) ;
  • Paris.
Les aires d'attraction de 300 000 habitants ou plus en 2020 avec le zonage de 2020[7]
#Aire d'attraction Population
(2020)
Superficie
(km²)
Densité (2020)
(hab/km²)
Nombre de
communes
1Paris[8] +13 125 142,+18 941,692,9+1 929,
2Lyon[9] +02 293 180,+4 606,497,9+0398,
3Marseille - Aix-en-Provence[10] +01 879 601,+3 972,473,2+0115,
4Lille (partie française)[11] +01 515 061,+1 666,909,4+0201,
5Toulouse[12] +01 470 899,+6 520,225,6+0527,
6Bordeaux[13] +01 376 375,+0 0006 316,217,9+0275,
7Nantes[14] +01 022 775,+0 0003 471,294,7+0116,
8Strasbourg (partie française)[15] +00860 744,+0 0002 227,386,6+0268,
9Montpellier[16] +00813 272,+0 0002 414,336,9+0161,
10Rennes[17] +00763 749,+0 0003 804,200,8+0183,
11Grenoble[18] +00720 081,+0 0002 876,250,4+0204,
12Rouen[19] +00708 289,+0 0002 792,253,7+0317,
13Nice[20] 618 489 2 073 298,4 100
14Toulon[21] 576 648 1 004 574,4 35
15Tours[22] 522 317 3 631 143,8 162
16Nancy[23] 508 947 3 120 163,1 353
17Clermont-Ferrand[24] 507 954 2 844 178,6 209
18Saint-Etienne[25] 500 851 1 636 306,1 105
19Caen[26] 477 137 2 597 183,7 296
20Orléans[27] 454 208 3 422 132,7 136
21Genève - Annemasse (partie française)[28] 439 300 1 737 252,9 158
22Angers[29] 437 560 2 419 180,9 81
23Perpignan[30] 418 104 1 775 235,6 118
24Dijon[31] 413 828 3 896 106,2 333
25Mulhouse[32] 410 008 1 227 334,2 132
26Cannes - Antibes[33] 393 232 432 910,3 24
27Metz[34] 373 821 1 877 199,2 245
28Brest[35] 373 808 1 265 295,5 68
29Le Mans[36] 369 976 2 340 158,1 144
30Reims[37] 355 617 3 251 109,4 294
31Amiens[38] 354 217 3 075 115,2 369
32Fort-de-France[39] 347 170 974 356,4 28
33Nîmes[40] 347 033 1 467 236,6 92
34Valenciennes (partie française)[41] 337 293 725 465,2 102
35Avignon[42] 337 039 964 349,6 48
36Le Havre[43] 333 814 996 335,2 116
37Limoges[44] 323 156 3 407 94,9 127
38Lens - Liévin[45] 321 219 349 920,4 50
39Saint-Denis[46] 315 080 548 575,0 6
40Les Abymes[47] 312 630 1 209 258,6 18
41Luxembourg (partie française)[48] 307 066 1 030 298,1 115

Limites

Selon cette nouvelle définition, 95 % de la population française vivrait dans les aires d'attraction des villes. Mais un grand nombre des aires d'attraction des villes de moins de 50 000 habitants ne sont en fait constituées que de gros bourgs dont la couronne est formée de villages couramment considérés comme la campagne. Par ailleurs, les mobilités domicile-travail de seulement 15 % des actifs d'une commune, soit environ 6 % de la population, suffisent à la définir comme polarisée. Selon Géoconfluences, « ce nouveau zonage présente ainsi l’inconvénient d’envisager les espaces ruraux comme de vastes aires d’attraction des espaces urbains, comme si les relations entre ces deux types d’espaces étaient unidirectionnelles et descendantes, et non réciproques et multiformes »[49].

Notes et références

  1. « Définition : Aire d'attraction des villes », INSEE.
  2. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », INSEE.
  3. « Zonage des aires d'attraction des villes 2020 (AAV) », sur geo.data.gouv.fr, (consulté le ).
  4. « Méthode de constitution des aires d’attraction des villes 2020 », INSEE.
  5. Base des aires d'attraction des villes 2020.
  6. « Le nouveau zonage en aires d’attraction des villes », INSEE.
  7. « Insee - Statistiques locales », sur statistiques-locales.insee.fr (consulté le )
  8. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Paris (001) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  9. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Lyon (002) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  10. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Marseille - Aix-en-Provence (003) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  11. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Lille (partie française) (004) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  12. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Toulouse (005) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  13. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Bordeaux (006) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  14. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Nantes (008) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  15. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Strasbourg (partie française) (010) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  16. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Montpellier (012) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  17. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Rennes (013) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  18. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Grenoble (014) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  19. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Rouen (015) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  20. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Nice (017) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  21. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Toulon (018) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  22. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Tours (019) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  23. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Nancy (020) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  24. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Clermont-Ferrand (022) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  25. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Saint-Étienne (023) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  26. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Caen (024) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  27. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 d'Orléans (025) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  28. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Genève - Annemasse (partie française) (GEN) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  29. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 d'Angers (026) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  30. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Perpignan (030) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  31. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Dijon (028) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  32. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Mulhouse (029) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  33. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Cannes - Antibes (031) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  34. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Metz (033) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  35. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Brest (032) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  36. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 du Mans (034) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  37. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Reims (036) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  38. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 d'Amiens (035) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  39. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Fort-de-France (9B1) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  40. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Nîmes (037) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  41. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Valenciennes (partie française) (038) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  42. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 d'Avignon (040) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  43. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 du Havre (039) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  44. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Limoges (041) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  45. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Lens - Liévin (042) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  46. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Saint-Denis (9D1) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  47. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 des Abymes (9A1) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  48. « Comparateur de territoire − Aire d'attraction des villes 2020 de Luxembourg (partie française) (LUX) | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  49. « La fin des aires urbaines en France. L'INSEE propose un zonage en aires d’attraction des villes », Géoconfluences, 2 novembre 2020.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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