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Abbaye San Martino di Bocci

L'abbaye San Martino di Bocci, de Valserena ou de Paradigna, parfois abusivement appelée chartreuse de Paradigna voire chartreuse de Parme, est une abbaye cistercienne située à six kilomètres au nord de Parme.

Abbaye San Martino di Bocci
Abside et transept d'une église médiévale
L'Ă©glise abbatiale vue depuis le nord-est

Nom local Abbaye de Valserena
Chartreuse de Paradigna
Diocèse Parme
Patronage Vierge Marie
Saint Martin
Saint Louis
Numéro d'ordre (selon Janauschek) DCXCIII (693)[1]
Fondation
Cistercien depuis 1324
Dissolution 1810
Abbaye-mère Chiaravalle della Colomba
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Cisterciens
PĂ©riode ou style Gothique lombard
baroque

CoordonnĂ©es 44° 51′ 23″ nord, 10° 20′ 54″ est[2]
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Émilie-Romagne
Province Parme
Géolocalisation sur la carte : Émilie-Romagne
(Voir situation sur carte : Émilie-Romagne)
Abbaye San Martino di Bocci
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Abbaye San Martino di Bocci

L'abbaye est fondée en 1298 à l'initiative de Gerardo Bianchi ; mais avant que la construction ne commence, plusieurs années de drainage des terrains marécageux s'avèrent nécessaires. L'abbaye tombe en commende au XVe siècle, et diverses transformations sont effectuées par les abbés commendataires durant les trois siècles suivants, avant que l'abbaye ne soit supprimée par les décrets napoléoniens et que ses bâtiments n'en soient vendus

Acquise par l'État italien dans les années 1960, l'abbaye est restaurée et utilisée pour abriter le Centre d'études et d'archives de la communication (it), institution dépendant de l'université de Parme.

Localisation et toponymie

L'abbaye est située à six kilomètres au nord de Parme, sur l'antique route romaine menant de cette ville vers le Pô et à proximité du village de Paradigna (it). L'abbaye est située à seulement un kilomètre et demi au nord de la sortie de l'autoroute A1[3] - [4].

Le monastère est très souvent improprement nommé chartreuse de Paradigna, mais n'a été le siège que d'une abbaye cistercienne durant toute son histoire monastique. Le nom « Bocci » vient des broussailles et buissons que les moines ont dû défricher sur le terrain avant de pouvoir construire l'édifice[4].

Histoire

Fondation

Le , sur l'insistance du cardinal Gerardo Bianchi, le pape Boniface VIII autorise la construction d'une abbaye cistercienne, qu'il souhaite dédier à la Vierge Marie, à saint Martinainsi qu'à saint Louis. Un mois plus tard, le moine Zenone da Ulmeta et le convers Umberto, tous deux envoyés depuis l'abbaye de Chiaravalle della Colomba par leur abbé Gifredo, viennent étudier les possibilités de drainage du terrain marécageux sur lequel doit être construit le monastère. Les moines s'installent durablement à partir de 1302 sous la conduite du premier abbé nommé Enrico[2] - [5].

Au commencement de l'histoire monastique du site, l'église n'est ni construite ni constructible du fait de l'humidité du terrain. Dans l'attente, les moines utilisent une autre église proche[4].

DĂ©veloppement

Grâce aux dons effectués en faveur de l'abbaye par Gerardo Bianchi et d'autres bienfaiteurs, la nouvelle communauté est dotée en terres, incultes mais que le drainage rend fertiles, en moulins, en puits servant à l'extraction du sel à Salsomaggiore, en maisons situées à Parme. Enfin les produits de l'abbaye sont exonérés de taxe quand ils sont vendus en ville[2]. Le chantier de l'église est probablement commencé avant 1324[5]

En 1361, l'abbé de San Martino est excommunié, puis acquitté ; durant ce temps, le chantier de l'église abbatiale se poursuit et, en 1385, l'autel principal du sanctuaire est consacré[2].

Commende

En 1457, Sigismondo Fulchini est choisi parmi le clergé séculier de Parme pour devenir abbé commendataire de Valserena. Il fait restaurer l'église et les bâtiments conventuels, ce qu'il commémore par la pose d'une plaque en 1489. En 1496, il est toujours en poste quand les possessions de l'abbaye sont officiellement divisées. En 1551, l'abbaye est temporairement occupée par Ferdinand Ier de Guastalla[2].

La façade de l'église abbatiale est profondément remaniée aux XVIe et XVIIe siècles[2].

Suppression

Les décrets napoléoniens du et du ordonnent la suppression de l'abbaye, qui est déconsacrée et fermée. Les bâtiments en sont vendus à des particuliers et utilisés comme conserverie de tomates, mais également comme lieu de garnison militaire et comme hangar agricole. De nombreuses dépendances sont détruites[2].

Restauration

Entre 1964 et 1967, l'État italien se porte acquéreur de l'église[6].

En 2007, après de longs travaux de restauration, l'abbaye est utilisée par l'université de Parme pour abriter le CSAC (it). De nouvelles campagnes de travaux menées au cours des années 2010 permettent progressivement de restaurer d'autres ailes du bâtiments pour stocker les nombreuses archives de l'institution, ainsi que pour en faire un lieu d'expositions, de séminaires, d'ateliers[3].

Archives stockées à l'abbaye par le CSAC
Peintures 1 700
Sculptures 300
Dessins d'architecture 2 500 000
Croquis d'affiches 7 000
Affiches de films 2 000
NĂ©gatifs de plaques et de films 4 700 000
Estampes 1 700 000

Architecture

L'abbaye, compte tenu de l'environnement marécageux, est entièrement bâtie en briques.

  • Vues gĂ©nĂ©rales.
  • Photographie panoramique d'une abbaye avec le chevet de l'abbatiale sur la droite.
    L'abbaye vue depuis l'est, avec l'abbatiale sur la droite.
  • Façade baroque d'une Ă©glise gothique entièrement bâtie en briques.
    La façade remaniée en style baroque aux XVIe et XVIIe siècles.
  • Vaste cour dominĂ©e par un portail monumental surmontĂ© d'un clocheton. En arrière-plan Ă  gauche, la tour-lanterne de l'Ă©glise.
    La cour principale de l'abbaye, avec les éléments les plus hauts de l'abbatiale à gauche.

Église abbatiale

L'église, longue de soixante-deux mètres, est à trois nefs et de style gothique lombard. Elle comporte un transept large de trente-quatre mètres. Le chœur se termine par une abside carrée. Le clocher est une tour-lanterne située au-dessus de la croisée du transept et de forme octogonale[2] - [6].

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 267.
  2. (it) Luigi Zanoni, « Martino de Bocci, San », sur http://www.cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  3. (it) Alessandro Trentadue, « La Certosa riapre al pubblico: esposizione permanente delle opere del Csac », La Repubblica,‎ (ISSN 0390-1076, lire en ligne, consulté le ).
  4. (it) Luigi Zanoni, « Valserena — Monastero san Martino de Bocci », Piazza Duomo Parma, (consulté le ).
  5. Lucia Gremmo 1992, p. 109 & 110.
  6. (it) « La storia dell'abbazia », Centre d'Ă©tudes et d'archives de la communication (it) (consultĂ© le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • [Drei 1927] (it) G. Drei, « La badia Cistercense di Valserena », Archivio Storico della Deputazione di Storia Patria per le Province Parmensi, vol. 27,‎ , p. 203-230 (ISSN 0392-0283)
  • [Baldini 1959] (it) G. Baldini, « L’abbazia cistercense di S. Martino in Valserena », Arte Cristiana, vol. 12,‎ , p. 237-244 (ISSN 0004-3400)
  • [Quintavalle 1961] (it) A C. Quintavalle, « Un problema di architettura – urbanistica in Emilia dal sec. XII al sec. XIV. La Certosa di S. Matin de’ Bocci », Aurea Parma (it),‎ (ISSN 0004-8062)
  • [Gianni Capelli 1973] (it) Gianni Capelli (it), L’Abbazia di San Martino dei Bocci (Valserena) : un insediamento cistercense nel territorio di Parma, Parme, Luigi Battei, coll. « Collana di arti figurative, architettura e urbanistica » (no 2), , 91 p. (LCCN 75407071)
  • [Lucia Gremmo 1992] (it) Lucia Gremmo, « Parma — La Certosa di Paradigna : notizie storico-artistiche », dans Anna Conticello, Condotte nei restauri, Rome, L'Erma di Bretschneider (it), , 253 p. (ISBN 9788870627794, OCLC 29227484, lire en ligne), p. 108-113.
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