Ahmed Rafa
Ahmed Rafa, (ou Antoine, comme indiqué à ce prénom sur le répertoire alphabétique des officiers généraux de l'armée de terre et des services, publiée par le service historique de la défense en 2011) , né le à Mouzaïaville (devenu après l'indépendance algérienne Mouzaia) en Algérie et décédé le à Saverne[1], était un général français.
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(Ă 91 ans) Saverne |
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Biographie
Il fait ses études primaires et secondaires à Alger et s'engage en 1926 au 5e régiment de tirailleurs algériens (RTA).
Gravissant très rapidement les premiers échelons de la hiérarchie, il est nommé caporal, puis sergent et adjudant, avant d'être promu sous-lieutenant en 1937. Il est alors affecté au 13e RTA stationné alors à Metz (Moselle) .
Il participe à la Bataille de France au cours de laquelle il est fait prisonnier en . Au cours d'un transfert, il parvient à s'évader et rejoint la Résistance dans la région d'Orléans où il adopte le pseudonyme de Chérifi Kaddour. Après avoir participé à la libération d'Orléans aux côtés des FFI et des forces américaines, il rejoint la 1re Armée française sur le front d'Alsace.
Son régiment, le 7e RTA, subit de lourdes pertes au cours des combats contre les Allemands et est alors renvoyé en Algérie pour y être recomplété en effectifs. Revenu en Allemagne après la victoire du , le capitaine Rafa se voit confier le commandement de la 2e compagnie du 7e RTA en zone française d'occupation en Allemagne. Il acquiert la réputation d'un chef doué d'une autorité naturelle sur les tirailleurs qui composent son unité.
En 1953, le chef de bataillon Ahmed Rafa est envoyé à Blida pour y prendre la tête du 1er bataillon du 1er RTA. En novembre 1954, les premiers attentats commis par le F.L.N. marquent le début des " opérations de maintien de l'ordre ", comme disaient à l'époque les autorités françaises : la guerre d'Algérie - officiellement reconnue comme telle par la loi en 1999- commence sur le sol algérien. Durant trente mois, le 1er bataillon ira de succès en succès dans l'Est algérien, dans le massif de l'Aurès, les Nementcha et dans le Nord-Constantinois. Il y détruit d'importantes formations des indépendantistes du F.L.N. et récupère plusieurs centaines d'armes.
D' à , le lieutenant-colonel Ahmed Rafa sert en Allemagne au sein du 13e RTA puis, revenu en Algérie, il sert au sein l'état-major du général Challe, où ses connaissances du monde algérien et son expérience de la guérilla se révèlent particulièrement précieuses.
En , le colonel Rafa prend, à Barika, le commandement du 7e RTA. Au cours de l'année 1961, son régiment aura à son actif 300 membres du F.L.N. tués et 124 armes de guerre récupérées. Son régiment est après l'indépendance de l'Algérie reconnue le 3 juillet 1962 revenu sur le sol métropolitain.
Promu général de brigade en , le général Ahmed Rafa est nommé en 1962 au sein de l'Etat-Major de l'Armée de terre, Inspecteur de l'Infanterie.
Avant l'indépendance de l'Algérie, il est " approché " par des émissaires du F.L.N. afin d'être le premier chef d'état-major de l'armée algérienne, après son indépendance. Il refuse tout contact avec tout membre du F.L.N. et réaffirme aux plus hautes autorités militaires et civiles qu'il n' a jamais été question pour lui de servir une quelconque autorité " algérienne ". En 1964, il prend sa retraite à Phalsbourg avec son épouse d'origine lorraine.
Décédé en 1998, il est le premier et un des rares Maghrébins à avoir été nommé général dans l'armée française. D'autres le furent après lui tels le général Nadi Yesid (1917-2011)[2] et le contrôleur général des Armées Raphaël Zahoual (1921-1999)[3].
Distinctions
- Croix de Guerre 1939-1945 (6 citations)
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur
- Grand officier de l'Ordre national du mérite
Bibliographie
- Pierre Montagnon, La guerre d'Algérie : genèse et engrenage d'une tragédie, Paris, Pygmalion, , 450 p. (ISBN 978-2-857-04985-2).
Sources
- Relevé généalogique sur Filae
- « Corse Matin - Avis de décès », sur www.corsematin.com
- Pierre Boz, Une fin des temps : fragments d'histoire des chrétiens en Algérie (1888-2008), Desclée De Brouwer,