AMX-50
L'AMX-50, AMX 50 (désignation officielle) ou AMX M 4 (nom du projet) est un projet de char lourd développé par la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Des experts de la RFA sont intervenus sur le moteur Maybach[3]. Malgré un financement américain, une seule série de prototypes fut construite sans donner de suites.
AMX-50 | |
AMX-50t surbaissé conservé au musée des blindés de Saumur | |
Production | |
---|---|
Année de conception | 1949 |
Constructeur | AMX |
Variantes | AMX-50 100
AMX-50 120 surblindé AV 200MM/T 255MM AMX 50 120 surbaissé AMX 50 Foch. |
Caractéristiques générales | |
Équipage | 4 |
Longueur | 9,50 m |
Largeur | 3,10 m |
Hauteur | 3,58 m |
Masse au combat | 57,8 tonnes (pour la version surbaissée)[1] |
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison) | |
Frontal (caisse) | 60 mm / 64 ° (AMX 50 120 mm)[1] |
Latéral (caisse) | 30 mm / 0 ° (AMX 50 120 mm)[1] |
Dessus (caisse) | 20 mm (AMX 50 120 mm)[1] |
Plancher (caisse) | 20 mm (AMX 50 120 mm)[1] |
Frontal (tourelle) | 85 mm / 55 ° (AMX 50 120 mm)[1] |
Latéral (tourelle) | 40 mm (AMX 50 120 mm)[1] |
Haut (tourelle) | 20 mm (AMX 50 120 mm)[1] |
Armement | |
Armement principal | 1 canon de 120 mm SA46 ou 1 canon de 100 mm SA47, ou 1 canon de 90 mm. |
Armement secondaire | 1 canon de 20 mm MG 151, 1 mitrailleuse coaxiale AAT-52 de 7,5 mm (AMX 50 120 mm)[1] |
Mobilité | |
Moteur | Maybach HL 295 |
Puissance | 1000 ch (AMX 50 100 mm) 850 ch (AMX 50 120 mm) |
Transmission | Zahnradfabrik, 5 vitesses avant, 1 arrière (AMX 50 120 mm)[2] |
Suspension | Barre de torsion |
Vitesse sur route | 51 km/h |
Puissance massique | 11 ch/T (AMX 50 100)
14.35 ch/T (AMX 50 120) |
RĂ©servoir | 1 300 l[1] |
Autonomie | 250 km |
Histoire
Contexte
En , au lendemain de la libération, l’État-major des armées exprima le besoin d’un char lourd de conception nationale. Dans la perspective de la montée des tensions avec l’URSS et avec les bilans tirés du dernier conflit mondial, l’armée de terre française présenta un cahier des charges précis de ce que devait être le futur char principal de l’armée. Le char devait être comparable sur plusieurs points à des engins déjà existants. En effet, il était demandé un armement d’une puissance minimale équivalente au canon de 88 mm du Tigre II allemand. Il était aussi demandé un blindage équivalent à celui du Panther et une mobilité proche de celle du T-34.
Projets
Quatre projets furent proposés mais un seul fut sélectionné pour devenir un prototype, celui de la firme AMX. En effet, à l’époque, les États-Unis voulaient que l’Europe se dote d’une industrie militaire puissante. Mais, à cause des difficultés matérielles et financières dues au désastre de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis portèrent assistance aux nations européennes via les off shore procurement programs, un système de crédits qui visait à doter l’Europe occidentale d’un complexe militaro-industriel performant en vue d’un conflit avec l’Union soviétique. À noter que, pour la première fois depuis 1917, Renault ne participait pas à l’appel d’offres, pour cause de nationalisation consécutive à la collaboration de l’entreprise sous l’occupation.
Le programme AMX 50 comportait plusieurs volets qui furent réalisés à quelques exemplaires :
- AMX 50
- AMX 50 surblindé
- AMX 50 surbaissé
- AMX Foch (canon automoteur)
Conception
La motorisation choisie fut celle d’un moteur allemand capturé à la fin de la guerre, le HL234 de la firme Maybach. Pour inclure cet élément dans le projet, il fallut, en plus de la saisie de matériel et de prototypes allemands, la venue en France d’ingénieurs et de mécaniciens ayant servi dans les usines du Troisième Reich. Quant à l’armement et la tourelle, ils étaient de conception 100 % française. Ce fut notamment la première apparition du système de tourelle oscillante qui deviendra classique sur tous les engins blindés français des années 1950.
Abandon
Les essais effectués laissaient entrevoir un char supérieur à ses homologues américains et soviétiques qu'étaient respectivement les M26 Pershing et IS-3. Mais les Américains ne voulaient pas financer un projet qui ne serait pas adopté. Il fallait donc que les deux pays, la France et l’Allemagne de l’Ouest, adoptent le char pour que son développement continue. Si la France semblait prête à accepter le projet, ce n’était pas le cas de la RFA qui s’inspirait des doctrines de l’ex-général Heinz Guderian, partisan de chars plus légers et plus rapides. De plus, le développement de nouvelles technologies et de capacités dans le domaine des missiles et des obus à charge creuse allait rendre le blindage massif du char obsolète et inadapté à un futur conflit de grande envergure.
Versions[4] - [5]
- AMX M 4 ou Projet 141 - 1945 - Une toute première version de l'AMX 50 est équipée d'une tourelle non-oscillante très similaire à celle du char Tigre II et d'un canon Schneider de 90 mm. Le blindage du châssis et de la tourelle sont fortement rognés afin de limiter le poids à 30 tonnes, limitant celui-ci à quelques 30 centimètres. Equipage de 3 hommes. Nombre inconnu de prototypes produits.
- AMX 50 100 - 1949 - Une première version de l'AMX 50 avec différents tests de tourelles oscillantes, notamment la tourelle "Lorraine" fabriquée par FAMH. Celle-ci s'obstruait rapidement et fut vite jugée trop fragile[6]. Le canon de 90 mm est remplacé par un canon de 100 mm SA47 sur le deuxième prototype. Le char est à nouveau blindé, son poids passant de 30 t à 50 t, d'où le nom. Equipage de 5 hommes. 2 prototypes produits.
- AMX 50 120 - 1951 - Une autre version de l'AMX 50 reçoit une nouvelle tourelle oscillante agrandie et un nouveau canon de 120 mm SA46. La tourelle grandit le char à plus de 3,5 mètres en faisant un géant comparable au plus lourd prototype de char jamais construit, le Maus[6]. Cette version est basée sur le même châssis que la version AMX M 4.
- AMX 50 120 (surblindé) ou AMX 70 t - 1955 - Cette version surblindée de l'AMX 50 120 utilise le même armement que l'AMX 50 120 mais avec une nouvelle tourelle oscillante (devait être équipé d'une tourelle conventionnelle) plus basse. Le blindage avant de type "pike nose" (en pointe) est inspiré des chars lourds soviétiques IS-3 et T-10.
- AMX 50 120 (surbaissé) ou AMX 50 TOB - 1958 - Dernière version de l'AMX 50 et dernière version de l'AMX 50 120. Elle utilise le même armement que l'AMX 50 120. Les munitions sont réparties en deux tambours de 9 obus soit 18 obus prêts à tirer, 8 autres en tourelle et 19 obus dans le châssis[7] mais avec une nouvelle tourelle nommé "Tourelle TOB 120" pour "Tourelle Oscillante Basse de 120" aussi appelée "Tourelle D" ou encore "Saint-Chamond" du nom de l'atelier de construction CAFL. Nouveau châssis moulé. Bien que prometteur, le véhicule n'atteint pas les 15 ch/T attendus.
- Chasseur de chars AMX 50 Foch[8]. - Cette version, basée sur le châssis "M 4", était équipé d'un canon de 120 mm SA46, et devait servir de chars d'appui à longue distance, mais un seul exemplaire fut construit.
Les AMX-50 dans les jeux vidéo
- Les différentes variantes de l'AMX 50 sont présentes dans World of Tanks. On y retrouve la version équipée d'un canon de 100 mm semi-automatique modèle 1947 (AMX-50 100 dans le jeu), la version surblindée (AMX 50 120), (Il faut cependant noter que cette version est très mal représentée, en effet, le vrai char étant blindé de 200 à 255 mm selon les sources et la forme du char en jeu est totalement différente du véritable char) et la version surbaissée (AMX 50B) ces deux dernières variantes étant équipées d'un barillet pour obus de 120 mm. Le chasseurs de char "Foch" sont également présents dans ce jeu, on y retrouve ainsi la version historique avec le canon de 120 mm modèle semi-automatique 1946 ainsi qu'une version fictive avec un canon antichar de 155 mm. Des prototypes de l'automoteur Foch sont également présents.
- War Thunder. Dans ce jeux on peut retrouver 5 versions du char AMX-50.
- L'AMX-50 100 équipé d'un canon de 100 mm en char char moyen de "côte de bataille" (Battle Rating en anglais) ou BR 7.7 bataille réaliste, 7.0 en bataille arcade
- L'AMX-50 Surbaissé est un char lourd équipé d'un canon de 120 mm et de BR 7.7 en arcade réaliste et simulateur.
- L'AMX-50 Surblindé est un char lourd équipé lui aussi d'un canon de 120 mm et de BR 8.0 en arcade, réaliste et simulateur. Ce char pouvait être déblocable lors d'un événement "Recon under Fire".
- L'AMX-50 Foch est un chasseur de char équipé d'un canon de 120 mm et de BR 7.3 en bataille réaliste, bataille arcade et bataille simulateur.
- L'AMX-50 (1950) est un char moyen équipé d'un canon de 90mm et de BR 7.3 en arcade réaliste et simulateur. Ce char est un récompense du battle pass "royal guard".
Notes et références
- « photographies archives »
- « photographies archives »
-
- (de) Ulricht Albrecht, Frankreich an der Freien Universität: Geschichte und Aktualität, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, coll. « Zeitschrift für französische Sprache und Literatur, Issue 23 », (ISBN 978-3-515-06971-7), « Rüstungsfragen in Deutsch-Französischen Verhältnis (1945–1960) »
- « 1949 CHAR AMX 50 ou M 4 », sur www.chars-francais.net (consulté le )
- Antoine MISNER, « 1951 AMX 50 120mm », sur www.chars-francais.net (consulté le )
- « L'histoire de la série des AMX 50 », sur World of Tanks, (consulté le )
- « photographies archives »
- Certains sites internet font une erreur en assimilant ce blindé à un canon automoteur. Il s'agissait d'un Chasseur de chars, devant être utilisé en appui-feu derrière le char de combat léger AMX-13, à l'étude à cette époque. D'ailleurs, on peut déceler une similitude de profil entre le Foch et le Jagdpanther allemand de la Seconde Guerre mondiale. Source : www.chars100.fr "Les chars français de la guerre froide". (lien mort)