Accord de He-Umezu
L'accord He-Umezu (en chinois æą æŽ„ă»äœćżæŹœććź - Umezu-Ka Okin KyĆtei), portent le nom des deux principaux mandataires signataires. C'est un accord secret entre l'empire du Japon et la rĂ©publique de Chine conclu le . Celui-ci complĂšte la trĂȘve de Tanggu aprĂšs l'invasion de la Mandchourie en 1933. Cet accord prĂ©cĂšde Ă©galement de peu la seconde guerre sino-japonaise de 1937-1945.
Contexte
Depuis 1931, le Japon, profitant de la guerre civile chinoise, a provoquĂ© de nombreux incidents qui conduisirent Ă la guerre de Shanghai en 1932 puis Ă l'invasion de la Mandchourie en 1933. Depuis la signature de la trĂȘve de Tanggu en 1933, une zone dĂ©militarisĂ©e sĂ©pare les territoires de la Mandchourie dĂ©volue au Mandchoukouo et les provinces du nord de la Chine dont PĂ©kin et Tianjin. Cependant, les incidents se sont multipliĂ©s avec le Mengjiang, qui dĂ©bouchent sur les campagnes militaires de Mongolie-intĂ©rieure.
Cependant, avec la nomination de KĆki Hirota en tant que ministre des affaires ĂtrangĂšres du Japon, le gouvernement civil japonais a tentĂ© d'amĂ©liorer Les relations sino-japonaises et, le , annonce sa nouvelle politique de non-agression contre la Chine. En rĂ©ponse, Wang Jingwei fit suspendre le boycott par les chinois des marchandises japonaises. Puis, les deux pays ont convenu du rĂ©tablissement des relations diplomatiques par le biais de contacts entre ambassadeurs. Toutefois, cette politique du gouvernement japonais heurtait de front les intĂ©rĂȘts de sa puissante et influente armĂ©e du Guandong. Elle dĂ©sirait, au contraire, poursuivre l'expansion territoriale en annexant davantage de territoires chinois.
Le , le général Takashi Sakai, Chef d'état-major de l'armée japonaise de la garnison de Chine basée à Tianjin, remet une protestation officielle au général chinois He Yingqin, président du Conseil militaire National de Pékin. Cette protestation est la conséquence de l'assassinat de deux chefs locaux pro-japonais. Takashi Sakai exige dÚs lors que :
- Le président de la province du Hebei, le général Yu Xuezhong, soit démis de ses fonctions.
- Que le Kuomintang cesse toutes ses activités politiques dans le Hebei, y compris dans les villes de Tianjin et de Pékin.
Le , des forces blindées japonaises organisent une opération de démonstration de force et défilent devant les bureaux du gouvernement chinois de la province. Le , Sakai renouvelle ses exigences et menace de prendre des mesures radicales si celles-ci ne sont pas intégralement acceptées. Il émet ensuite dÚs le de nouvelles exigences supplémentaires :
- Les démissions du maire de Tianjin, Zhang Tingpo, de son chef de police, Li Chun-hsiang, du commandant du 3e régiment de la police militaire, Chiang Hsiao-hsien, et du directeur du Département de la Formation Politique, Tseng Kuang-ching.
- Que le Kuomintang retire toutes les forces militaires de la province du Hebei.
- Que toutes les sociétés secrÚtes chinoises anti-japonaises soient dissoutes sur l'ensemble de la Chine, en particulier la société des chemises bleues.
- Que les meurtriers qui ont tuĂ© les deux chefs locaux pro-japonais soient arrĂȘtĂ©s et jugĂ©s, et qu'une indemnisation soit versĂ©e aux familles des victimes.
Le , des unités japonaises de l'armée du Guandong font mouvement vers la ligne démilitarisée prÚs de la Grande Muraille. Un nouvel ultimatum oral a été émis le avec un délai de mise en conformité au .
N'étant pas préparé pour organiser à temps la défense de la Chine contre une possible offensive japonaise à cette date, Tchang Kaï-chek, qui était en pleine campagne militaire visant à exterminer le Parti communiste chinois, se résolut à céder à l'ultimatum.
Ainsi, l'accord secret fut finalement signĂ© par le gĂ©nĂ©ral japonais YoshijirĆ Umezu, commandant en chef de l'armĂ©e du Guandong, et par le gĂ©nĂ©ral chinois He Yingqin.
Conséquences
Les termes de cet accord donnaient au Japon le contrÎle effectif sur toute la province du Hebei, dorénavant administrée par le Conseil Autonome du Hebei Oriental.
Bien qu'il ait été secret, l'accord a rapidement été divulgué par la presse chinoise, provoquant l'ire de l'opinion publique chinoise et une recrudescence du sentiment antijaponais en Chine. L'accord prévalut malgré tout jusqu'en , avec l'incident du pont Marco Polo et le déclenchement de la seconde guerre sino-japonaise.
Bibliographie
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