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Acte de libre choix

L'Acte de Libre Choix (Penentuan Pendapat Rakyat en indonĂ©sien et Act of Free Choice en anglais), Ă©galement appelĂ©, par dĂ©rision, Acte de Non Choix, est une sĂ©rie de huit rĂ©unions rĂ©gionales de juillet Ă  grâce auxquelles l'IndonĂ©sie affirme que la population de la Nouvelle-GuinĂ©e occidentale dĂ©cide de renoncer Ă  sa souverainetĂ© au profit de la citoyennetĂ© indonĂ©sienne. L'Acte de Libre Choix fut officiellement constituĂ© par un vote de 1 025 hommes et femmes, choisis par l'armĂ©e indonĂ©sienne en Nouvelle-GuinĂ©e occidentale, Ă  qui il Ă©tait demandĂ© de voter en levant la main ou en lisant des textes prĂ©parĂ©s Ă  l'attention d'observateurs des Nations Unies. La rĂ©solution 2504 (XXIV) de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des nations unies a enregistrĂ© ce vote sans vĂ©rifier s’il respectait l'accord de New-York et sans vĂ©rifier qu'il s'agissait bien d'un « acte d’autodĂ©termination » au sens des rĂ©solutions 1514 et 1541 (XV).

Une carte montrant l’Indonésie en y incluant la Nouvelle-Guinée occidentale.

Contexte

L'organisation du référendum qui doit se conduire en Nouvelle-Guinée occidentale est décrite dans l’Accord de New York ; l'article 17 dit notamment :

« L'Indonésie invitera le Secrétaire général des Nations-Unies à désigner un représentant qui [..] aura pour responsabilité de conseiller, assister et participer à l'organisation, sous la responsabilité de l'Indonésie, à l'Acte de Libre Choix. Le Secrétaire général nommera, le moment venu, un représentant des Nations Unies afin que lui-même et ses collaborateurs puissent assumer leurs fonctions sur le territoire un an avant l'autodétermination. [...] Le représentant des Nations Unies et son personnel auront la même liberté de mouvement que celle prévue pour le personnel visé à l'article XVI »

— Article 17 de l'Accord de New York

La description se poursuit avec l'article 18 :

« L’IndonĂ©sie, avec l’assistance et la participation du ReprĂ©sentant de l’ONU et de son personnel, prendra des dispositions pour donner Ă  la population du territoire la possibilitĂ© de voter librement. Ces arrangements comprendront :

  1. Une consultation (musyawarah) avec les représentants locaux concernant les procédures et méthodes à suivre pour déterminer la volonté de la population, librement exprimée.
  2. Le choix de la date du vote, durant l'intervalle fixé par le présent accord.
  3. Une formulation de la question qui permettra aux habitants de décider (a) s'ils souhaitent rester sous le contrôle indonésien ; ou (b) s'ils souhaitent rompre leurs liens avec l'Indonésie.
  4. La participation au vote de tous les adultes, hommes et femmes, non ressortissants étrangers, conformément aux pratiques internationales, qui sont résidents au moment de la signature du présent accord, y compris les habitants partis depuis 1945 et qui sont retournés vivre sur le territoire après la fin de l'administration néerlandaise. »

— Article 18 de l'Accord de New York

Processus

En vertu de l'article 17 de l'Accord de New York, le référendum ne devait avoir lieu qu'un an après l'arrivée du représentant de l'ONU, Fernando Ortiz-Sanz (ambassadeur de la Bolivie auprès de l'Organisation des Nations unies), le . Toutefois, après que la NASA eut annoncé que le vol Apollo 11 devait atterrir sur la Lune en juillet, l'Indonésie a proposé que le référendum soit organisé six semaines plus tôt, au début de .

L'accord de New York prĂ©cisait que tous les hommes et toutes les femmes qui n'Ă©taient pas des ressortissants Ă©trangers avaient le droit de voter. Au lieu de cela, le gĂ©nĂ©ral Sarwo Edhi Wibowo a choisi 1 025 hommes et femmes (sur une population estimĂ©e Ă  800 000 habitants Ă  l'Ă©poque) pour reprĂ©senter les habitants lors de ce vote. Ces reprĂ©sentants ont votĂ© publiquement, et Ă  l'unanimitĂ©, en faveur du contrĂ´le indonĂ©sien et contre l'indĂ©pendance. Les Nations unies ont alors pris acte des rĂ©sultats via la rĂ©solution 2504 de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Selon Hugh Lunn, journaliste Ă  Reuters, ces personnes choisies pour le vote auraient Ă©tĂ© forcĂ©es Ă  voter contre l'indĂ©pendance, par des menaces contre eux et leurs familles. Des câbles diplomatiques rendus publics rĂ©cemment ont montrĂ© que les diplomates amĂ©ricains soupçonnèrent fortement la fraude lors de ce vote ; mais ces diplomates ont considĂ©rĂ© l'Ă©vĂ©nement comme une « fatalitĂ© Â» et comme « marginal pour les intĂ©rĂŞts amĂ©ricains Â»[1]. Ortiz-Sanz a Ă©crit dans son rapport qu'« un vote a bien Ă©tĂ© organisĂ©, conformĂ©ment Ă  l'usage indonĂ©sien Â», sans toutefois prĂ©ciser s'il Ă©tait conforme Ă  la pratique internationale, comme l'exigeait l'acte de libre choix[2].

Demandes pour un nouveau vote

L'Acte de Libre Choix a souvent Ă©tĂ© appelĂ©, par critique et dĂ©rision, l'Acte de Non Choix[1]. De nombreux militants en faveur l’indĂ©pendance militent encore en faveur d’un nouveau rĂ©fĂ©rendum, oĂą chaque papou aurait le droit de voter. Après la chute de Suharto en 1998, le cĂ©lèbre archevĂŞque sud-africain Desmond Tutu, ainsi que certains parlementaires amĂ©ricains et europĂ©ens, ont demandĂ© au secrĂ©taire des Nations Unies, Kofi Annan, de rĂ©examiner le rĂ´le des Nations unies dans le vote et la validitĂ© de l'Acte de Libre Choix[1]. L’Organisation des Nations unies a Ă©tĂ© invitĂ©e Ă  organiser un nouveau rĂ©fĂ©rendum, avec un large corps Ă©lectoral, comme l'oblige l'Accord de New-York. Ceux qui appelle Ă  un nouveau vote critiquent Ă©galement la licence de 30 ans, concĂ©dĂ©e par l'IndonĂ©sie Ă  la sociĂ©tĂ© Freeport-McMoRan, pour les droits miniers papous en 1967. La position officielle du gouvernement indonĂ©sien est que le fait que les Nations unies aient approuvĂ© les rĂ©sultats valide dĂ©finitivement le vote.

L'idée d'un nouveau référendum est soutenue par de nombreuses organisations internationales, dont notamment la campagne pour une Papouasie occidentale libre[3] qui soutient les papous occidentaux pour accéder à l'autodétermination et à une totale indépendance par rapport à l'autorité indonésienne.

La République fédérale de Papouasie occidentale, formée le lors du Troisième Congrès du peuple papou occidental, a déclaré nul et non avenu l'Acte de Libre Choix tel qu'il a été organisé par les autorités indonésiennes.

Références

  1. « Indonesia's 1969 Takeover of West Papua Not by "Free Choice" » [archive du ], National Security Archive, (consulté le )
  2. [29 Id. À 44-45. 30 Budiardjo & Liong, West papua, supra note 10, p. 24-26. Voir aussi Osborne, Secret war en Indonésie, supra note 4, p. 46-48.]
  3. (en) « Free West Papua campaign » [« Campagne gratuite en Papouasie occidentale »], sur freewestpapua.org.

Voir aussi

Bibliographie

  • Les Nations Unies et la prise de contrĂ´le de la Papouasie occidentale par l'IndonĂ©sie, 1962-1969: Anatomie d'une trahison de John Saltford (2002) (ISBN 0-415-40625-0)
  • Drooglever, Pieter J .: Een Daad van Vrije Keuze: De Papoea's van Westelijke Nouvelle-GuinĂ©e et grand public. Uitgeverij Boom, Amsterdam, 2005. (ISBN 90-8506-178-4) ( RĂ©sumĂ© )

Articles connexes

Liens externes

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