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A.I.R. Gallery

A.I.R. Gallery (Artists in Residence) est la premiĂšre galerie coopĂ©rative d'artistes femmes aux États-Unis[1]. Elle est fondĂ©e en 1972 dans le but de fournir un espace d'exposition professionnel et permanent aux artistes femmes Ă  une Ă©poque oĂč la majoritĂ© des Ɠuvres prĂ©sentĂ©es dans les galeries d'art sont celles d'artistes hommes.

A.I.R. Gallery
Galerie A.I.R., 155 Plymouth St, Brooklyn
Histoire
Fondation
Organisation
Fondateur

A.I.R. Gallery est une organisation artistique à but non lucratif, dotée d'un conseil d'administration composé d'artistes basées à New York. La galerie était à l'origine située dans SoHo, au 97 Wooster Street, puis au 111 Front Street dans le quartier de Dumbo à Brooklyn jusqu'en 2015. En , la galerie A.I.R emménage dans de nouveaux locaux situés au 155 Plymouth St, Brooklyn, NY 11201.

Historique

A.I.R. Gallery a comme but de montrer la diversité et le talent artistique des femmes, d'enseigner, de défier les stéréotypes portant sur les artistes femmes et de subvertir le monde du marché de l'art historiquement masculin, avec pour objectif final de servir d'exemple pour d'autres artistes qui souhaitent réaliser leurs propres projets d'art coopératif.

FondĂ©e en 1972, A.I.R. Gallery est la premiĂšre galerie Ă  but non-lucratif gĂ©rĂ©e par des artistes de genre fĂ©minin aux États-Unis. L'annonce de la premiĂšre exposition de la galerie explique ainsi son concept fondateur: « A.I.R. ne vend pas d'art ; elle change les attitudes Ă  propos de l'art crĂ©Ă© par des femmes. A.I.R. propose aux artistes femmes un espace pour montrer un travail innovant, transitoire et hors des tendances du marchĂ©, conformĂ©ment Ă  la conception des artistes. » Établie sur les principes fĂ©ministes de coopĂ©ration Ă©conomique et de procĂ©dure de dĂ©cision par consensus, A.I.R. continue Ă  offrir un lieu alternatif pour les femmes qui protĂšge leur processus de crĂ©ation et la voix individuelle de l'artiste.

ConfrontĂ©es aux difficultĂ©s de trouver un marchand, Barbara Zucker et Susan Williams (en), deux artistes et amies, dĂ©cident de rechercher d'autres artistes femmes pour lancer une coopĂ©rative. À l'Ă©poque, le fĂ©minisme avait Ă  peine pĂ©nĂ©trĂ© la scĂšne artistique new-yorkaise et une manifestation organisĂ©e contre le Whitney Museum en 1970 avait attirĂ© l'attention sur la faible reprĂ©sentation — 5 % — des artistes femmes dans ses salles. DirigĂ©es par la critique d'art activiste Lucy Lippard, les deux artistes, avec Dotty Attie et Mary Grigoriadis, visitent 55 ateliers afin de sĂ©lectionner et d'inviter des artistes femmes Ă  former la coopĂ©rative.

La premiĂšre rĂ©union se tient le , dans le loft de Susan Williams, avec notamment Maude Boltz, Nancy Spero, Louise Bourgeois, Howardena Pindell, Ree Morton, Harmony Hammond, Cynthia Carlson et Sari Dienes. Pour les artistes elles-mĂȘmes, les objectifs de travail et d’exposition sont tous axĂ©s sur la qualitĂ©. NĂ©anmoins, le combat fĂ©ministe est au centre des prĂ©occupations, ce qui signifie lutter contre les prĂ©jugĂ©s et les craintes que leurs actions ne soient considĂ©rĂ©es comme de second ordre. AprĂšs l'ouverture, un homme a dit Ă  contrecƓur: « D'accord, vous l'avez fait. Vous avez trouvĂ© 20 bonnes artistes femmes. Mais c'est tout[2]. »

La galerie a Ă©tĂ© conçue de maniĂšre Ă  ĂȘtre Ă  la fois un espace d’exposition pour les femmes et une institution radicale, progressiste et mĂȘme subversive. Sa nature coopĂ©rative et sa structure dĂ©mocratique signifie que les membres devaient voter toutes les dĂ©cisions et participer Ă  des rĂ©unions mensuelles afin de planifier les expositions, les programmes et la direction gĂ©nĂ©rale. Chaque artiste paie une cotisation et a donc la propriĂ©tĂ© de l'organisation elle-mĂȘme et de sa propre carriĂšre. De cette maniĂšre, la structure d’A.I.R. diffĂšre de celle des galeries d'art commerciales. Les nouvelles artistes sont choisies au moyen d'un processus rigoureux de cooptation, qui inclut l'examen des Ɠuvres des candidates, de longues discussions et une visite de l'atelier par des membres actuelles[3]. Chaque artiste doit assurer le commissariat de sa propre exposition, ce qui permet des expĂ©rimentations et des prises de risques qui ne sont pas toujours possibles dans un contexte commercial[4]. Le groupe perçoit rapidement l'importance de construire un hĂ©ritage. Des collaborations et des expositions collectives internationales, organisĂ©es en partie par ses membres, sont mises en place. Le programme de bourses des premiĂšres annĂ©es offre un parrainage au cas par cas, dans la mesure des fonds disponibles[5] - [6].

Nom

Le nom « A.I.R. » apparaßt lorsque, lors d'une des premiÚres réunions, Howardena Pindell, artiste membre, suggÚre le nom de « Jane Eyre ». De là est venu « air » - puis « A.I.R. ». Il s'agissait également d'une référence à la certification « Artiste en résidence » donnée par la ville pour permettre aux artistes de vivre dans des espaces commerciaux par ailleurs illégaux de Soho[7].

RĂ©ception

La A.I.R. Gallery a jouĂ© un rĂŽle largement reconnu dans le monde de l'art depuis la crĂ©ation de cette institution. En 1978, la peintre fĂ©ministe Sylvia Sleigh a commĂ©morĂ© les 21 membres actuelles (y compris Sylvia Sleigh elle-mĂȘme) d’A.I.R. par le biais de son tableau A.I.R. Group Portrait[8]. Dans son article « The Enemies of Women’s Liberation in the Arts Will be Crushed », l'historienne de l'art Meredith Brown loue le fait qu'A.I.R. ait « crĂ©Ă© un vaste rĂ©seau d'individus et d'organisations qui se sont collectivement mobilisĂ©s pour contrer le patriarcat dans le monde de l'art »[9]. L’historienne de l’art, Lenore Malen reconnaĂźt elle aussi l’influence d’A.I.R. : « À New York oĂč j’ai dĂ©mĂ©nagĂ© en 1973, j'ai vu comment les collectifs de femmes : A.I.R., Soho 20 et d’autres façonnaient le mouvement d’art fĂ©ministe »[10]. Alors que beaucoup reconnaissent l'influence d'A.I.R. sur l'art fĂ©ministe, la galerie a reçu certaines critiques dans son utilisation des fonds publics. Dans son article « The Balance Sheet: A.I.R. and Government Funding », Meredith Brown affirme que « A.I.R. a commencĂ© Ă  compter sur le soutien financier de sources dont la complexitĂ© bureaucratique a obligĂ© la galerie Ă  modifier sa structure organisationnelle, voire Ă  en compromettre ses principes fĂ©ministes »[10].

Emplacements de la galerie

Le lieu de l'exposition inaugurale d'A.I.R. était situé au 97 Wooster Street et a ouvert ses portes le . AprÚs avoir occupé un espace situé au 63 Crosby Street de 1981 à 1994, la galerie A.I.R. déménage au 40, rue Wooster de 1994 à 2002, puis au 511 West 25th Street de 2002 à 2008. Un nouvel espace est ouvert au 111 Front Street, # 228, à Dumbo - Brooklyn, New York et inauguré par The History Show le . En , la galerie A.I.R. change une nouvelle fois de nouveaux locaux pour s'établir à l'adresse actuelle du 155 Plymouth St, Brooklyn, NY 11201.

Membres fondatrices

Dotty Attie, Rachel bas-Cohain, Judith Bernstein, Blythe Bohnen, Maude Boltz, Agnes Denes, Daria Dorosh, Loretta Dunkelman, Mary Grigoriadis, Harmony Hammond, Laurace James, Nancy Kitchell[11], Louise Kramer, Anne Healy, Rosemary Mayer, Patsy Norvell, Howardena Pindell, Nancy Spero, Susan Williams, Barbara Zucker[12].

Membres actuelles

Il existe cinq catĂ©gories de programmes d’adhĂ©sion pour les artistes se dĂ©finissant de genre fĂ©minin Ă  la galerie A.I.R. Le New York Artist membership est ouvert aux artistes s'identifiant comme de genre fĂ©minin qui rĂ©sident dans la rĂ©gion de New York. Le National Membership program comprend 22 artistes s'identifiant de genre fĂ©minin Ă  travers les États-Unis. L'Alumnae membership est ouvert Ă  toutes les anciennes artistes des trois programmes et les Fellowship Artists qui souhaitent rester en dehors de la galerie. AprĂšs sept annĂ©es d’adhĂ©sion Ă  A.I.R., les artistes sont automatiquement Ă©ligibles Ă  l'Adjunct Program[13].

Artistes

Parmi les artistes dont les Ɠuvres ont Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  la galerie :

Références

  1. Gardner-Huggett, « Artemisia Challenges the Elders: How a Women Artists' Cooperative Created a Community for Feminism and Art Made by Women », Frontiers: A Journal of Women Studies, vol. 33, no 2,‎ , p. 55–75 (JSTOR 10.5250/fronjwomestud.33.2.0055)
  2. Carey Lovelace, voies aĂ©riennes. Extrait du catalogue: «Galerie AIR: The History Show, du 16 septembre au 12 dĂ©cembre 2008 dans les galeries Tracy / Barry, Bobst Library, NYU et AIR: The History Show, du 2 octobre au 29 novembre 2008 6 au 29 novembre 2008 Ă  la galerie AIR, Dumbo, NY ”
  3. Kat Griefen et Susan Bee, artistes en résidence: une brÚve histoire. Extrait du catalogue: «Galerie AIR: le spectacle de l'histoire»
  4. « Guide to the A.I.R. Gallery Archives ca. 1972-2006 » [archive du ], Fales Library and Special Collections (consulté le )
  5. Dena Muller, galerie AIR: un continuum espace-temps. Extrait du catalogue: «Galerie AIR: le spectacle de l'histoire»
  6. Meredith A. Brown 'Le bilan: la galerie AIR et le financement public' vol.Jan 27, 2011 n.paradoxa: journal d'art féministe international p. 29-37
  7. Carey Lovelace, voies aériennes. Extrait du catalogue: «Galerie AIR: le spectacle de l'histoire»
  8. Morgan, Ann Lee. «Sleigh, Sylvia». Dictionnaire d'art et d'artistes américains, Oxford University Press, 2018. www.oxfordreference.com,
  9. Shapiro, Emily D. Prix de rédaction 2012: Meredith A. Brown. 8 janvier 2012, [lire en ligne].
  10. « Feminist Art: A Reassessment. Introduction » (consulté le ), Forum du féminisme.
  11. « Guide to the A.I.R. Gallery Archives »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  12. Joan M. Marter (ed.) The Grove Encyclopedia of American Art, Volume I, page 151, Oxford University Press (2010). (ISBN 978-0-19-973926-4).
  13. « Artist Programs — A.I.R. », sur A.I.R. (consultĂ© le ).

Liens externes

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