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Évangile selon Philippe

L’Évangile selon Philippe est un évangile gnostique écrit probablement à la fin du IVe siècle. Il a été trouvé dans la bibliothèque de Nag Hammadi en 1945. Il est considéré comme apocryphe par les chrétiens.

Fragment du Codex II de Nag Hammadi avec le colophon de l’Évangile selon Thomas et les six premières lignes de l’Évangile selon Philippe.

Origine

Comme pour la plupart des autres évangiles, il est peu probable que Philippe en soit l'auteur.

Un évangéliste Philippe (l’un des sept, pas l'un des douze apôtres) est mentionné dans les Actes des Apôtres (21,8), ce qui pourrait être l'origine de l'attribution d'un évangile à ce personnage. Pourtant cela ne signifie pas forcément qu'il ait écrit un récit de la vie de Jésus, cette façon de l'appeler pouvant très bien renvoyer au chapitre 8 des Actes des Apôtres, où le même Philippe « annonce le Christ » en Samarie ou à un eunuque éthiopien.

Contenu

Il est écrit dans l'Évangile selon Philippe que Jésus aimait Marie Madeleine (ce qui étonnait ses disciples). L'histoire de Marie la Magdaléenne (Marie-Madeleine) y est racontée d'un point de vue gnostique.

Évangile grec de Philippe

Avant la découverte du manuscrit complet dans la bibliothèque copte de Nag Hammadi, on ne connaissait de l'évangile de Philippe qu'une courte citation, introduite sous ce nom, dans le Panarion (en grec Πανάριον, « boite à remèdes ») d'Épiphane de Salamine, qui est une réfutation des gnostiques.

Or le fragment cité par l'hérésiologue n'apparaît pas dans le texte retrouvé à Nag Hammadi. Même si certains ont identifié les deux apocryphes l'un à l'autre, il semble plus raisonnable de maintenir l'existence de deux évangiles distincts, les cas d'homonymie n'étant pas rares pour des titres semblables. On retrouve ce premier texte dans les écrits apocryphes chrétiens[1] sous le nom d'Évangile grec de Philippe.

Voici une traduction de ce fragment d'évangile grec de Philippe, tiré du Panarion. Le texte en italique est d'Épiphane de Salamine.

Ils citent un faux évangile, au nom du saint disciple Philippe, et dont voici un extrait :

Le Seigneur m'a montré ce que mon âme doit dire dans son ascension vers le ciel et comment elle doit répondre à chacune des puissances d'en haut :
« Je me suis reconnue moi-même
« et rassemblée moi-même de toutes parts ;
« je n'ai pas semé d'enfants pour l'Archonte.
« Mais j'ai arraché ses racines,
« et rassemblé mes membres dispersés,
« et je sais qui tu es.
« Car je suis de ceux d'en haut. »
C'est ainsi, disent-ils, que l'âme peut aller libre. Mais s'il se trouve qu'elle a procréé un fils, elle est retenue ici bas, jusqu'à ce qu'elle puisse prendre ses propres enfants et les restaurer en elle-même.

Notes et références

  1. Écrits apocryphes chrétiens, Bibliothèque de la Pléiade, Tome 1, Paris, 1997, notice de Daniel A. Bertrand, p. 483.

Annexes

Bibliographie

  • Thébault, Olivier-Pierre, L'Évangile de Philippe dévoilé, TheBookEdition
  • Eric Segelberg (en), « The Gospel of Philippus and the New Testament », in The New Testament and Gnosis. Essays in Honour of Robert McL. Wilson. London 1983.
  • Eric Segelberg (en), « The Antiochene Backgrund of the Gospel of Philip », In Bulletin de la Société d' Archéologie Copte 18, 1966.
  • Eric Segelberg (en), « The Antiochene Origin of the 'Gospel of Philip », in Bulletin de la Société d' Archéologie Copte 19, 1967-68.
  • Eric Segelberg (en), « The Coptic-Gnostic Gospel according to Philip and its sacramental System », in Numen 7, 1960.
  • Smith, Andrew Phillip, The Gospel of Philip: Annotated and Explained, Skylight Paths, 2005.
  • Turner and McGuire, Nag Hammadi Library After Fifty Years : Martha Lee Turner, « On the coherence of the Gospel according to Philip », p. 223-250 and Einar Thomasson, « How Valentinian is the Gospel of Philip? »,p. 251-279.

Articles connexes

Apocryphes bibliques : il y existe aussi des Actes de Philippe (en)

Liens externes

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