Þuriðr Þorkelsdóttir
Þuríðr Þorkelsdóttir Megineinkja (née vers 960 à Ulfdal dans le massif du Dovrefjell en Norvège, décédée avant 1047 à Skúvoy dans les îles Féroé) est considérée comme la première Féroïenne de l'histoire.
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Tórolvur Sigmundsson (d) |
Origines et variantes de son nom
L'anthroponyme féminin Þuríðr admet plusieurs formes en vieux norrois. Le nom féminin initial semble être Þorríðr forme contractée de Þórfríðr[Note 1], anthroponyme qui peut être à la fois féminin et masculin. Cependant, on trouve également d'autres variantes en vieux norrois comme Þúríðr ou Þyríðr[1]. L'islandais conserve ce prénom sous la forme Þuríður, avec un [y] d'appui. En revanche, le féroïen admet les formes Thurið et Turið. Dans les autres langues scandinaves comme le norvégien ou le danois, les consonnes initiales et finales se sont parfois durcies, d'où la variante rencontrée en Norvège, au Danemark et en Suède Turid[1].
Þorkelsdóttir ou Thorkilsdóttir signifie « fille de þorkell », son père était en effet un Norvégien portant ce nom. Ce système anthroponymique de nommer la fille avec le prénom du père suivi de -dóttir « fille » (ou -son, s'il s'agit du fils) est encore usuel en Islande, où il existe peu de noms de familles. L'anthroponyme norrois þorkell (génitif Þorkels. Forme plus rare Thorkil, génitif Thorkils) est une variante du norrois Þórkæll. Ce sont des formes contractées de Þórkætill et Þorketill « Thor-chaudron »[2] - [Note 2].
Son surnom Megineinkja [ˈmɛːjɪnˌanca] « la veuve du chef » est utilisé depuis l'an 1005[3], époque où elle est effectivement devenue veuve, à la suite de l'assassinat de son mari Sigmundr par un paysan des îles Féroé.
Histoire
Þuriðr était la fille Þorkell Barfrost et de Ragnhild Þoralfsdóttir, tous deux originaires de Norvège[4]. Sa date de naissance exacte n'est pas connue avec certitude, mais la Saga des Féroïens nous apprend que Sigmundr Brestisson et Þóri Beinisson lors de leur voyage en Norvège vers 973 sont passés par Ulfdal dans le Dovrefjell. C'est l'endroit où vivaient les parents de Þuriðr et elle aurait été "très jeune" à cette époque, selon les termes de la saga. Plus tard, une relation nait avec Sigmundr vers 979, duquel elle tombe enceinte. On suppose qu'ils avaient à peu près le même âge, c'est-à-dire 18 ans.
Elle se marie avec Sigmundr vraisemblablement vers 986, à l'époque de la naissance de leur fille Þóra, alors que ce dernier se trouvait en Norvège pour la troisième fois. Le mariage aurait eu lieu, selon la même saga, à la cour du roi Hákon Sigurðarson près de Trondheim et les libations auraient duré sept jours. C'est seulement à l'automne de la même année que le jeune couple est parti pour les îles Féroé pour ne plus les quitter.
Quatre autres enfants seraient nés de cette union : Þórálfr, Steingrímr, Brandr et Heri. Ils habitaient tous à la cour à Skúvoy.
Notes et références
Notes
- Le nom complet est bien attesté dans la Normandie ducale sous les formes latinisées Torfridus ou Torfredus dans des documents rédigés en latin et dans la toponymie normande associé à un appellatif, par exemple : dans une dizaine de Touffreville; Touffrecal (Fresnoy-Folny, Torfrescalis en 1156-1161); Mesnil-Touffrey (Le) (Calvados, Barbery, Mesnillum Touffredi 1284)
- Þórkætill et Þorketill sont aussi bien attestés en Normandie sous forme de patronymes que sont Tourquetil; Turquetil; Turquetille; Teurquetil; Teurquety; Turquety et Truptil, ainsi que dans la toponymie : Þórkæll dans Turqueville (Manche, Torclevilla 1158, vers 1180, 1310, Tourcleville 1421) et Þórkætill dans les Teurthéville de la Manche et du Calvados (Teurthéville-Bocage, Torquetevilla XIIe siècle; Teurthéville-Hague, Torquetevilla au XIIe siècle et Teurteville, hameau de Mandeville, ainsi que Torqueville hameau d'Envermeu, Seine-Maritime, Turchetevilla Turchitillvilla Turchitillivilla Turquitivilla Turchitivilla vers 1100, Torketelville 1195)
- Site de Nordic Names (anglais) : l'anthroponyme Þúríðr et ses variantes
- Site de Nordic Names (anglais) : l'anthroponyme Þórkætill et ses variantes
- Søgugongdin í Føroyinga søgu sur snar.fo (PDF, féroïen)
- Tóra og Turið (Tora et Turid) sur ordafragd.com (PDF, S. 2–3, féroïen)
Références
- Carl Christian Rafn, Gottlieb Mohnike, J. H Schröter, Faereyínga saga oder Geschichte der Bewohner der Färöer im isländischen Grundtext mit färöischer, dänischer und deutscher Übersetzung, Schubotheschen Buchhandlung, Copenhague, 1833, OCLC=219938092 PDF, hier S. 77–126.
- F. York Powell The Tale of Thrond of Gate: Commonly Called Faereyinga Saga, London: Nutt, 1896
- G.V.C. Young and Cynthia R. Clewer, The Faroese Saga: Freely Translated with Maps and Genealogical Tables, Belfast: Century Services, 1973, (ISBN 978-0-903152-05-1)
- George Johnston, The Faroe Islanders' Saga, Ottawa: Oberon, 1975, (ISBN 978-0-88750-135-7).