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ĂŽlot urbain

Un îlot urbain, aussi appelé pâté de maisons ou block en anglais, est un ensemble de parcelles, bâties ou non, constituant une unité élémentaire de l'espace urbain, séparé des autres par des rues[1] - [2]. Isolé, il évoque un îlot, une petite île. Ce nom est donné de préférence aux parties formant une structure ramassée (carré de maisons).

Vue aérienne de Manhattan, où l'on entre-aperçoit les îlots urbains.
Barcelone et le plan Cerdà, avec ses îlots réguliers.
Exemple d'îlot dense à Dresde.

Dans l'époque moderne, un îlot est un ensemble restreint de bâtiments et de parcelles non bâties entourées par des rues ou des avenues en réseau public.

L'Ă®lot de verdure est un espace amĂ©nagĂ© avec de la vĂ©gĂ©tation. Cela peut ĂŞtre un espace exclusivement jardinĂ©. En s'inspirant de la thĂ©orie des Ă®les biogĂ©ographiques, des auteurs comme Sukopp et Werner ont en effet proposĂ© de comparer ces espaces verts Ă  des « Ă®les urbaines Â»[3].

L'îlot insalubre est un îlot dans lequel l'environnement bâti est malsain et rendent nécessaire sa transformation ou destruction.

L'îlot haussmannien est un îlot fermé dans lequel les façades des bâtiments sont disposées en continuité mais dont les profondeurs de bâtiment sont diverses.

Histoire

L'urbanisation en îlots réguliers (plan en damier par exemple) existait avant l'époque romaine et a été généralisée dans les villes de l'empire romain sur le modèle de leurs garnisons. Cette forme est devenue classique au XIXe siècle avec l'extension rapide de zones urbaines. Cela concerne souvent des terres colonisées après la révolution industrielle. Cela concerne pour construire la ville parfois le choix d'un modèle d'urbanisme théorisé (idéal) fondé sur l'équilibre et l'égalité de l'accès individuel aux ressources (air lumière ...) plutôt que le choix d'une mise en conformation pragmatique de l'ensemble bâti avec le terrain qui reçoit les constructions[4].

Les plans de dĂ©veloppement de ville comportant une structure en trame horizontale d'Ă®lots gĂ©omĂ©triques rĂ©guliers ou irrĂ©guliers dans leur forme individuelle ont donc fait partie des Ă©tudes importantes de l'urbanisme de toutes les Ă©poques. Ainsi par exemple les « Ă®lots haussmanniens » constituant un maillage horizontal ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s de près par George B. Ford, thĂ©oricien de la ville amĂ©ricain, pour Ă©tablir le Zoning Ordinance de New-York en 1916 qui dĂ©finit les limites des enveloppes verticales des gratte-ciel de la ville[5].

Les habitants donnaient pour adresse le nom de leur « îlot ».
Cela a donnĂ© le dĂ©rivatif « Ă®lotier », celui qui pratique l'« Ă®lotage Â» en dĂ©fense passive en temps de guerre ou en sĂ©curitĂ© policière ordinaire. L'Ă®lot a Ă©tĂ© aussi utilisĂ© jusqu'au XXe siècle pour la mise en quarantaine de ses habitants Ă  la suite de grandes Ă©pidĂ©mies.

DĂ©mographie

La notion d'îlot a été utilisée en France jusqu'en 1999 comme unité géographique de base au niveau statistique (recensement) de la population. L'Insee utilise maintenant les IRIS comme unités de base[6].

Villes exemplaires à îlots réguliers

  • Ă€ New York, Manhattan se caractĂ©rise par un rĂ©seau de rues (orientĂ©es selon un axe Est-Ouest) et d'avenues (orientĂ©es selon un axe Nord-Sud) qui dĂ©limitent de manière rigoureuse des Ă®lots (blocks) tous identiques, larges de 60 mètres et longs de 140. Ce système a Ă©tĂ© mis en place par la Commissioners' Plan de 1811, afin de rĂ©gler rationnellement l'urbanisation de cette Ă®le.
  • Ă€ Tokyo, chaque Ă®lot porte un numĂ©ro au sein d'un quartier. Ce numĂ©ro fait partie de l'adresse postale des maisons qui le constituent.

Notes et références

  1. Vocabulaire français de l’Art urbain par l'Association pour l’Art Urbain p. 48
  2. Formes urbaines:de l'îlot à la barre par Philippe R. Panerai, Jean Castex, Jean-Charles Depaule (1997)
  3. (en) Herbert Sukopp, P. Werner, Nature in cities: a report and review of studies and experiments concerning ecology, wildlife, and nature conservation in urban and suburban areas, Council of Europe, , 94 p..
  4. in P. Merlin, L'urbanisme, Éditions PUF.
  5. in A.-S. Clémençon, E. Traverso, A. Lagier, Les gratte-ciel de Villeurbanne, Les Éditions de l'Imprimeur.
  6. Insee - Définitions et méthodes
  7. Ou plus exactement octogonaux, puisque les angles de carrés sont coupés.

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