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Affaire du bagagiste de Roissy

L’affaire du bagagiste de Roissy est un complot ourdi par la belle-famille d'Abderrezak Besseghir, un Français, visant à le faire passer pour un terroriste.

Les faits

Le , aux alentours de 6h30 du matin, Marcel Le Hir, un légionnaire retraité reconverti dans la sécurité privée, raconte à la police de l'air et des frontières avoir entendu un homme manipuler des armes dans son coffre sur le parking du terminal 2F de l'aéroport de Roissy. Les policiers arrêtent le propriétaire de la voiture, Abderrezak Besseghir, Français d'origine algérienne, bagagiste à Roissy depuis trois ans. Elle trouve dans le coffre de sa voiture des armes, des explosifs (un colt 45, un pistolet-mitrailleur, cinq pains de plastic de fabrication yougoslave, deux détonateurs et une mèche lente) et un tract pro-palestinien dans la boîte à gant[1].

L'enquête

Suspecté de préparer un acte terroriste, Besseghir crie son innocence et dénonce un complot de sa belle-famille. En effet, en , dans leur pavillon à Bondy, sa femme Louisa est grièvement brûlée dans ce qui est présenté par son mari comme « un accident domestique ». Louisa meurt de ses blessures, sans être sortie du coma pour donner sa version des faits, en . L'affaire sera vite classée comme un suicide par immolation, mais les parents de Louisa, Fatiah et Ahmed Bechiri, refusent cette thèse, persuadés qu'Abderrezak a tué sa femme.

Alors que les services de police et le magistrat croient de plus en plus à son innocence, la presse, persuadée d'être bien informée, déclare que Besseghir a des liens avec la mouvance islamiste[2]. L'enquête de la police met en évidence qu'il s'agit bien d'une machination montée par la famille Bechiri pour faire payer au bagagiste la mort de leur fille. Les beaux-parents ont en effet fait appel à un détective privé, Patrick Pouchoulin, dès l’incendie de juillet pour « traquer » leur gendre, en vue d’obtenir la garde de l’enfant. Et c'est l’oncle de Louisa, Djilali Diffalah, qui fait appel au fameux « légionnaire retraité » qui a opportunément dénoncé Besseghir à la police. Le , Abderrezak Besseghir est innocenté et libéré de la prison de Fleury-Mérogis et le lendemain, ses beaux-parents sont placés en garde à vue. Avec Patrick Pouchoulin, Marcel Le Hir et Djilali Diffalah, ils sont mis en examen pour « dénonciation calomnieuse » et « dénonciation d’un crime ou d’un délit imaginaire », puis pour infraction à la législation sur les armes, les munitions et les explosifs et association de malfaiteurs. Les cinq comploteurs avouent l'organisation du complot et sont condamnés le à vingt mois de prison dont 14 avec sursis, et à payer 15 000 euros de dommages et intérêts à Besseghir. Enfin, la chaîne France 3 est condamnée le par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir injustement accusé fin 2002 Besseghir d’être un terroriste islamiste[3].

Notes et références

  1. Gilbert Thiel, Magistrales insomnies, Fayard, , p. 57.
  2. Guillaume Bigot, Stéphane Berthomet, Le jour où la France tremblera. Terrorisme islamiste : les vrais risques pour l'Hexagone, Ramsay, , p. 153.
  3. Joël Carassio, « Le bagagiste de Roissy : un « terroriste » idéal », sur leprogres.fr, .

Bibliographie

  • Abderrezak Besseghir et Aziz Zemouri, Bagagiste à Roissy, présumé terroriste, Michel Lafon, , 235 pages. (ISBN 2840989409)

Articles de presse

Documentaires télévisés

Émissions radiophoniques

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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