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Abbaye de Marcheroux

L'abbaye Saint-Nicolas de Marcheroux est une ancienne abbaye de l'ordre des Prémontrés fondée en 1122 et située à Beaumont-les-Nonains dans l'Oise. Il en subsiste l'ancienne abbatiale et les vestiges de l'ancien logis conventuel.

Abbaye Saint-Nicolas de Marcheroux
Image de l'Abbaye Saint-Nicolas de Marcheroux

Ordre Prémontrés
Abbaye mère Abbaye Saint-Josse de Dommartin
Fondation 1147
Fermeture 1791
Diocèse archidiocèse de Rouen
Fondateur Ansculphe de SĂ©nots
DĂ©dicataire Saint Nicolas
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1995)
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Oise
Commune Beaumont-les-Nonains
CoordonnĂ©es 49° 18′ 20″ nord, 2° 01′ 42″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Oise
(Voir situation sur carte : Oise)
Abbaye Saint-Nicolas de Marcheroux
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Saint-Nicolas de Marcheroux

Histoire

La fondation

En 1122, Ulric, compagnon de saint Norbert de Xanten, fondateur de l'ordre des PrĂ©montrĂ©s, installe une communautĂ© Ă  Jouy-la-Grange, dans l'actuelle commune de Beaumont-lès-Nonains. Il installe, sur une terre qu'il possède en tant que fermier perpĂ©tuel, une nouvelle abbaye qu'il appelle Saint-Nicolas-en-Thelle. Il doit y payer chaque annĂ©e 50 setiers de blĂ©. Vers 1145, le seigneur Ansculphe de SĂ©nots donne une terre Ă  la communautĂ© Ă  moins de km de lĂ , au lieu-dit Marcheroux. L'abbaye y est transfĂ©rĂ©e peu de temps après. Un bref, en date du , du pape Eugène III vient confirmer cette donation. Elle est mise alors sous la filiation de l'abbaye Saint-Josse de Dommartin, fondĂ©e elle aussi par un disciple de saint Norbert[1].

Marcheroux est latinisé sous la forme Marchasium Radulphi ou encore Marchis Radulphi, ce qui indique soit un lieu marécageux appartenant à un certain Radulf (Raoul, Rou), soit la Marche (frontière) de Radulf[2].

Ansculphe lègue dans le même temps la ferme de Beaumont et l'abbé Ulric y crée un couvent de religieuses. Bien que la ferme soit détruite en 1192, le couvent semble subsister jusqu'au milieu du XIIIe siècle[3].

Les Ă©volutions de l'abbaye

L'abbaye de Marcheroux fonde une abbaye fille vers 1180, l'abbaye Notre-Dame d'Abbecourt, située alors dans le nord du diocèse de Chartres, actuellement dans la commune d'Orgeval, dans les Yvelines. Les revenus de l'abbaye mère sont limités, elle ne compte parmi ses dépendances qu'une seule église paroissiale et un acte de 1249 indique la vente d'un prieuré à l'abbaye de Saint-Denis. L'abbaye subit par ailleurs des destructions : à la fin du XIIe siècle et début du XIIIe siècle, un descendant d'Ansculphe dénommé Guyard ravage l'abbaye. C'est à nouveau le cas vers 1430 lors du siège de la ville par les Anglais. L'abbaye reste ruinée jusqu'au début du XVIe siècle[3].

Une nouvelle abbatiale est construite au dĂ©but de l'Ă©poque moderne, consacrĂ©e en 1536, mais elle s'effondre en 1615. La communautĂ© rejoint la congrĂ©gation de la primitive rigueur en 1668, rĂ©forme de l'ordre initiĂ©e par Servais de Lairuelz au dĂ©but du XVIIe siècle. Le rĂ©gime de la commende est instaurĂ© en 1727[4]. Ses revenus restent très limitĂ©s. Ils ne sont que de 1 600 livres par an Ă  cette Ă©poque quand ils sont de 22 000 livres Ă  l'abbaye de Froidmont ou de 20 000 livres Ă  l'abbaye Notre-Dame de Breteuil[5].

À la Révolution, l'abbaye ne compte plus que sept religieux. L'inventaire dénombre plus de 400 ouvrages dans leur bibliothèque. Les bâtiments sont alors vendus pour en faire une exploitation agricole. L'église abbatiale, qui a vu ses voûte détruites, est transformée en grange au XIXe siècle[4].

Les vestiges actuels

Le portail.

L'église abbatiale conserve une partie de son chœur et de son abside construits au XIIIe siècle. La nef et la façade datent de leur reconstruction vers 1710. De l'ancien logis conventuel du XVIIe siècle, il ne reste qu'un pan de mur ruiné, tandis que le portail d'entrée de l'abbaye datant du XVIIIe siècle est toujours en place (mais son fronton triangulaire s'est récemment écroulé). Cet ensemble, ainsi que les sols archéologiques de l'enclos de l'abbaye font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [6].

Une partie du mobilier de l'abbatiale est toujours conservée dans d'autres églises des environs. L'ensemble des seize stalles en bois, accompagnées de deux autels et de leur retable et tabernacle au revers des stalles sont conservés dans l'église paroissiale Saint-Christophe de la Houssoye. L'un de ces retables est décoré d'un relief représentant saint Nicolas et les trois enfants dans le saloir. L'ensemble est daté par une inscription de 1716. Il est classé au titre objet des monuments historiques par arrêté du [7]. L'église paroissiale de Montjavoult contient deux parements d'autel du XVIIIe siècle représentant la présentation au temple provenant de l'abbatiale et classés au titre objet des monuments historiques par arrêté du [8].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • A. Sabatier, « Abbaye de Marcheroux de l'ordre des PrĂ©montrĂ©s et de la filiation de Saint-Josse-aux-Bois ou Dommartin », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© acadĂ©mique d'archĂ©ologie, sciences et arts du dĂ©partement de l'Oise, vol. 6,‎ , p. 614-623 (lire en ligne)
  • Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le Chemin des abbayes de Picardie : Histoire des abbayes picardes des origines Ă  nos jours, Amiens, Encrage, coll. « Hier », , 286 p., poche (ISBN 978-2-911576-83-6), p. 135-136

Articles connexes

Liens externes

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