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Accord de Tien-Tsin

L’accord de Tientsin aussi appelĂ©e convention de Li-Fournier, conclu le , est un des « TraitĂ©s inĂ©gaux », qui mit fin au conflit entre la France et la Chine pour la souverainetĂ© sur le Tonkin (Nord-Est du ViĂȘt Nam). Ce traitĂ© fut nĂ©gociĂ© par Li Hongzhang (æŽéžżç«  / 李鎻章, Lǐ HĂłngzhāng, autrefois orthographiĂ© « Li Hung Chang » ou « Li-Houng-Tchang »[1]) reprĂ©sentant la Chine et le capitaine de vaisseau François Ernest Fournier reprĂ©sentant la France. Il prĂ©voyait le retrait des troupes chinoises du Tonkin et des Ă©changes commerciaux entre la France et la Chine, ainsi que la fixation d'une frontiĂšre entre la Chine et le ViĂȘt Nam[2]. S'ensuivra, le , le traitĂ© de Tianjin.

Accord de Tien-Tsin
Description de l'image Accord de Tien Tsin 1884 05150.jpg.
Signataires Li Hongzhang, François Ernest Fournier
Parties Chine impériale, France

Contexte

Li Hongzhang peint par Hubert Vos.
François-Ernest Fournier.

La Chine était opposé aux efforts français pour créer un protectorat sur le Tonkin, ce qui avait amené, dans le cadre de la guerre franco-chinoise, à un conflit armé fin 1883. La défaite des troupes chinoises à Bac Ninh amena l'impératrice Cixi à traiter ; les pourparlers eurent lieu à Tianjin (Tientsin), entre Li Hongzhang, tenant d'un parti chinois modéré pour la Chine, et le capitaine François-Ernest Fournier, commandant du croiseur Volta pour la France[2].

L'amiral LespĂšs, commandant l'escadre d'ExtrĂȘme-Orient avait transmis l'accord du gouvernement le qui donnait carte blanche Ă  Fournier.

Texte de l'accord

Reproduit d'aprĂšs Billot pages 415 Ă  417.

« Art. 1. La France s’engage Ă  respecter et Ă  protĂ©ger contre toute agression d’une nation quelconque, et en toutes circonstances, les frontiĂšres mĂ©ridionales de la Chine, limitrophes du Tonkin. »

« Art 2. Le CĂ©leste Empire, rassurĂ© par les garanties formelles de bon voisinage qui lui sont donnĂ©es par la France, quant Ă  l’intĂ©gritĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ© des frontiĂšres mĂ©ridionales de la Chine, s’engage : 1re Ă  retirer immĂ©diatement, sur ses frontiĂšres les garnisons chinoises du Tonkin ; 2e Ă  respecter dans le prĂ©sent et dans l’avenir, les traitĂ©s directement intervenus ou Ă  intervenir entre la France et la Cour de HuĂ©. »

« Art. 3. En reconnaissance de l’attitude conciliante du Gouvernement du CĂ©leste Empire, et pour rendre hommage Ă  la sagesse patriotique de Son Excellence Li-Hong-Chang, nĂ©gociateur de cette convention, la France renonce Ă  demander une indemnitĂ© Ă  la Chine. En retour, la Chine s’engage Ă  admettre, sur toute l’étendue de ses frontiĂšres mĂ©ridionales limitrophes du Tonkin, le libre trafic des marchandises entre l’Annam et la France d’une part, et la Chine de l’autre, rĂ©glĂ© par un traitĂ© de commerce et de tarifs Ă  intervenir, dans l’esprit le plus conciliant, de la part des nĂ©gociateurs chinois, et dans des conditions aussi avantageuses que possible pour le commerce français. »

« Art. 4. Le Gouvernement français s’engage Ă  n’employer aucune expression de nature Ă  porter atteinte au prestige du CĂ©leste Empire, dans la rĂ©daction du traitĂ© dĂ©finitif qu’il va contracter avec l’Annam et qui abrogera les traitĂ©s antĂ©rieurs relatifs au Tonkin. »

« Art. 5. DÚs que la présente Convention aura été signée, les deux Gouvernements nommeront leurs Plénipotentiaires, qui se réuniront, dans un délai de trois mois, pour élaborer un traité définitif sur les bases fixées par les articles précédents. »

« Conformément aux usages diplomatiques, le texte français fera foi. »

« Fait à Tien-Tsin, le 11 mai 1884, le dix-septiÚme jour de la quatriÚme lune de la dixiÚme année du Kouang-Sin, en quatre expéditions (deux en langue française et deux en langue chinoise), sur lesquelles les Plénipotentiaires respectifs ont signé et apposé le sceau de leurs armes. »

« Chacun des Plénipotentiaires a gardé un exemplaire de chaque texte. »

« Signé : Ll-HONG-TCHANG. Signé : FOURNIER. »

DĂ©nouement

Les sceaux des signataires.

Le , en accord avec l'Article IV, la France conclut avec le Viet Nùm le traité de Hué (1884), qui lui accorde un protectorat sur l'Annam et le Tonkin[3].

Un parti Chinois intransigeant monta le l'embuscade de Bac Le contre une colonne française. SurcroĂźt de tension, le refus de la Chine de payer l'indemnitĂ© liĂ©e Ă  l’embuscade amena Ă  la guerre le [4].

Le traité de Tientsin sera finalement signé le , mettant fin à l'affaire du Tonkin.

Notes et références

  1. (Puypéroux 1931)
  2. Thomazi, ConquĂȘte, p. 189-92.
  3. Thomazi, ConquĂȘte, p. 192-93.
  4. Thomazi, ConquĂȘte, p. 193-96.

Bibliographie

  • gĂ©nĂ©ral PuypĂ©roux (dir.), « Orthographe », dans Histoire militaire de l’Indochine française, HanoĂŻ-Haiphong, imprimerie d'ExtrĂȘme-Orient, , p. 86, Exposition coloniale internationale de Paris de 1931.
  • Albert Billot, L’affaire du Tonkin: histoire diplomatique du l’établissement de notre protectorat sur l’Annam et de notre conflit avec la Chine, 1882–1885, par un diplomate, Paris, J. Hetzel, (lire en ligne)
  • (en) L. Eastman, Throne and Mandarins: China's Search for a Policy during the Sino-French Controversy, Stanford,
  • Auguste Thomazi, La conquĂȘte de l'Indochine, Paris, (BNF 43385329)
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