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Agnès de Faucigny

Agnès de Faucigny (Agnetis dominæ Fuciniaci), morte le au château de Pierre-Châtel (Bugey), est dame de Faucigny, fille du seigneur Aymon II de Faucigny (1202-1253). Elle épouse en 1234 Pierre de Savoie, futur comte de Savoie.

Agnès de Faucigny
Titres de noblesse
Baron de Faucigny (d)
-
Prédécesseur
Successeur
Comtesse de Savoie
-
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Décès
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
BĂ©atrice de Faucigny (d)
Conjoint
Pierre II de Savoie (Ă  partir de )
Enfant
Blason

Biographie

Enfance

Agnès de Faucigny est la seconde fille d'Aymon II († 1253), seigneur de Faucigny et très probablement de sa première épouse, Béatrix de Bourgogne-Comté, dame d'Auxonne[ReG 1] - [1].

Mariage

Guillaume, alors évêque de Valence, fils du comte Thomas Ier de Savoie, se rapproche ainsi du seigneur Aymon II de Faucigny, qui n'a pas d'héritier mâle et dont la seconde fille, Agnès, est célibataire[2]. Le seigneur de Faucigny a dans la quarantaine et son futur gendre en aura la trentaine, ce qui lui permet d'envisager de garder encore un certain temps la gestion de sa seigneurie[3]. Aymon est considéré comme un allié du comte Thomas Ier de Savoie[4].

Le projet d'alliance avec la Maison de Savoie prend forme en 1234. Agnès épouse en février, sous la bénédiction de l'évêque Guillaume de Savoie, Pierre II de Savoie, au château de Châtillon-sur-Cluses[5] - [6]. Elle apporte en dot les seigneuries de Faucigny, de Beaufort et plusieurs autres terres[7]. Son père fait stipuler que, quelle que soit la progéniture issue du mariage — fille ou garçon —, elle serait l'héritière de la dot de sa mère[5] - [8].

Leur unique enfant, Béatrice, naît dans l'année[9]. Son grand-père veillera d'ailleurs à l'avenir de la seigneurie en organisant le mariage, et par delà l'héritage du Faucigny, de sa future petite fille[3]. Après des tractations entamées dès 1241-1242 par le seigneur de Faucigny, Béatrice de Faucigny est promise en 1253, alors qu'elle est âgée de sept ans, à Guigues VII (1225 – 1269), dauphin de Viennois[9]. Le mariage est officialisé en 1261. La même année, le seigneur Aymon II de Faucigny décède.

Agnès hérite du titre et des droits de son père, au détriment de sa sœur Béatrice mariée à Étienne II de Thoire et Villars[7] - [10].

Le neveu de Pierre, Boniface qui était comte de Savoie meurt au début du mois de juin 1263. Bien que Thomas, son frère aîné déjà décédé, ait des fils, la coutume savoyarde le fait hériter en tant que plus proche parent, la loi de primogéniture au second degré n'étant pas encore établie. Il devient alors le douzième comte de Savoie et Agnès la comtesse consort.

Succession

Le comte Pierre II est bien malade au début du mois de mai[11]. Il meurt en au château de Pierre-Châtel[12] - [13] - [14]. Il est inhumé, le jour suivant probablement, dans la nécropole comtale des Savoie d'Hautecombe sur les rives du lac du Bourget[12].

Dans son testament du , il lègue à sa femme les châteaux de Versoix (Genève), d'Allinges (Vieux et Neuf en Chablais), de Féternes (Chablais), de Charousse (Faucigny/Genève) et d'Aubonne (Vaud)[15] - [ReG 2].

Agnès meurt quelques mois plus tard, le , également au château de Pierre-Châtel en Bugey[ReG 3] - [12]. Son testament de 1262[Note 1] faisait de sa fille son héritière, suivant ainsi les volontés d'Aymon II[ReG 4]. Selon l'acte recueilli par le Régeste genevois, « elle s'engage par serment à ne pas faire, du vivant de son mari, des dispositions contraires au présent testament »[ReG 4].

Après la mort de son époux, Agnès fait des ajouts à son testament le 9 ou , sans en changer le nom de son héritière[16] - [17] - [ReG 5]. Elle donne deux châteaux en Bresse qui reviennent à sa sœur et à son frère (fratri meo) Simon de Joinville, seigneur de Gex, « soit le château de Versoix, dont elle excepte la villa de Commugny, soit tout ce qu'elle possède dès le dit Commugny jusqu'à la Cluse, près de Collonges, entre le Rhône et le Jura, sous la condition que le tout demeurera du fief de Faucigny, et que le dit Simon de Joinville bâtira près de la Versoix et dotera une maison religieuse (domum Dei) »[ReG 5].

Le mari de Béatrice, Guigue VII, prend l'entière possession du Faucigny[18]. Le lendemain de la mort d'Agnès, sa sœur, Béatrice de Thoire-Villars, mais aussi le frère de Pierre II, le comte Philippe de Savoie, revendiquent leur part d'héritage[18] - [17]. Une guerre de succession éclate entre les différentes puissances.

Le corps d'Agnès rejoint la nécropole des sires de Faucigny et est ensevelie dans l'église du prieuré de Contamine-sur-Arve[19] - [20].

Notes et références

Notes

  1. Voir le testament en langue vulgaire d'Agnès de Faucigny, écrit et clos dans la chapelle de Mélan, le 13 des Ides de Mai 1262. Cité dans l'ouvrage de Feige, p.419.

RĂ©geste genevois (1866)

  1. Régeste genevois, 1866, p. 218-219, Acte de janvier 257 — Paix (présentation en ligne ou numérique REG 0/0/1/884).
  2. Testament du (REG 0/0/1/1028).
  3. Acte du (REG 0/0/1/1035).
  4. Testament du (REG 0/0/1/943).
  5. Testament du (REG 0/0/1/1034).

Autres références

  1. (en) Charles Cawley, « Aimon Faucigny », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
  2. Eugene L. Cox 2015, p. 38-39.
  3. Faucigny 1980, p. 15.
  4. de la Corbière 2002, p. 49.
  5. Eugene L. Cox 2015, p. 40.
  6. Demotz 2000, p. 458-459.
  7. Feige 1898, p. 9.
  8. AndenmattenRaemy 2000, p. 20
  9. Germain 2007, p. 226.
  10. Faucigny 1980, p. 17.
  11. Laurent Ripart, « Non est consuetum in comitatu Sabaudie quod filia succedit patri in comitatu et possessione comitatus Genèse de la coutume savoyarde de l’exclusion des filles », Cahiers lausannois d'histoire médiévale,‎ , p. 295-331 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Germain 2007, p. 452.
  13. Victor Flour de Saint-Genis, Histoire de Savoie (Volume 1), 1868, p. 255.
  14. Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton de Yenne en Savoie (réimpr. 2007) (1re éd. 1907) (lire en ligne), chap. série 2, tome 20, p. 79.
  15. Joseph Dessaix, La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique, Slatkine (réimpr. 1994) (1re éd. 1854), 781 p. (ISBN 978-2-05101-334-5, lire en ligne), p. 284.
  16. Feige 1898, p. 10.
  17. Feige 1898, p. 12.
  18. Carrier 2001, p. 36.
  19. Faucigny 1980, p. 55-56.
  20. Carrier 2001, p. 28.

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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