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Action paulienne en droit français

L'action paulienne est une action engagée par un créancier contre un débiteur qui a fait un acte en fraude de ses droits, par exemple lorsqu'il a organisé son insolvabilité ou lorsqu'il a réduit la valeur de son patrimoine, dans le but de rendre vain l'exercice de toute voie d'exécution.

DĂ©finition

L'action paulienne est fondée sur l'article 1341-2[1] du code civil français (ancien article 1167 modifié par l'ordonnance du [2]). C'est une voie de droit qui permet à un créancier d'attaquer un acte fait par son débiteur ayant agi en fraude des droits du créancier.

Intérêt

Cette action permet au créancier de faire saisir des biens que son débiteur avait cédés pour se rendre insolvable.

Conditions

Une fraude

Il faut prouver :

  • l’existence de cette fraude. La preuve se fait par tous moyens.
  • que le dĂ©biteur a connaissance du prĂ©judice qu'il cause Ă  son crĂ©ancier qui ne peut obtenir le paiement de sa crĂ©ance : le crĂ©ancier ne doit pas prouver une intention de nuire de la part de son dĂ©biteur, mais il doit prouver son insolvabilitĂ© (voir: Cour de cassation, Bull. 173).

Le tiers cocontractant, quand il s’agit d’un acte à titre onéreux, doit être complice de la fraude. Concernant les actes à titre gratuit, la bonne foi du bénéficiaire est indifférente.

Une créance

Le créancier doit justifier d’une créance certaine en son principe même si elle n’est pas encore liquide et même si elle n’est pas déjà définitivement fixée. Par ailleurs, la créance doit être antérieure à l’acte frauduleux, sauf s’il est démontré que la fraude a été organisée à l’avance dans le but de porter atteinte au créancier futur.

Effets et limites

  • L’acte attaquĂ© devient inopposable au seul crĂ©ancier : le crĂ©ancier qui a exercĂ© l’action paulienne, mais lui seul, peut faire comme si l’acte n’existait pas Ă  son encontre.
  • L'action paulienne est limitĂ©e lorsqu'elle attaque des droits successoraux ou prenant leur source dans les conventions matrimoniales.
  • Ne peuvent ĂŞtre attaquĂ©s par le biais de l'action paulienne les actes suivants : partage, actes relatifs Ă  des droits exclusivement rattachĂ©s Ă  la personne (actes extrapatrimoniaux comme le mariage, une reconnaissance d'enfant, par exemple), dette Ă©chue [rĂ©fĂ©rences ?].
  • Depuis un arrĂŞt de la première chambre civile de la Cour de cassation en date du , « l'inopposabilitĂ© paulienne [consĂ©cutive Ă  l'action paulienne] autorise le crĂ©ancier [...] Ă  Ă©chapper aux effets d'une aliĂ©nation opĂ©rĂ©e en fraude de ses droits, afin d'en faire Ă©ventuellement saisir l'objet entre les mains du tiers » acquĂ©reur. Autrement dit, le crĂ©ancier lĂ©sĂ© ne peut agir qu'auprès du tiers pour recouvrer son dĂ», l'action paulienne n'a pas pour rĂ©sultat de faire rĂ©intĂ©grer les biens sortis frauduleusement du patrimoine du dĂ©biteur.
  • Dans un arrĂŞt du , la première chambre civile de la Cour de cassation (BICC no 628 du , no 2009) a estimĂ© que si c'est au crĂ©ancier exerçant l'action paulienne d'Ă©tablir l'insolvabilitĂ© apparente du dĂ©biteur, c'est Ă  ce dernier qu'il appartient de prouver qu'il dispose de biens de valeur suffisante pour rĂ©pondre de l'engagement.

Pour un autre cas d'action paulienne, consulter l'arrêt de la première chambre civile de la Cour de cassation (1re civ., , BICC no 637 du ).

Notes et références

  1. Code civil - Article 1341-2 (lire en ligne)
  2. Ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016 portant réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des obligations (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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