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80e division d'infanterie (Royaume-Uni)

La 80e division d'infanterie de réserve (80th Infantry (Reserve) Division) est une division d'infanterie de la British Army créée au début de l'année 1943, lors de la Seconde Guerre mondiale. Lors des vingt mois d'existence de l'unité, elle sert de formation d'entraînement. Les recrues de l'armée sont envoyés dans la division pour parfaire leur formation avant d'être incorporés dans les différentes unités combattant sur les différents fronts. La 80e division sert de réserve au 21e groupe d'armées, qui participe alors à la bataille de Normandie. Après que toutes les troupes disponibles ont quitté le Royaume-Uni, la division est dissoute.

80e division d'infanterie de réserve (80th (Reserve) Infantry Division)
Image illustrative de l’article 80e division d'infanterie (Royaume-Uni)
Insigne d'Ă©paule de la division

Création
Dissolution
Pays Royaume-Uni
Branche British Army
Type Infanterie
Rôle Formation d'entraînement et diversion
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Aucune action militaire
Commandant historique Lionel Howard Cox

Une 80e division d'infanterie fantĂ´me est crĂ©Ă©e dans le cadre de l'opĂ©ration Fortitude, une vaste manĹ“uvre de tromperie envers les Allemands, destinĂ©e Ă  dĂ©tourner une partie des forces ennemies de la France. La division fait alors partie de la 4e armĂ©e britannique fictive, censĂ©e faire partie d'un plan alliĂ© de dĂ©barquement dans le Pas-de-Calais. Cette mission de diversion est un succès et perturbe la rĂ©action allemande lors du dĂ©barquement. La division fantĂ´me est « dissoute Â» avant la fin de la guerre.

Histoire

Formation d'entraînement

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les divisions de la British Army sont partagées entre celles de la catégorie Higher Establishment et celles de la catégorie Lower Establishment. Les premières sont déployées au-delà des mers et sont les unités combattantes proprement dites, tandis que les autres sont cantonnées à un rôle statique de défense du territoire (Home Defence)[1] - [2]. Au cours de l'hiver 1942-1943, trois Lower Establishment Divisions sont renommées et deviennent des divisions de réserve. Le , s'ajoute à ces divisions la nouvelle 80e division d'infanterie de réserve, dirigée par le Major General Lionel Howard Cox. Ces quatre unités sont utilisées comme formations d'entraînement[3] - [4]. Les recrues qui ont terminé leur entraînement initial viennent le compléter au sein de ces divisions. Durant cinq semaines, ils subissent une formation aux niveaux de la section, du peloton et de la compagnie, avant un exercice final de trois jours. Par la suite, ils sont envoyés au sein des formations combattantes[5].

Au cours de son existence, la 80e division est assignée au Western Command. Elle est dispersée au sein de la zone sous la responsabilité de ce commandement. Un bataillon au moins est stationné dans le camp de Bowerham, à Lancaster et un autre dans le Shropshire[6]. L' Imperial War Museum rapporte que l'insigne de la division est un navire transporteur de troupes, en référence à la fonction première de la division qui est de préparer les recrues à combattre en dehors du Royaume-Uni. Le dessin comprend deux importantes vagues partant de la proue du navire, ce qui explique le surnom donné par les hommes de la division de « navire torpillé »[7]. Cet insigne est uniquement porté par les membres permanents de la division[8].

Au , la 80e division d'infanterie de rĂ©serve, aux cĂ´tĂ©s des autres divisions d'entraĂ®nement, regroupe un total de 22 355 hommes, parmi lesquels seuls 1 100 sont directement mobilisables comme renforts pour le 21e groupe d'armĂ©es[9]. Le reste des effectifs est considĂ©rĂ© comme non disponible pour le combat pour plusieurs raisons, qu'elles soient mĂ©dicales ou liĂ©es Ă  leur manque d'entraĂ®nement. Lors des six mois qui suivent, jusqu'Ă  75 % de ces hommes sont dĂ©ployĂ©s pour renforcer le 21e groupe d'armĂ©es, après la fin de leur entraĂ®nement et avoir atteint les aptitudes physiques requises[10]. Stephen Hart commente ainsi que, en septembre, le 21e groupe d'armĂ©e a laissĂ© les Homes Forces sans plus aucune force d'infanterie mobilisable, en raison des pertes subies lors de la bataille de Normande, qui rĂ©duisent la British Army Ă  « de jeunes garçons, de vieux soldats et des hommes insuffisamment en condition », Ă  l'exception notable de 52e (Lowland) division d'infanterie[11]. Le , la division est dissoute[12]. Cox reçoit le commandement de la 38e division d'infanterie de rĂ©serve qui prend la suite de la 80e division[13].

Opération de diversion

Carte présentant les différents lieux de débarquement fictifs devant focaliser l'attention des Allemands.

La création d'une unité fictive émerge lors de la réorganisation des forces britanniques. Au cours de l'année 1944, la British Army fait face à un manque d'effectifs. Elle ne dispose pas d'assez de recrues pour combler les pertes sur le champ de bataille et des efforts sont faits pour y remédier, comme le choix de reconvertir des hommes combattant dans l'artillerie ou dans la Royal Air Force en troupes d'infanterie. Le War Office décide de réduire la taille de l'armée en supprimant certaines divisions pour ensuite transférer leurs membres dans les différentes unités, pour que celles-ci disposent des effectifs les plus proches possibles de ceux théoriques[14]. Cela explique la désactivation de la 80e division d'infanterie[15].

La Force R, qui coordonne les actions destinées à tromper l'ennemi, profite de cette situation pour faire de la 80e division une unité fantôme. Une histoire inventée de toutes pièces est montée pour expliquer le changement de statut de l'unité. En effet, celui-ci vient du fait qu'avec l'approche de la fin de la guerre, plusieurs unités de la Territorial Army reprennent leurs activités de recrutement normales en temps de paix et cèdent leur équipement et leurs ressources aux autres unités. Ainsi, la 80e division procède ainsi au profit de la 38e division. Du fait du transfert d'équipement, la 80e division est élevée au rang d' Higher Establishment Division, prête au combat. Elle rejoint alors le fictif VIIe Corps, appartenant à la toute aussi fictive 4e Armée[15]. Elle conserve son insigne traditionnel et est prétendument basée à Canterbury, comprenant les 50e, 208e et 211e brigades[16].

Notes

  1. French 2001, p. 188.
  2. Perry 1988, p. 65.
  3. Joslen 2003, p. 103.
  4. Perry 1988, p. 66.
  5. French 2001, p. 68.
  6. (en) « The King's Shropshire Light Infantry 1939 - 1945 », Shropshire Regimental Museum (consulté le )
  7. (en) « badge, formation, 80th Infantry (Reserve) Division », Imperial War Museum (consulté le )
  8. Davis 1983, p. 107.
  9. Hart 2007, p. 52.
  10. Hart 2007, p. 48-51.
  11. Hart 2007, p. 49-50.
  12. Joslen 2003, p. 99.
  13. Joslen 2003, p. 41.
  14. Allport 2015, p. 216.
  15. Hesketh 2000, p. 246.
  16. Holt 2004, p. 924.

Sources

  • (en) Alan Allport, Browned Off and Bloody-minded : The British Soldier Goes to War 1939–1945, Newhaven, Yale University Press, , 395 p. (ISBN 978-0-300-17075-7, lire en ligne)
  • (en) Terry Crowdy, Deceiving Hitler : Double-Cross and Deception in World War II, Oxford, Osprey Publishing, , 352 p. (ISBN 978-1-84603-135-9)
  • (en) Brian Leigh Davis, British Army Uniforms & Insignia of World War Two, Londres, Arm and Armour Press, , 276 p. (ISBN 978-0-85368-609-5)
  • (en) George Forty, Companion to the British Army 1939–1945, New York, Spellmount, , 384 p. (ISBN 978-0-7509-5139-5, lire en ligne)
  • (en) David Fraser, And We Shall Shock Them : The British Army in the Second World War, Londres, Cassel Military, , 429 p. (ISBN 978-0-304-35233-3)
  • (en) David French, Raising Churchill's Army : The British Army and the War Against Germany 1919–1945, Oxford University Press, , 332 p. (ISBN 978-0-19-924630-4)
  • (en) Stephen Ashley Hart, Colossal Cracks : Montgomery's 21st Army Group in Northwest Europe, 1944–45, Stackpole Books, , 231 p. (ISBN 978-0-8117-3383-0, lire en ligne)
  • (en) H.F. Joslen, Orders of Battle : Second World War, 1939–1945, Uckfield: Naval and Military Press, , 628 p. (ISBN 978-1-84342-474-1)
  • (en) Roger Hesketh, Fortitude : The D-Day Deception Campaign, Overlook Hardcover, , 513 p. (ISBN 978-1-58567-075-8)
  • (en) Thaddeus Holt, The Deceivers : Allied Military Deception in the Second World War, Scribner, , 1148 p. (ISBN 978-0-7432-5042-9)
  • (en) Charles Messenger, For Love of Regiment 1915–1994. A History of British Infantry 2, Londres, Pen and Sword Books, , 288 p. (ISBN 978-0-85052-422-2)
  • (en) Frederik William Perry, The Commonwealth Armies : Manpower and Organisation in Two World Wars, Manchester University Press, , 250 p. (ISBN 978-0-7190-2595-2, lire en ligne)
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