Accueil🇫🇷Chercher

Œil de la Providence

L'œil de la Providence ou l'« œil omniscient » est un symbole montrant un œil entouré par des rayons de lumière et habituellement dans la forme d'un triangle. Il est généralement interprété comme la représentation de l'œil de Dieu exerçant sa surveillance sur l'Humanité. Son symbole est repris par plusieurs religions et sociétés philosophiques.

L'« Œil de la Providence » flottant au-dessus d'une pyramide inachevée, au revers du Grand sceau des États-Unis d'Amérique.

Origine

La puissance visuelle illimitée, métaphore de l'omniscience, est l'attribut de la divinité, et l'œil est son symbole. Il représente l'idée que cette divinité voit tout, et que rien ne lui échappe des pensées et des actions humaines, même les plus cachées. Cette connaissance absolue (confinant à la surveillance morale) est attribuée à diverses divinités suivant les religions :

Dans l'iconographie chrétienne plus récente (libérée de l'aniconisme), l'œil divin apparaît souvent dans le ciel, entouré de nuées qu'il dissipe : il rayonne de lumière, symbole de vérité et de connaissance. Le Dieu chrétien est omniscient, mais aussi omniprésent et omnipotent. Voir, savoir et agir sont ses attributs étroitement reliés entre eux. Cet œil peut aussi être inscrit dans un triangle, symbole de la Trinité divine[1].


Franc-maçonnerie

L'œil de la providence au-dessus de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de Jean Jacques François le Barbier.

Ce symbole, très populaire au XVIIIe siècle dans le mouvement des Lumières, est repris sur divers supports et peut avoir des significations plus ou moins différentes. Il est par exemple visible dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

L'Œil de la Providence est aussi repris dans l'iconographie de la franc-maçonnerie, au centre d'un triangle équilatéral rayonnant parfois appelé « delta lumineux ». Il est là aussi un symbole divin, emprunté au christianisme, mais désigne soit, dans une logique déiste, le « Grand Horloger » divin, soit de manière plus métaphorique l'idéal de connaissance de la vérité[2].

Des variations visuelles du symbole peuvent être trouvées, l'œil étant remplacé par la lettre « G » signifiant Géométrie, Gnose ou bien Dieu (God en Anglais)[2].

Aux États-Unis

Projet du billet, portant la demande de modification et signature de Roosevelt

L'Œil de la Providence le plus connu est sûrement celui qui figure au verso du billet américain de un dollar, qui n'est en réalité que la reproduction du Grand sceau des États-Unis d'Amérique. La présence de ce symbole sur le sceau officiel est bien le signe des influences de la franc-maçonnerie sur l'Histoire américaine, qui fut importante au XVIIIe siècle lors de la révolution (George Washington, Benjamin Franklin...) puis fluctua jusqu'au début du XXe siècle (Theodore Roosevelt). Le dernier président américain franc-maçon fut Gerald Ford (1974-1977).

L'utilisation de l'Œil dans la franc-maçonnerie n'incorpore pas de pyramide, bien qu'il soit souvent représenté dans un triangle : il s'agit d'une spécificité du dessin des billets américains. Parmi les trois membres du comité qui créa le dessin original du Grand Sceau, seul Benjamin Franklin était franc-maçon. Thomas Jefferson soutenait ouvertement les idées de la franc-maçonnerie, assistait à certaines réunions ouvertes aux non-initiés et était proche de certains francs-maçons, mais rien ne prouve qu'il eût été lui-même membre.

Le dessin original du Billet de 1 dollar américain de 1935 fut approuvé par le président de l'époque, Franklin D. Roosevelt, qui demanda des modifications. Avec sa signature d'accord, Roosevelt, qui était franc-maçon, inclut un petit croquis qui inversait la présentation du Grand Sceau de façon que le verso du sceau (la face qui inclut l'Œil de la Providence au sommet d'une pyramide) apparaisse à gauche et le recto à droite. Il fit également ajouter les mots « The Great Seal » (Le Grand Sceau) sous l'Œil de la Providence, et « of the United States » (des États-Unis) sous le dessin de l'aigle à tête blanche du recto du Sceau. Le Secrétaire à l'Agriculture des États-Unis Henry A. Wallace et le Secrétaire du Trésor Henry Morgenthau Jr., tous deux francs-maçons, furent également impliqués dans le changement du design du billet de 1935[3]. Henry A. Wallace était persuadé que les États-Unis avaient été choisis pour établir un futur « Nouvel ordre des âges ». Dans ces déclarations de l'époque figurent plusieurs discours empreints d'une dévotion religieuse aux accents prophétiques[4]. Les déistes francs-maçons rejetaient l'idée de la chute qui porte avec elle la nécessité d'une rédemption ou d'une révélation spéciale de Dieu. Pour eux, l'idée de Dieu était innée dans l'esprit humain depuis ses origines, de telle sorte que par l'usage de son intelligence, l'homme peut arriver à la reconnaissance de l'existence de Dieu. Dans le billet d'un dollar, les pères fondateurs de la nation ont inscrit symboliquement leur vision du monde et leur mythe fondateur[5].

Théorie du complot

Une théorie du complot cherche à démontrer que la présence de l'Œil de la Providence au sommet d'une pyramide inachevée sur le Grand sceau des États-Unis d'Amérique est le signe d'un complot maçonnique contre les États-Unis. Cette théorie est adaptée (et popularisée) au cinéma en 2004 dans le film de Disney, Benjamin Gates et le Trésor des Templiers.

Notes et références

  1. Déonna Waldemar, Le symbolisme de l'œil, Paris, École Française d'Athènes, , 321 p..
  2. Alain Bauer et Roger Dachez, Lexique des symboles maçonnique, Paris, PUF, coll. « Que sais-je? », , 127 p. (ISBN 978-2-13-061758-7, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 77.
  3. Les Grands Mystères de l'Histoire, no 40, février 2009, L'histoire secrète des États-Unis, p. 28
  4. Cela prendra encore le temps de la reconnaissance du Grand Architecte de l'Univers avant que la pierre de faîte ne s'ajuste finalement sur la pyramide et que la nation soit en possession de son pouvoir pour être en mesure d'assurer son rôle de leadership sur les nations du monde pour établir le Nouvel ordre des Âges dans Les Grands Mystères de l'Histoire, no 40, février 2009, L'histoire secrète des États-Unis, p. 28
  5. Fernand Felix Schwarz, Le sacré camouflé ou la crise symbolique du monde actuel, Cabédita, , 116 p..

Annexes

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.