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Adair Turner

Jonathan Adair Turner, baron Turner of Ecchinswell, né le à Ipswich, est un homme d'affaires britannique, président de la FSA (l'autorité britannique de régulation des services financiers) jusqu'à son abolition en 2013, et ancien dirigeant de la confédération de l'industrie britannique (CBI). Il est également pair à vie. Il a présidé la commission des pensions (en) et le comité sur les changements climatiques. Il se décrit comme un « technocrate ».

Adair Turner
Lord Turner au sommet de la CBI sur les changements climatiques, en 2008.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Gonville and Caius College
Grammar school de Hutchesons (en)
Activités
Conjoint
Orna Ni-Chionna (d)
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Distinction

Biographie

Enfance et jeunesse

Il a grandi à Crawley en Angleterre puis East Kilbride en Écosse (deux villes nouvelles - son père étant un urbaniste formé à l'Université de Liverpool), où il a alors fréquenté la Grammar School de Hutchesons à Glasgow; il a ensuite déménagé à Argyll. Puis il a été étudiant au Glenalmond College (en) et au Gonville and Caius College de Cambridge, avec une majeure en histoire et en économie, étant aussi président de l'association étudiante dite Union de Cambridge. Il a également été président de l'Association conservatrice de l'Université. Il a rejoint le parti social démocrate en 1981.

Carrière dans les affaires

Après l'université, il enseigne l'économie à temps partiel, puis commence une carrière chez BP et travaille pour la Chase Manhattan Bank de 1979 à 1982. Il entre en 1982 chez McKinsey & Co où il est promu directeur en 1994. Turner est Directeur général de la Confédération de l'industrie britannique (CBI) de 1995 à 1999. Dans ce rôle, il est l'un des principaux promoteurs de l'adhésion britannique à l'euro -- une position qu'il a avoue plus tard être erronée[1]. De 2000 à 2006 il est vice-président de Merrill Lynch pour l'Europe.

En 2002, il préside une enquête du gouvernement britannique sur les pensions. En 2007, il succède à Frances Cairncross (en) en tant que président du Conseil de recherche économique et sociale (en) et à la baronne Jay en tant que président du conseil de l'Institut du dévelopmement d'outremer (en).

En 2008, il est nommé président du comité sur les changements climatiques du gouvernement britannique qui vient d'être formé. Il démissionne de ce poste au printemps 2012.

Le , il est nommé président de la Financial Services Authority. Il prend ses fonctions le pour une durée de cinq ans succédant à Callum McCarthy (en) .

Il a prononcé en 2010 trois conférences à la London School of Economics sur « l'économie après la crise», publiée par MIT Press en livre sous le même titre. Il y critique deux dogmes de l'économie néolibérale, à savoir que l'objet de la politique devrait être la maximisation du PIB, en libéralisant les marchés et que l'inégalité est un fardeau acceptable du moment qu'il y a croissance du PIB.

Taxe Tobin et positions économiques

En 2009, Adair Turner se prononce en faveur de la taxe Tobin avertissant que le secteur financier "gonflé" payant des salaires excessifs était devenu trop grand pour la société[2] - [3] - [4] - [5] relançant le débat sur la taxe Tobin. Le Premier ministre britannique Gordon Brown reprend cette proposition en la mettant à l'ordre du jour du G20 de [4]. C'est alors que l'économiste Paul Krugman apporte son soutien à la proposition Turner-Brown d'une taxe portant sur l'ensemble des transactions financières[4], tandis que le Fonds monétaire international juge cette taxe trop difficile à mettre en œuvre[5]. Dominique Strauss-Kahn, alors président du FMI, a d'ailleurs déclaré que « les transactions financières étant très difficiles à mesurer, une telle taxe serait très facile à contourner[6]. »

Dans son ouvrage Between Debt and the Devil, Money, Credit, and Fixing Global Finance (2015), il s'interroge sur le rôle de la dette. Il avance que la croissance est devenue aujourd'hui dépendante de la dette et que celle-ci est si dangereuse qu'elle exige une révision approfondie de la façon dont l'économie est gérée. Il montre que les décideurs ont accepté de croire que la propagation de la dette était macroéconomiquement pertinente. La crise financière a prouvé, selon lui, que cela était faux, en particulier lorsque les économies accumulent le « mauvais type » de la dette, qui tend à étouffer la croissance pendant des années[7]. Pour y remédier, il promeut l'idée que les banques centrales doivent recourir à une forme contrôlée de financement monétaire des dépenses publiques[8].

Publications

  • Economics After the Crisis : Objectives and Means, MIT Press, , 128 p. (ISBN 978-0262017442)
  • Between Debt and the Devil : Money, Credit, and Fixing Global Finance, Princeton University Press, , 320 p. (ISBN 978-0691169644), trad. fr. Reprendre le contrôle de la dette. Pour une réforme radicale du système financier, Les Éditions de l'Atelier, , 336 p. (ISBN 978-2-7082-4513-6)

Références

  1. (en) Jill Treanor, « Eurozone crisis will be solved – eventually – insists FSA's Lord Turner | Business | The Observer », Guardian (consulté le )
  2. Financial Times, 27 August 2009
  3. Augustin Scalbert, « Adair Turner, ce Seillière anglais soutenu par Attac », Rue89, (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Paul Krugman, « Taxing the Speculators », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
  5. Aline Leclerc, « Le drôle de destin de la taxe Tobin, des altermondialistes aux libéraux », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) « Lukewarm reaction to UK tax plan », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Between debt and the devil by Adair Turner, ft.com, 1er novembre 2015
  8. Adair Turner, « Le retour du financement monétaire », sur Alternatives Economiques (consulté le )

Liens externes

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