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Abbaye de San Giusto in Tuscania

L'abbaye de San Giusto in Tuscania est un monastère bénédictin puis cistercien situé à quatre kilomètres au sud de Tuscania (Latium, Italie), dans la vallée du fleuve Marta. Fondée en 962, l'abbaye devient cistercienne en 1146. Elle disparaît à la fin du Moyen Âge. Ses ruines sont restaurées par ses nouveaux propriétaires à la fin du XXe siècle. À partir de 2012, l'abbaye devient le lieu de rencontre d'une académie artistique alternative.

Ancienne abbaye de San Giusto in Tuscania
Photographie en noir et blanc d'un bâtiment médiéval roman, en partie ruiné et devant lequel est assise une vache
Photo de l'abbaye prise par Paolo Monti en 1970, avant la restauration

Diocèse Verceil puis
Casale Monferrato
Patronage Saint Juste
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCXX (220)[1]
Fondation 962
Début construction XIe siècle
Cistercien depuis
Dissolution 1373
Abbaye-mère Fontevivo
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Ordre cistercien
PĂ©riode ou style

CoordonnĂ©es 42° 23′ 10″ nord, 11° 52′ 29″ est[2]
Pays Drapeau de l'Italie Italie
État originel États pontificaux
RĂ©gion Latium
Province Viterbe
Commune Tuscania
Site http://www.abbaziadisangiusto.it
GĂ©olocalisation sur la carte : Latium
(Voir situation sur carte : Latium)
Ancienne abbaye de San Giusto in Tuscania
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Ancienne abbaye de San Giusto in Tuscania

Localisation

L'abbaye de San Giusto est située sur la rive droite (occidentale) de la Marta, environ quatre kilomètres au sud de Tuscania ; l'abbaye et son domaine sont entièrement à l'intérieur de la Réserve naturelle provinciale de Tuscania[3] - [4].

Histoire

Histoire pré-monastique

Les recherches archéologiques montrent que le lieu de l'abbaye est occupé dans l'Antiquité, d'abord par les Étrusques puis par les Romains[5]. Plus tard, un mur d'enceinte et une église, peut-être paroissiale, sont attestés aux VIIIe et IXe siècles[6]

Fondation puis changement de communauté

L'abbaye est fondée en 962 et abrite alors une communauté bénédictine relativement réduite, d'environ vingt moines[6]. En l'absence de sources concernant cette communauté, il est imaginable qu'elle ait abandonné le site qui était donc désert au milieu du XIIe siècle[5]. En 1146, l'abbaye devient cistercienne en se plaçant dans la filiation de Fontevivo et donc dans la lignée de Clairvaux[7].

La vie du monastère cistercien

L'abbaye cistercienne est notablement plus grande que celle qui l'a précédée, et la communauté qui l'occupe est estimée à plus de cinquante personnes[6]. Les cisterciens tirent parti de la richesse de la ressource hydraulique pour leurs activités agricoles et pour les besoins de la communauté. Ils aménagent la vallée, en utilisant notamment la rivière. Le , le pape Alexandre III accorde à la communauté, sous l'abbatiat de Donato, de nombreux privilèges ainsi que sa protection apostolique. En 1194 et à nouveau, en 1202, le chapitre général condamne l'abbé de San Giusto pour irrégularités, et notamment pour avoir consommé et fait consommer de la viande, ce que les recherches archéologiques ont pu prouver[5].

L'abbaye, pour un meilleur contrôle, est placée sous la surveillance de l'abbaye de Casamari, puis en 1255, sous celle de Tre Fontane, ce dernier placement étant l'œuvre d'Alexandre IV. En 1291, l'abbaye pétitionne auprès de ce même chapitre général afin d'être rattachée à San Galgano[2].

Après l'abbaye

Photographie en noir et blanc de la façade d'une église romane entouré de hauts bâtiments en pierre.
La façade de l'abbatiale en 1970.

L'abbaye est dissoute, suivant les sources, en 1373[2] ou en 1460[7].

L'édifice est occupé, à partir de 1870, par une exploitation agricole (ferme et étable)[7]. L'église est utilisée comme étable, la crypte comme porcherie, le bâtiment des convers comme entrepôt, l'hôtellerie comme hangar à bateaux et le clocher comme grange[6]. En 1992, la description de l'abbaye dans un guide touristique signale que les structures sont en ruines, que l'église n'a pas de toit, que l'absidiole gauche a disparu, que le seul élément subsistant de la façade est le portail en saillie[4].

Au milieu des années 1990, un couple de Bolognais (Mauro Checcoli et sa femme) rachètent l'ancienne abbaye pour y habiter et décident de la restaurer. Le chantier démarre en 1994 et dure une vingtaine d'années, et nécessitent des moyens considérables, plus de cinq mille mètres cubes de terre étant à excaver[6]. L'abbaye conserve sa vocation agricole, mais tournée vers une agriculture biologique, avec notamment la production d'huiles essentielles, ainsi que des chambres d'hôtes[8] - [5] - [9]. L'abbaye héberge depuis 2012 la Flöz Akademie, un lieu de création et de rencontre artistique[10].

Architecture

En forme de croix latine et de dimensions réduites, l'église ne comporte qu'une seule nef. La partie droite du transept est détruite[2].

L'abbaye étant bénédictine à l'origine, l'église abbatiale ne présente pas les caractéristiques habituelles de l'art cistercien. Notamment, le chevet est composé de trois absides et non plat. L'église est également dotée d'une crypte située sous le transept[7], qui correspond à une église plus ancienne, peut-être paroissiale[5].

Le clocher actuel, à base carrée, est probablement moins haut que l'originel, qui devait mesurer une quarantaine de mètres de hauteur, ce qui permettait entre autres de communiquer visuellement avec les tours de guet des alentours[6].

  • L'abbaye photographiĂ© en 1970 par Paolo Monti, avant la restauration.
  • Photographie en noir et blanc d'un bâtiment mĂ©diĂ©val partiellement ruinĂ©.
    Terrasse de l'abbaye et restes du clocher.
  • Photographie en noir et blanc d'un passage voĂ»tĂ© en maçonnerie de grand appareil.
    Les voûtes subsistantes des communs.

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 88 & 89.
  2. (it) Luigi Zanoni, « Giusto, San », sur http://www.cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  3. (it) « Abbazia di San Giusto », OpenStreetMap (consulté le ).
  4. (it) Giulio Giuliani, « San Giusto, l’abbazia che fu del pastore », Before Chartres, (consulté le ).
  5. (it) « La Storia », Abbazia di San Giusto (consulté le ).
  6. (it) « Pochissimo OLtre… L’incredibile storia dell’Abbazia di San Giusto », Pievi Romaniche della Toscana e oltre, (consulté le ).
  7. Bernard Peugniez, Routier Cistercien, Éditions du Signe, , 1156 p. (ISBN 2-84080-044-6, présentation en ligne), « Giusto di Tuscania (San) », p. 686.
  8. (de) « Abbazia di San Giusto », Flöz Akademie (consulté le ).
  9. (it) Daniele Camilli, « Il miracolo dell’abbazia medievale di San Giusto », Tusciaweb, (consulté le ).
  10. (de) « Über die Akademie », Flöz Akademie (consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • [Giovanni Mariotti 1927] (it) Giovanni Mariotti, « L’abbazia di Fontevivo nel Parmigiano e l’unica sua figlia: l’abbazia di S. Giusto presso Tuscania », Archivio Storico della Deputazione di Storia Patria per le Province Parmensi, vol. XXVII,‎ , p. 75-288 (ISSN 0391-8467, BNF 31773272)
  • [Eugenio Battisti 1951] (it) Eugenio Battisti, « L’abbazia di S. Giusto presso Tuscania », Studi Medievali, vol. XVII,‎ , p. 337-347 (ISSN 0391-8467, BNF 31773272)
  • [Giuntella 1981] G. Giuntella, « Tuscania, San Giusto », dans Centro storico benedettino italiano, Monasticon Italiae, vol. 1, (OCLC 757445139), p. 186-187
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