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Étienne-Pierre Lubis

Étienne-Pierre Lubis (1806-Paris, ) est un homme de lettres et journaliste français, qui a fait une carriĂšre dans divers journaux ultra-royalistes et lĂ©gitimistes La Quotidienne, La Gazette de France, La France et L'Union.

Étienne-Pierre Lubis
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Biographie

D'origine bordelaise, Lubis fut d‘abord, sous la Restauration, un des rĂ©dacteurs de La Quotidienne et de La Gazette de France, et proche de Jacques HonorĂ© Lelarge de Lourdoueix.

En 1828, en tandem avec l'avocat Chauvin-Belliard, il se voit confier la direction de La Correspondance politique et agence des journaux des dĂ©partements et de l’étranger, appelĂ©e aussi Correspondance Justin, par son fondateur Michel-Placide Justin. En 1833, La Quotidienne employait encore « l'Ă©rudit Cohen, chargĂ© de traduire les journaux Ă©trangers Â», emploi supprimĂ© ensuite « par la crĂ©ation des agences qui en fournissent des extraits traduits Â», s'est souvenu un des rĂ©dacteurs[1].

Lorsque les « feuilles blanches des dĂ©partements Â» de la presse lĂ©gitimiste sont rĂ©unies Ă  Paris en congrĂšs ou s'y sont fait reprĂ©senter, il en obtient la prĂ©sidence, assistĂ© Ă  la vice-prĂ©sidence de Lelarge de Lourdoueix, de la Gazette de France.

AprĂšs la rĂ©volution de , il devint rĂ©dacteur en chef du journal La France, fondĂ© vers 1834 Ă  Bordeaux par le vicomte de Baulny pour servir d'organe aux doctrines monarchistes, et oĂč il se fit remarquer par une opposition trĂšs vive Ă  la dynastie d’OrlĂ©ans[1]. Peu Ă  peu, il prend ses distances avec les thĂšses du journal et adopte une conception absolutiste et antiparlementaire opposĂ©e Ă  la ligne autrefois dĂ©fendue dans La Gazette de France. Amateur de cigares et de thĂ©Ăątres, on l’a dĂ©crit comme possĂ©dant la parole facile du terroir bordelais, et, en mĂȘme temps, l'aplomb diplomatique, le sang-froid qui sait procĂ©der par insinuation et tourner une position ardue[1].

En 1841, il publia des lettres attribuĂ©es par La Contemporaine au roi Louis-Philippe. Il fut arrĂȘtĂ©, accusĂ© d'avoir commis des faux, mis au secret Ă  Sainte-PĂ©lagie avec son gĂ©rant, M. de Montour[2], mais relĂąchĂ© quelques jours aprĂšs, car c'Ă©tait une violation des lois sur la presse, qui ne reconnaissaient de responsabilitĂ© que pour le gĂ©rant. Il partit pour Londres, tandis que Auguste Johanet le remplaçait comme rĂ©dacteur en chef[2], et fit insĂ©rer dans le Sun un article visant Ă  Ă©tablir l'authenticitĂ© des nombreuses lettres en sa possession. AprĂšs une inculpation de faux, le ministĂšre public revint Ă  une simple accusation pour offense Ă  la personne du roi et il y eut acquittement[1].

En 1847, sous la sanction d'un tribunal arbitral, La Quotidienne, L'Écho et La France se rĂ©unirent en un seul journal intitulĂ© L’Union monarchique, avec cette devise : « Tout pour la France et par la France. » Lubis en devint le rĂ©dacteur en chef, conjointement avec Pierre-SĂ©bastien Laurentie, ex-professeur de rhĂ©torique au collĂšge Stanislas qui avait fondĂ© Le RĂ©novateur puis Ă©tĂ©, Ă  partir de 1828, chargĂ© de La Quotidienne[3]. Dans Les derniĂšres annĂ©es, il se fit adjoindre comme co-rĂ©dacteur en chef Henri de Riancey, reprĂ©sentant Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative[1].

Professeur d'un cours d'histoire Ă  l'AthĂ©nĂ©e de Paris[3], Lubis est aussi l’auteur d'une Histoire de la Restauration, publiĂ©e en 1848 avec une rĂ©Ă©dition en 1856, ouvrage au service des idĂ©es lĂ©gitimistes.

Notes et références

  1. Théodore Muret, Souvenirs et causeries d'un journaliste, Paris (lire en ligne), p. 67.
  2. L’Ami de la religion : journal et revue ecclĂ©siastique, politique et littĂ©raire, t. 108, Paris, Ad. Le ClĂšre, (lire en ligne), p. 269.
  3. Gabriel de Broglie, La Monarchie de Juillet, Paris, .
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