Éric Chevallier
Éric Chevallier, né le à Paris, est un diplomate français.
Ambassadeur de France au Qatar | |
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Ambassadeur de France en Syrie | |
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Michel Duclos (d) |
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Biographie
Il est diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris (section PES, 1987) et docteur en médecine (thèse université Paris-V, 1989).
Pendant son doctorat de médecine générale et alors qu’il est étudiant à Sciences Po, Éric Chevallier exerce pendant un an comme médecin en milieu carcéral.
À 29 ans, il devient responsable de programmes au Centre international de l’enfance où il développe notamment parmi les premiers programmes de lutte contre le sida de la mère et de l’enfant dans les pays en voie de développement. Il collabore également avec l’OMS, l’UNICEF, le PNUD et la Banque mondiale.
En 1995, il participe à la création d’ONUSIDA. Ce programme conjoint des Nations unies sur le sida est destiné à coordonner l'action des différentes agences spécialisées de l'ONU pour lutter contre la pandémie de VIH/SIDA.
En 1996, il devient le délégué général de l’ONG Aide médicale internationale qui intervient notamment en République démocratique du Congo, au Soudan, en Afghanistan, au Yémen, en Birmanie, en Indonésie et en Thaïlande. Dans les premiers mois de l’année 1997, il négocie le maintien du programme humanitaire en faveur de la mère et de l’enfant à Kaboul pendant le régime des talibans.
Le , alors que Bernard Kouchner est nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l'Emploi et de la Solidarité, chargé de la Santé par Lionel Jospin, il demande à Éric Chevallier de faire partie de son équipe et d’être son conseiller chargé des questions internationales ainsi que du dossier santé/exclusion sociale.
Le , Éric Chevallier devient le conseiller spécial de Bernard Kouchner, nommé représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Kosovo et chef de la Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK). Il y reste avec Bernard Kouchner pendant 18 mois.
En , de retour en France, Bernard Kouchner est nommé au ministère de la santé. Éric Chevallier l’accompagne en tant que conseiller spécial. Il collabore notamment activement à la mise en place du plan français de lutte contre le bioterrorisme (biotox) après le ainsi qu’à la création du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont il présidera la conférence internationale de sélection du premier conseil scientifique international.
En , il devient sous-directeur chargé du suivi des crises internationales au secrétariat général de la défense nationale, rattaché aux services du Premier ministre.
Puis il devient en , successivement délégué interministériel adjoint puis coordonnateur national au ministère des Affaires étrangères pour l’aide de la France aux pays touchés par le tsunami.
En , il devient directeur des missions internationales de médecins du monde, ONG présente dans une cinquantaine de pays (Afrique, Proche et Moyen-Orient, Asie, dans le Caucase et en Amérique latine). Éric Chevallier dirige une équipe d’environ une soixantaine de permanents au siège de l’organisation et de 3 000 personnes sur le terrain.
Il retrouve le ministère des Affaires étrangères et européennes en . Il devient alors le conseiller spécial (crise et conflits) de Bernard Kouchner. Il a notamment été l’artisan de la création de la plus importante opération militaire autonome de l’Union européenne, EUFOR-Tchad-RCA qui vise à protéger dans ces deux pays un demi million de réfugiés et déplacés du fait de la crise au Darfour.
Parallèlement à ses fonctions de conseiller spécial, il est nommé en porte-parole et directeur de la Communication de l'information du quai d'Orsay dont il a réformé l’organisation, l’esprit et l’approche : déplacement dans les régions françaises pour débattre avec les citoyens[1], développement de la présence du porte-parole dans les médias français et étrangers.
Ce cumul de fonctions de cabinet (très liées à un ministre spécifique) et d'un poste de directeur d'administration centrale (soumis à une plus grande neutralité) ne va cependant pas sans débat : il se fait contre tous les usages, et surtout contrevient aux instructions du premier ministre (circulaire Fillon de ). C'est probablement aussi sa proximité avec Bernard Kouchner qui lui vaut, un an après sa nomination comme conseiller spécial, d'être définitivement intégré, sans concours et avec une expérience de seulement 8 années de service public, au grade de ministre plénipotentiaire, le plus haut grade du ministère des affaires étrangères et européennes. Il est incertain que cette nomination ait satisfait aux conditions réglementaires prévues par les textes (cf article sur le grade de ministre plénipotentiaire) quant à l'ancienneté requise ; mais il se trouve, assez curieusement, que cette question n'a fait l'objet d'aucun recours contentieux[2].
Le , il est nommé ambassadeur de France en Syrie puis rappelé le , lors de la guerre civile syrienne[3]. Revenu en Syrie en , il a dû fermer l'ambassade de France le à la demande des autorités françaises pour des raisons de sécurité. Il suit alors le dossier syrien au ministère des Affaires étrangères en tant qu'ambassadeur pour la Syrie. Il a notamment été le coordinateur de la 3e réunion internationale des Amis du peuple syrien qui s'est tenue à Paris le , rassemblant plus de cent pays[4].
Ami du dissident syrien Riad Seif, il continue d'agir en Syrie auprès de l'opposition, notamment en participant aux pourparlers pour la formation de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution, ou en aidant l'opposant Georges Sabra à fuir la Syrie fin 2011[5].
Il est nommé le ambassadeur de France au Qatar. Il est remplacé en 2018 par Franck Gellet.
Il est nommé le directeur du centre de crise et de soutien du Quai d'Orsay[6].
DĂ©corations
Notes et références
- « La France rappelle son ambassadeur en Syrie », Le Figaro, 16 novembre 2011.
- , Conférence des Amis du peuple syrien (6 juillet 2012) sur le site du ministère des Affaires étrangères
- « Doha : les dessous de l'unification de l'opposition syrienne », Le Monde, 13 novembre 2012.
- « Arrêté du 23 août 2018 portant désignation du directeur du centre de crise et de soutien par intérim », Journal officiel, 23 août 2018.
« Arrêté du 1er décembre 2018 portant nomination (administration centrale) », Journal officiel n°0280 du 4 décembre 2018.
« Arrêté du 19 décembre 2019 portant nomination (administration centrale) : directeur du centre de crise et de soutien jusqu'au 30 novembre 2021 », Journal officiel n°0296 du 21 décembre 2019