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AĂ©rodrome Dumont-d'Urville

L'aérodrome Dumont-d'Urville, aussi connu sous le nom de piste du Lion, est un terrain d'aviation construit pour desservir la base antarctique française Dumont-d'Urville située en terre Adélie. La piste, édifiée entre 1983 et 1993 par l'arasement de plusieurs îlots de l'archipel de Pointe-Géologie reliés par une chaussée n'a jamais été mise en fonction.

AĂ©rodrome Dumont-d'Urville
Localisation
Pays Drapeau de la France France
District des TAAF Terre Adélie
Ville base antarctique Dumont-d'Urville
CoordonnĂ©es 66° 39′ 36″ sud, 140° 00′ 28″ est
Altitude 5[1] m
Informations aéronautiques
Pistes
Direction Longueur Surface
sud-est - nord-ouest[1] 1 100[1] m couche de grave concassĂ©e
GĂ©olocalisation sur la carte : Antarctique
(Voir situation sur carte : Antarctique)
AĂ©rodrome Dumont-d'Urville

Contexte

La base antarctique Dumont-d'Urville Ă©tablie en terre AdĂ©lie est desservie par un navire ocĂ©anographique depuis Hobart en Tasmanie, une Ă®le australienne situĂ©e Ă  2 700 km de la terre AdĂ©lie.

La calotte glaciaire continentale antarctique tombe généralement directement dans la mer, ce qui limite fortement les possibilités de construire des infrastructures aéroportuaires fixes sur les côtes de l'Antarctique[1]. C'est pourquoi l'archipel de Pointe-Géologie, au large des côtes, a été choisi pour construire une piste[1].

Construction

La construction de la piste a nĂ©cessitĂ© l'arasement Ă  la dynamite de plusieurs Ă®lots de l'archipel de Pointe-GĂ©ologie. L'Ă®le Cuvier, l'Ă®le du Lion, les Ă®lots Pollux et Zeus ainsi que les Ă®les Buffon ont Ă©tĂ© nivelĂ©s. Les dĂ©blais ont permis de crĂ©er une digue reliant ces Ă®lots sĂ©parĂ©s par des bras de mer peu profonds[2], l'ensemble constituant une piste de 1 100 m de long. Un volume de 700 000 m3 de roches ont Ă©tĂ© arrachĂ©s au cours de l'opĂ©ration[3].

Les premiers travaux débutent en janvier 1983. Un comité des sages chargé d'étudier l'impact écologique de la piste recommande au gouvernement français de stopper les travaux début 1984. Ce même comité recommande la reprise de la construction de la piste, estimant que le projet n'impacterait que faiblement les espèces animales vivant sur place, ne résultant que dans une baisse de 10 % de la fécondité[2].

Les travaux reprennent en novembre 1987[2] et s'achèvent le 12 février 1993[3].

Abandon

Les TAAF souhaitent confier l'exploitation de la piste à la société de services aéroportuaires Sofrévia mais la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) qui a envoyé des techniciens sur place à la fin des travaux rend un rapport défavorable à l'ouverture du terrain d'aviation[4]. En cause, la qualité des granulats dont le diamètre est susceptible de constituer un danger pour les réacteurs et les hélices des avions gros porteurs[4]. Par ailleurs, l'Armée de l'air ne peut mettre à disposition ses avions pour la réalisation de tests de qualification en raison de sa participation à la guerre du Golfe qui accapare ses ressources[4].

Les 26 et 27 janvier 1994, une tempĂŞte touche la Pointe-GĂ©ologie. Des vagues gĂ©antes dĂ©ferlent sur les Ă®les, le vent souffle Ă  160 km/h avec des pointes Ă  200 km/h. Cette tempĂŞte affecte directement la piste, crĂ©ant une brèche de 300 m de long sur 15 de large, ce qui rend la piste inutilisable[3]. Le chef de la mission de recherche des TAAF, Bernard Morlet affirme que ces dĂ©gâts ne sont pas imputables Ă  un vice de construction de la piste mais Ă  une absence de travaux d'entretien, reportĂ©s par mesure d'Ă©conomie[3].

Le 21 septembre 1994, le ministre de l'Environnement Michel Barnier officialise en conseil des ministres l'abandon de la piste de la terre Adélie[5]

Bibliographie

  • « Actions de l'environnement polaire sur la digue en enrochements, support de la piste d'aviation en Terre AdĂ©lie (Antarctique) », Revue française de gĂ©otechnique, no 53,‎ , p. 55-65 (lire en ligne)
  • Michel Engler, Antoine Guichard, Yves le Tavernier et Jean-François Regrettier, « The Dumont D'Urville aerodrome, Terre Adelie, Antarctica », Cold Regions Science and Technology, vol. 18, no 2,‎

Notes et références

  1. Yvonne Rebeyrol, « L'avion ne veut pas léser l'oiseau », Le Monde,‎
  2. Emilia Leroux, « La sauvegarde de l'environnement antarctique, quarante ans après le traité originel ou l'émergence d'une conscience écologique », Revue Juridique de l'Environnement, vol. 25, no 2,‎ , p. 179–196 (DOI 10.3406/rjenv.2000.3773, lire en ligne, consulté le )
  3. Marie-Odile Fargier, « La piste perdue de Terre Adélie », Science et vie junior,‎ , p. 38-41
  4. « Dumont-d'Urville : l'aérodrome en souffrance », Science et avenir,‎ , p. 10
  5. Jérôme Strazzulla, « L'Antarctique français en hors piste », Le Figaro,‎
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