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Affaire Raihman contre Lettonie


L’affaire Raihman contre Lettonie est un litige qui a opposĂ© devant le ComitĂ© des droits de l'Homme un citoyen letton russophone, Leonid Raihman, et l'État letton. L'État letton avait dĂ©livrĂ© en 1998 Ă  Leonid Raihman un document d'Ă©tat civil orthographiĂ© LeonÄ«ds Raihmans, selon la coutume lettone pour les prĂ©noms masculins.

Raihman c. Lettonie
Titre Raihman c. Lettonie, CCPR/C/100/D/1621/2007, 28 octobre 2010
Code communication no 1621/2007
Organisation ONU
Tribunal Comité des droits de l'Homme
Date
Personnalités
Composition de la cour Abdelfattah Amor, Prafullachandra Natwarlal Bhagwati, Lazhari Bouzid, Christine Chanet, Mahjoub El Haiba, Ahmad Amin Fathalla, Yuji Iwasawa, Helen Keller, Rajsoomer Lallah, Zonke Zanele Majodina, Michael O'Flaherty, Krister Thelin, Nigel Rodley, Fabian Omar Salvioli, Rafael Rivas Posada
DĂ©tails juridiques
Opinion dissidente Thelin, Rivas Posada
Voir aussi
Lire en ligne daccess-dds-ny.un.org

Le , le Comité des droits de l'Homme a statué que cette altération de l'orthographe du nom constituait une violation de l'article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (protection de la vie privée).

Circonstances

L'auteur de la demande devant le ComitĂ© est nĂ© en 1959 sous le nom de « Leonid Raihman ». Les autoritĂ©s soviĂ©tiques ont enregistrĂ© son prĂ©nom et son nom sous cette forme, qui est celle qu’il a utilisĂ©e jusqu’en 1998, date Ă  laquelle le nom et le prĂ©nom de ce citoyen letton russophone ont Ă©tĂ© modifiĂ©s par les autoritĂ©s lettones et transcrits dans un « passeport de non-citoyennetĂ© Â», sans qu’il y consente, selon l’orthographe suivante « LeonÄ«ds Raihmans » (paragraphe 1 des constatations).

Constat par le Comité

Le ComitĂ© a dĂ©cidĂ© que les faits dont il est saisi font apparaĂźtre une violation des dispositions de l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et que l’État partie est tenu d’assurer Ă  M. Raihman un recours utile et de prendre les mesures nĂ©cessaires, y compris en amendant la lĂ©gislation pertinente, en vue d’éviter que des violations analogues ne se reproduisent Ă  l’avenir (Para. 9-10 des constatations).

Le Comité a exprimé son opinion sous la forme suivante :

« le ComitĂ© considĂšre que le fait d’ajouter de force Ă  un patronyme, employĂ© sous sa forme originale pendant des dĂ©cennies, un suffixe dĂ©clinable qui en modifie la prononciation phonique est une mesure intrusive qui n’est pas proportionnĂ©e au but que constitue la protection de la langue officielle de l’État. Se fondant sur sa jurisprudence, par laquelle il a Ă©tabli que la protection offerte par l’article 17 englobait le droit de choisir et de changer son propre nom, le ComitĂ© considĂšre que cette protection protĂšge a fortiori les personnes contre le fait de se voir imposer passivement un changement de nom par l’État partie. Le ComitĂ© considĂšre donc que la modification unilatĂ©rale du nom de l’auteur par l’État partie sur les documents officiels n’est pas raisonnable, et a donc constituĂ© une immixtion arbitraire dans sa vie privĂ©e, en violation de l’article 17 du Pacte (8.3.). »

Le Comité a statué par 13 voix contre deux. Les deux voix opposées à la décision sont celles de M. Rafael Rivas Posada et M. Krister Thelin.

Suites

La cour suprĂȘme de Lettonie a dĂ©cidĂ© en 2011, que les constatations du ComitĂ© sont des circonstances nouvelles pour qu'une nouvelle procĂ©dure ait lieu au sujet du nom de Raihman devant une institution de l'exĂ©cutif (dans le cas prĂ©sent, le Centre de la langue officielle)[1].

En 2012, le gouvernement letton a repondu au Comité, qu'il "ne voit aucun besoin pour une action immédiate pour amender la réglementation nationale existante d'écrire des noms personnels dans les documents officiels"[2].

En 2014, Raihman a gagnĂ© sa affaire contre l'exĂ©cutif dans une cour de la premiĂšre instance, et la dĂ©lĂ©gation lettone avant le ComitĂ© des droits de l'homme de l'ONU a dit que "un tribunal letton a rendu un arrĂȘt conforme Ă  l'avis du ComitĂ© en permettant au plaignant d'Ă©peler son nom comme il le souhaitait"[3]. Mais la Cour SuprĂȘme a decidĂ©e contre Raihman en 2017[4].

Références

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