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Affaire ICC Services

L'affaire ICC Services ou l'affaire Madoff bĂ©ninoise est un scandale politico-Ă©conomique, qui s'est dĂ©roulĂ© au BĂ©nin dans les annĂ©es 2000 et 2010. BasĂ© sur un système de Ponzi, cette arnaque financière consistait Ă  rĂ©munĂ©rer les premiers investisseurs avec les dĂ©pĂ´ts des nouveaux clients, Ă  des taux d'intĂ©rĂŞt très Ă©levĂ©s, avant que le système ne s'effondre en 2010. Jusqu'Ă  300 000 personnes ont Ă©tĂ© spoliĂ©es, pour un total estimĂ© Ă  plus de 200 milliards de francs CFA[1]. Plusieurs Ă©pargnants et l'opposition accusent l'État d'avoir cautionnĂ© ce système d'escroquerie, et des dirigeants bĂ©ninois d'ĂŞtre de connivence avec les responsables d'ICC Services. Le procès de ces derniers a repris en .

Organisation du système

ICC Services (Investments Consultancy and Computering Services) est, au départ, une organisation non gouvernementale à but non lucratif, dirigée par Guy Akplogan, Émile Tégbénou, Nonhèmi Agossou et Nicolas Houngbèmè. Cette ONG, proche de l'Église du christianisme céleste, commence à faire du mécénat, en finançant la construction de centres de santé, d'écoles et le forage de puits, avant de se lancer, en toute illégalité, dans la collecte et le placement d'épargne, à des taux d'intérêt allant jusqu'à 200% par trimestre[1]. En 2010, après quatre années d'exercice de cette activité illégale, le système s'effondre, faisant des centaines de milliers de victimes. Des artisans, des commerçants, des magistrats voire des députés ont perdu leurs économies dans cette affaire.

Thèse du complot d'État

Plusieurs épargnants et l'opposition accusent l'État d'avoir porté caution à ce système d'escroquerie et d'être de connivence avec les responsables d'ICC Services. Ceux-ci s'affichaient aux côtés de hauts fonctionnaires béninois, dont le ministre de l'Intérieur Armand Zinzindohoué, limogé lors de l'éclatement de cette affaire. Les responsables d'ICC Services ont même été reçus au palais de la Présidence de la République, et bénéficiaient, pour certains, de gardes du corps et du permis de port d'arme[2].

Procès

Les principaux dirigeants d'ICC Services et leurs complices sont arrêtés et leurs biens saisis. Ils sont jugés pour association de malfaiteurs, escroquerie avec appel au public et exercice illégal d'activités bancaires et de micro-finance.

Après de nombreux renvois et suspensions, le procès ICC Services reprend le devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) et est retransmis en direct à la radio et sur la chaine de télévision nationale ORTB[3].

Au cours de ce procès, les responsables d'ICC Services affirment avoir versé des pots-de-vins à des personnalités au sommet de l'État, dans le but d'obtenir l'agrément d'exercer. Ils citent les noms d'anciens ministres dont Pascal Koupaki, alors Premier ministre, et Victor Topanou, ancien Garde des sceaux[4], ce qui renforce la thèse de complicité de l'État dans cette affaire.

DĂ©dommagement des victimes

Ă€ la suite de l'Ă©clatement de l'affaire, le gouvernement du BĂ©nin a mis en place un comitĂ© de suivi dirigĂ© par l'agent judiciaire du TrĂ©sor public, SĂ©verine Lawson. Ce comitĂ© chargĂ© du dĂ©dommagement des dĂ©posants a recensĂ© plus de 300 000 victimes et initiĂ© le remboursement de celles dont le dĂ©pĂ´t ne dĂ©passe pas 75 000 francs CFA[5]. Environ 68 000 personnes dĂ©dommagĂ©es pour un montant d'environ 8 milliards de francs CFA.

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Notes et références

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