Agence pour les économies d'énergie
L'Agence pour les économies d'énergie (AEE) est un ancien établissement public français créé en 1974[1] et disparu en 1982 par sa fusion dans l'AFME. L'AFME deviendra elle-même l'ADEME en 1991.
Histoire
À la suite du premier choc pétrolier de 1973 qui voit s'envoler le prix du baril de pétrole, le Conseil des ministres décide le de créer l'Agence pour les économies d'énergie[2]. Le président Giscard d'Estaing, jugeant le fonctionnement de l'administration de l'État trop lourd et s'inspirant de l'exemple des États-Unis, met en place un dispositif « politico-administratif » original à l'époque. Il délègue ainsi la mise en œuvre de la nouvelle politique à une « agence d'objectifs » chargée d'agir à la place et au nom de l'État mais placée sous sa tutelle[2].
C'est ainsi qu'est créée l'AEE, sous forme d'un établissement public à caractère administratif, par un décret du [2]. Elle est transformée en établissement public à caractère industriel et commercial par le décret du [3].
L'AEE est soumise à la tutelle du ministère de l'Industrie et de la Recherche, dont le bureau est occupé à l'époque par Michel d'Ornano. Elle est administrée par un conseil d'administration présidé par le délégué général à l'énergie, appelé plus tard directeur général de l'énergie et des matières premières et est gérée par un directeur nommé par décret.
Gouvernance
Présidents du conseil d'administration :
- ?-1978 : Paul Mentré (en), délégué général à l'énergie
- 1978-1982 : François de Wissocq[4] - [3]
Directeurs :
- 1974-1978 : Jean Syrota[5]
- 1978-1981 : Jean Poulit[6]
- 1981-1982 : Pierre Cubaud[7]
Moyens et actions
L'AEE connaît rapidement un fort succès et sa taille ne fait que croître : composée de 12 personnes à sa création, les effectifs atteignent une centaine de personnes en 1978 et 251 à la fin de l'année 1981 dont 72 dans les délégations interdépartementales de l'industrie et 25 dans les centres techniques de l'équipement. Le budget d'intervention passe quant à lui d'environ 31 MF en 1975 à 690 MF en 1981[2].
Une des grandes forces de l'AEE est sa politique de communication active faisant appel à tous les médias. Certains slogans sont restés dans les mémoires comme : « En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées », ou encore la campagne « Chasse au gaspi » initié par Jean Poulit[2].
Jean Syrota, alors directeur de l'AEE, défend l'adoption de l'heure d'été auprès du gouvernement en affirmant qu'elle permettrait de réaliser des économies d'énergie considérables et de sensibiliser la population à ces économies de façon progressive. L'heure d'été est finalement adoptée le [2].
Bilan
Le bilan énergétique de la politique menée par l'AEE est très satisfaisant : après une première phase de réduction rapide des consommations, liées à l'élimination des gaspillages de 1974 à 1976, l'accélération des économies d'énergie s'est stabilisée en 1977 et 1978 à un rythme annuel d'environ 1 million de tep supplémentaires par an, qui auraient été consommées si aucune mesure n'avait été prise[2].
En 1979, une accélération notable est obtenue grâce aux comportements plus économes qui répondent à la relance des actions de communication de l'AEE, et surtout au décollage des investissements d'économie d'énergie[2].
Notes et références
- Décret 74-1003 du 29/11/1974, paru au Journal officiel de la République française du 01/12/1974
- Bulletin « C'était hier » n°1 de l'ADEME
- Rapport d'activité de l'AEE de 1979
- nommé directeur général de l'énergie et des matières premières le 26 juillet 1978
- Décret du 17 décembre 1974
- Décret du 2 novembre 1978
- Décret du 18 décembre 1981
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Damien Ferrero, « 22 novembre 1974 : création de l'Agence pour les économies d'énergie », C'était hier... Bulletin périodique de valorisation des archives de l'ADEME, no 1, , p. 1
Articles connexes
Lien externe
- [vidéo] Pub Année 70 Économies d'énergie sur YouTube : une publicité de l'AEE