Agatha Streicher
Biographie
Agatha Streicher naît vers 1520 à Ulm, d'Augustin et Helena Streicher. Bien qu'elle ne puisse fréquenter l'université en raison de son sexe, elle apprend la médecine notamment en travaillant, comme sa sœur Katharina, dans le cabinet de leur frère, Hans Augustin, lui-même docteur en médecine[1]. Des plaintes s'élèvent contre eux de la part de pharmaciens pour avoir proposé leurs propres remèdes et de confrères pour ne pas avoir prêté serment. Hans Augustin refuse de se conformer, n'est plus autorisé à pratiquer à Ulm et part s'installer à Geislingen[2]. En 1561, Agatha, elle, prête serment auprès de l'ordre des médecins d'Ulm[3].
Sa réputation dépasse les limites de la ville et de nombreuses personnalités se rendent à Ulm pour y être soignées, comme la princesse de Hohenzollern ou l'évêque de Spire. Elle est particulièrement connue pour un remède contre les calculs vésicaux qu'elle produit elle-même[4]. En 1576, elle est même appelée à Ratisbonne au chevet de l'empereur Maximilien II qui souffre de goutte sévère. Bien qu'elle ne puisse plus guérir l'empereur, elle réussit à soulager ses souffrances et demeure auprès de lui jusqu'à sa mort[5].
Femme d'affaires et importante créancière de la ville d'Ulm, elle se consacre également à des œuvres caritatives. La ville est officiellement protestante mais tolère la présence de mouvements sectaires comme celui de Caspar Schwenckfeld von Ossig. Streicher est une disciple de cet enseignement, sa maison est un centre de la congrégation évangélique et ses convictions lui valent une certaine hostilité. Poussé à l'exil, son mouvement interdit en Allemagne, Schwenckfeld reviendra secrètement à Ulm et mourra dans la maison de Streicher en 1561[6] - [7].
Agatha Streicher demeure célibataire toute sa vie. Elle meurt à Ulm en 1581.
Reconnaissance
L'écrivain Ursula Niehaus raconte sa vie dans le roman Die Stadtärztin[8].
Une rue de la ville d'Ulm porte son nom : Agathe-Streicher-Weg[9].
Une stèle commémorative est érigée sur la Hans-und-Sophie-Scholl-Platz à Ulm.
Références
- Gundolf Keil: Streicher, Hans Augustin. In: Nachträge zum Verfasserlexikon. Hrsg. von Gerhard Eis und Gundolf Keil. Studia neophilologica 43, 1971, 2, S. 420–423
- (de) Caroline Gritschke, ,Via Media': Spiritualistische Lebenswelten und Konfessionalisierung: Das sĂĽddeutsche Schwenckfeldertum im 16. und 17. Jahrhundert, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-05-005586-2, lire en ligne)
- (de) Eberhard J Wormer, « Streicher, Agatha (1520–1581), german physician », NEUE DEUTSCHE BIOGRAPHIE / HISTORISCHE KOMMISSION BEI DER BAYERISCHEN AKADEMIE DER WISSENSCHAFTEN,‎ , p. 533 (lire en ligne)
- (de) Deutsche Biographie, « Streicher, Agatha - Deutsche Biographie », sur www.deutsche-biographie.de (consulté le )
- (de) Südwest Presse Online-Dienste GmbH, « Die Geschichte der "Stadtärztin" Agathe Streicher », sur swp.de, (consulté le )
- (en) « Schwenckfeld’s Homelands », sur Society of the Descendants of the Schwenkfeldian E, (consulté le )
- « Caspar “Kaspar” Schwenckfeld (1489-1561) -... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
- (de) Ursula Niehaus, Die Stadtärztin, Knaur HC, (ISBN 9783426663608)
- « Agathe-Streicher-Weg in Ulm, Agathe-Streicher-Weg auf der Stadtplan von Ulm », sur ulm.aufstadtplan.de (consulté le )
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :