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Abbaye de Bourg-Moyen

L'abbaye Notre-Dame de Bourg-Moyen[1] est un ancien couvent catholique fondé à Blois au VIIe siècle ou au Xe, et dissous en 1790. Après la Révolution française et jusqu'en 1940, l'abbaye est le siège du collège de Blois, baptisé collège Augustin-Thierry en 1872. Elle est détruite par les bombardements allemands au début de la Seconde Guerre mondiale.

Abbaye Notre-Dame de Bourg-Moyen
Plaque commémorant la présence de l'ancien collège Augustin-Thierry, située au n° 8 de la rue du Bourg-Moyen, à Blois. Don des anciens élèves de l'établissement, 1964.
Présentation
Type
Construction
Démolition
1940-1945
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (1928, 1945, Colonnes, Crypte)
Coordonnées
47° 35′ 08″ N, 1° 20′ 02″ E
Carte

Histoire

En 696, l'abbaye Notre-Dame de Bourg-Moyen est fondée à l'emplacement du monastère de la Vierge Sainte-Marie[2] - [3]. L'édification de style roman est avérée par l’évêque de Chartres en 1105[4]. Elle accueille alors des chanoines séculiers, remplacés en 1122 par des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin[4]. Elle devient alors aussi importante que l'abbaye de Saint-Lomer[5].

L'édifice est fortifié au XIVe siècle et une enceinte délimitant les jardins de l'abbaye est élevée en 1350[5]. Cela ne suffit pas à la protéger puisque l'église est partiellement détruite par les protestants lors de la seconde guerre de Religion[6]. Des travaux de reconstruction ont lieu jusqu'à la Révolution française, mais l'abbaye de Bourg-Moyen finit divisée en plusieurs lots destinés à la vente pendant le mandat du 1er maire élu de Blois, Henri Petit de Villanteuil. Seuls deux bâtiments de la cour sont alors épargnés grâce à leur affectation à l'assemblée du département. Les autres biens sont vendus à de riches Blésois. Guillon, entrepreneur de la ville, s'empare de l'église dont il fait une écurie et des magasins à fourrage. Il fait détruire l'édifice dans le but d'en récupérer les pierres en 1806[7].

En 1808, la municipalité de Blois obtient les bâtiments communaux et un collège y est installé. Aucune modification architecturale importante n'est apportée à l'édifice mais cependant un gymnase est construit. Au XIXe siècle, le collège de Blois est baptisé en l'honneur de l'historien local Augustin Thierry[8].

Partiellement inscrit au titre des monuments historiques en 1928[9], l'établissement est détruit en 1940 par les bombardements allemands et aucun bâtiment n'est édifié à son emplacement jusqu'en 1974[10]. En 1945, la crypte est également inscrite monument historique[11]. La ville se reconstruit et l'emplacement du collège accueille finalement le square Valin-de-la-Vaissière[10]. De l'ancienne abbaye, il ne reste plus aujourd'hui que deux souvenirs : la rue du Bourg-Moyen (dont le nom rappelle l'ancienne abbaye) et une plaque commémorative posée en 1964 par l'Association amicale des anciens élèves du collège et du lycée Augustin-Thierry[12][13].

Architecture

L'abbaye de Bourg-Moyen était divisée en deux cours. La haute cour regroupait une église, un cimetière ainsi que des jardins. La basse cour se composait quant à elle de dépendances, telles une écurie, une buanderie et deux graineteries[14].

L'église de l'abbaye de Bourg-Moyen était constituée, lors de sa construction au Xe siècle, d'une crypte devenue souterraine, mais à l'origine semi-enterrée[4], de murs d'une épaisseur d'environ un mètre cinquante appuyés contre de grands contreforts[4]. Elle prenait la forme d'une croix latine. L'entrée de la nef se faisait par un imposant clocher-porche, qui occupait toute la façade[4]. Elle était couverte d'une voûte en berceau de près de dix mètres de haut qui se terminait en abside semi-circulaire[4]. Elle abritait des bancs de pierre et des placards à reliques ainsi qu'une piscine[4]. Trois chapelles absidiales formaient l'autre extrémité de l'édifice religieux. L'intérieur en était peu lumineux à cause des faibles ouvertures en formes de meurtrières[4] mais, à la croisée du transept, une tour lanterne illuminait le chœur. Celui-ci comportait de deux colonnettes surmontées de chapeaux sculptés en chevaliers[4].

Lors de sa fortification pendant la seconde moitié du XIVe siècle, une muraille avec deux tours crénelées renforce l'aspect défensif de l'abbaye. Elle renferme les jardins et le cimetière des moines ainsi que des dépendances[5]. Dans la cour se trouvent deux graineteries dont une appartenant à une abbaye tourangelle[5]. La principale entrée est murée puis déplacée pour être appelée « portail des Trois vifs et des Trois morts »[5].

Après les dommages créés par les protestants, un logis abbatial est construit et une flèche de charpente vient remplacer la tour lanterne. Un bassin circulaire prend place au cente la cour haute[6]. La muraille en bordure de Loire est abaissée et ouverte pour permettre un accès au fleuve dans la basse cour[15].

En 1714, la courtine est partiellement démolie contrairement à l'une des deux tours qui devient une porte d'eau[14]. Quelques années plus tard, aux alentours du port Vieil[16] - [17], un quai entre la muraille et le fleuve royal est aménagé ainsi qu'une terrasse boisée. Cela entraîne la démolition de la seconde tour. Après 1750, le quai est modifié avec l'ajout d'une rampe dans sa continuité permettant un accès direct au fleuve[15].

Notes et références

  1. « Abbaye d'augustins et de génovéfains Notre-Dame-de-Bourgmoyen », notice no IA00141117, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Michel-Jean-François Ozeray, Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes et du pays Chartrain, vulgairement appelé la Beauce, depuis la première migration des Gaulois jusqu'à l'année de Jésus-Christ 1697, époque de la dernière scission de notre territoire par l'établissement du diocèse de Blois - Volume 2, Munich, Garnier Fils, , 408 p. (ISBN 978-1-271-14435-8, lire en ligne), p. 94
  3. Annie Cospérec, ibid, (lire en ligne), p. 34
  4. Cosperec 1994, p. 34.
  5. Cosperec 1994, p. 74.
  6. Cosperec 1994, p. 217.
  7. Cosperec 1994, p. 314.
  8. Cosperec 1994, p. 319.
  9. Notice no PA00098342, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  10. Cosperec 1994, p. 386.
  11. Notice no PA00098341, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. Daniel Dinocheau, « Association amicale des anciens élèves du collège et du lycée Augustin Thierry de Blois », sur free.fr.
  13. Cosperec 1994, p. 77.
  14. Cosperec 1994, p. 76.
  15. Cosperec 1994, p. 286.
  16. Archives départementales de Loir-et-Cher, « Port-dit-port-vieil », sur Patrimoine région Centre.
  17. Cosperec 1994, p. 35.

Voir aussi

Bibliographie

  • Annie Cosperec, Blois : La forme d'une ville, Imprimerie Nationale, (ISBN 2110813229)

Articles connexes

Liens externes

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