Abdallah Djaballah
Abdallah Saad Djaballah (né le à Skikda) est un homme politique algérien.
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
عبد الله جاب الله |
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Il est successivement fondateur du Mouvement de la renaissance islamique, du Mouvement pour la réforme nationale et du Front de la justice et du développement.
Biographie
Militant islamiste dans les années 1970, il a longtemps subi des exactions du pouvoir algérien (emprisonné presque deux ans, victime de deux tentatives d'assassinat). Activiste influent, notamment dans les milieux universitaires de l'Est algérien, il est l'un des fondateurs de l'organisation Ennahda, mouvement qui prit le statut de parti politique (Mouvement de la renaissance islamique) en 1989 et duquel il a été évincé en 1998 par une faction dominante au sein du parti menée par Lahbib Adami. Ce qui le poussa à créer un autre parti, le Mouvement pour la réforme nationale Al Islah où il sera à nouveau évincé par Djahid Younsi le secrétaire général de la dite formation. Les deux partis ont vécu des défaites électorales sévères après le départ de Djaballah (trois sièges seulement pour El islah en 2007, alors qu'il a occupé 43 sous la présidence de Djaballah).
Djaballah adopte une vision proche des Frères musulmans mais affirme l'indépendance de son mouvement.
Il s'est présenté aux élections présidentielles à deux reprises, en 1999 et en 2004. en 1999, il s'est retiré de la course avec d’autres candidats juste avant la tenue des élections. Lors des élections de 2004, il est arrivé troisième avec un score de 4,8%.
Le , Djaballah annonce dans un rassemblement populaire la création d'un nouveau parti politique nommé le Front de la justice et du développement (El-Adala). Le , le parti El-Adala a tenu son congrès constitutif a Alger avec la présence de plus de 10000 sympathisants. Lors du congrès du , en présence cette fois de 800 participants, il est reconduit président du mouvement pour un mandat de cinq ans[1].
Prise de positions
Il déclare à plusieurs reprises que les lois algériennes doivent s'inspirer du Coran et de la Sunna[2]. Il réclame que la justice soit rendue « selon les principes de la charia et ses orientations », que soit « respectée la souveraineté des lois divines », que soient révisées les lois de sorte à les mettre en conformité avec le Coran et la Sunna[3].
Il écrit en 1990 que « seule la voie islamique peut apporter l’indépendance politique, économique et socioculturelle à l’Algérie » et appelle à déclarer les « oulémas comme membres d’office de la future Assemblée »[3].
Parmi ses autres revendications, la «lutte contre l’invasion culturelle étrangère», l’interdiction de tout programme culturel « contraire aux aspirations de la société musulmane », la « saisie des livres, romans, journaux qui portent atteinte à la dignité et à la religion de la nation », l’adaptation des programmes scolaires à la charia, la différenciation des méthodes d’enseignement des garçons de celles des filles, l’enseignement du Coran « à tous les niveaux » et sa considération comme un « prérequis au diplôme », l’exclusion de toute langue autre que l’arabe, « l’adaptation de la société aux valeurs islamiques », la fermeture des bars et les usines d’alcool et le châtiment contre tout contrevenant, la lutte « contre l’habillement indécent des femmes », l’interdiction de la mixité, la limitation de l’emploi des femmes à l’éducation et à la santé féminine, la mise en place d’une police des mœurs, la punition de toute personne qui ne pratiquerait pas la prière et le jeûne[3].
En 2020, il se prononce contre le projet de réforme constitutionnelle initié par Abdelmadjid Tebboune : d'une part il dénonce « le danger que fait encourir la reconnaissance d'une autre langue à l'unité nationale » (il s'agit de la langue berbère), d'autre part il estime que « cette Constitution ne sert en vérité que le courant laïque éradicateur qui adopte la laïcité dans son acceptation française qui est pire que l'anglo-saxonne »[4].
Il déclare que « Yennayer est une pratique païenne, l’islam est venu pour combattre cette « Jahiliya » ». Et d’ajouter : « moi je ne crois qu’à deux fêtes, la fête de l’Aïd El Fitr et celle de l’Aïd El Adha »[5].
En juin 2021, dans le cadre de la campagne électorale pour les élections législatives algériennes de 2021, il suscite une polémique en déclarant que « cinq mille citoyens français ont obtenu la nationalité algérienne durant le règne de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika » sans citer aucune source pour valider ses propos[6].
Références
- Abdallah Djaballah réélu à la tête du Front de la justice et du développement, site aps.dz, 4 février 2018.
- « Abdallah Djaballah à partir de Annaba, « La Constitution doit s’inspirer du Coran et de la Sunna » », sur algerie360.com, (consulté le )
- « «Je n’ai pas d’inconvénient à me raser la barbe» : Djaballah s’est déradicalisé ? », sur algeriepatriotique.com, (consulté le )
- Algérie : quand la réforme de la Constitution réveille les polémiques identitaires, site lepoint.fr, 15 octobre 2020.
- « Ecriture de Tamazight et Yennayer, Djaballah récidive », sur dmalgerie.com, (consulté le )
- 5000 français naturalisés algériens sous Bouteflika, selon Djaballah, site obseralgerie.com, 6 juin 2021