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Équerre

Instrument formé de deux pièces ajustées à angle droit, l'équerre est utilisée soit pour vérifier des angles dièdres droits, soit pour tracer des angles plans droits.

Équerre à épaulement.
Un tailleur de pierre vérifie, avec son équerre en métal et sans graduation, les angles droits d'un pilier (Dagobert visitant le chantier de la construction de Saint-Denis, enluminure de Robinet Testard dans les Grandes Chroniques de France, 1471).

Étymologie

Équerre, du préfixe é[n 1] - [1], et du latin quadrare[n 2] - [2], rendre carré.

Charpentier utilisant une Ă©querre de menuisier.

Usage

Type

  • Équerre Ă  Ă©paulement : Ă©querre dont une des branches est plus Ă©paisse que l'autre
  • Équerre d'ajusteur : une Ă©querre mĂ©tallique, plate et Ă©paisse (plusieurs millimètres) dont la prĂ©cision est au moins Ă©gale Ă  un dixième de degrĂ© pour l'angle droit.
  • Équerre Ă  chapeau : une Ă©querre mĂ©tallique, plate et Ă©paisse (plusieurs millimètres) dont la prĂ©cision est au moins Ă©gale Ă  un dixième de degrĂ© pour l'angle droit, possĂ©dant sur son petit cĂ´tĂ© un rebord qui permet de la positionner avec prĂ©cision.
  • Équerre optique : instrument servant Ă  repĂ©rer une perpendiculaire. Les gĂ©omètres utilisent sur le terrain des Ă©querres optiques Ă©quipĂ©es de prismes.
  • Double Ă©querre ou tĂ© : Ă©querre dont les deux pièces sont assemblĂ©es en « T »
  • Équerre graduĂ©e : une des branches est graduĂ©e en millimètres ou en pouces.
  • Équerre de charpente, dite Ă©querre alsacienne, Ă©querre en acier utilisĂ©e par les charpentiers, caractĂ©risĂ©e par sa grande taille (700 mm x 300 mm environ). Elle est graduĂ©e en millimètres sur les deux faces et munie de perçages permettant des tracĂ©s parallèles tous les mm.
  • Fausse Ă©querre ou sauterelle : Ă©querre dont les deux branches sont mobiles de telle sorte que l'angle qu'elles forment peut ĂŞtre quelconque. Instrument utilisĂ© pour reporter avec prĂ©cision des angles[n 3].
    • La fausse Ă©querre peut consister en un rapporteur fixĂ© Ă  l'extrĂ©mitĂ© d'une règle simple.
  • Équerre Ă  double onglet : permet d'obtenir directement les angles de 30°/ 60°/ 45°/ 90°
  • Équerre Ă  six pans : les deux branches forment un angle de 120°
  • Équerre Ă  huit pans : les deux branches forment un angle de 135°
  • Équerre Ă  combinaisons : longue règle sur laquelle sont fixĂ©s jusqu'Ă  trois dispositifs diffĂ©rents. Équerre polyvalente pouvant servir de règle graduĂ©e, d'Ă©querre simple, d'Ă©querre en T ou Ă  onglets, d'Ă©querre Ă  centrer, de niveau, de mesure de profondeur ou de rapporteur[3].
  • Équerre triangulaire : utilisĂ©e pour la gĂ©omĂ©trie, le dessin technique ou industriel ou l'usage scolaire, elle se prĂ©sente sous la forme d'un triangle rectangle dont deux des angles font 30 et 60 degrĂ©s (demi-triangle Ă©quilatĂ©ral), ou chacun 45 degrĂ©s (triangle isocèle rectangle)[4].
  • Demi-carrĂ©, instrument utilisĂ© en gĂ©omĂ©trie et combinant les fonctions d'un rapporteur, d'une Ă©querre et d'une règle.
  • DiffĂ©rents types d'Ă©querres
  • Équerre Ă  chapeau
  • Équerre de menuisier graduĂ©e
    Équerre de menuisier graduée
  • Équerre Ă  combinaisons
    Équerre à combinaisons
  • Équerre triangulaire Ă  30 et 60 degrĂ©s
    Équerre triangulaire à 30 et 60 degrés
  • Équerre triangulaire Ă  45 degrĂ©s
    Équerre triangulaire à 45 degrés
  • Équerre aristo
    Équerre aristo
  • Double Ă©querre (ou tĂ©) sur une planche Ă  dessin
    Double équerre (ou té) sur une planche à dessin
  • L'Équerre des Francs-maçons
    L'Équerre des Francs-maçons

Structure

  • Équerre mĂ©tallique :
    • en une seule pièce en acier trempĂ© (Ă©querre de prĂ©cision),
    • en deux pièces : talon en profilĂ© d'aluminium Ă©tirĂ©, règle rigide en inox graduĂ©e sur les deux faces (Ă©querre de menuisier).
  • Équerre en bois et mĂ©tal :
    • le talon est en bois (palissandre massif pour les Ă©querres de prĂ©cision) pouvant ĂŞtre renforcĂ© par des pièces en laiton,
    • la lame est en acier trempĂ©, Ă©paisseur gĂ©nĂ©ralement de 15/10 mm,
    • la liaison lame talon est assurĂ©e par un rivetage acier.
  • Équerre en bois en une ou deux pièces.
  • Équerre en matière plastique.

Précision d'une équerre

Précision de mesure de :

  • ± 0,02 mm pour des Ă©querres de prĂ©cision jusqu’à une longueur de branche de 350 mm,
  • ± 0,04 mm pour des Ă©querres de prĂ©cision jusqu’à une longueur de branche de 600 mm et 750 mm.

Contrôle de la précision d'une équerre de traçage

Pour vérifier que l'angle droit de l'équerre est réellement de 90 degrés, il suffit :

  • De tracer une droite D et de positionner un point M n'appartenant pas Ă  D.
  • Tracer le projetĂ© orthogonal de M sur la droite D, le bras d'appui Ă  gauche.
  • Tracer le projetĂ© orthogonal de M sur la droite D le bras d'appui Ă  droite.

Si les deux projetés orthogonaux coïncident parfaitement l'angle de l'équerre fait 90°.

Symbolique de l'Ă©querre

  • Compagnonnage : l’équerre associĂ©e au compas est le symbole du compagnon accompli, dans sa rectitude et son anciennetĂ©.
  • Franc-maçonnerie :
    • l'Ă©querre rappelle Ă  l'initiĂ© que toutes ses actions doivent ĂŞtre dictĂ©es par la droiture et la justice, elle symbolise la stabilitĂ© dans l'effort et la rigueur, l'Ă©quitĂ©, la rectitude et l'Ă©quilibre[5].
    • l'Ă©querre est le bijou du ou de la VĂ©nĂ©rable d'une Loge maçonnique.
  • Cultures occidentale et chinoise : Le compas et l'Ă©querre Ă©voquent respectivement le Ciel et la Terre.
    • L'expression kouei-kin, compas et Ă©querre, indique les bonnes mĹ“urs, le bon ordre, l’harmonie complĂ©mentaire des influences cĂ©lestes (le compas) et terrestres (l'Ă©querre), masculines (l'Ă©querre) et fĂ©minines (le compas)[6].
    • Le compas symbolise l'Esprit et l'Ă©querre la Matière[7].
  • Arts et MĂ©tiers ParisTech : l’équerre, remise le jour des "508"[n 4] (milieu d'une ancienne scolaritĂ© en 1016 jours), est pour les Gadz'Arts symbole du chemin accompli et du chemin restant. Les rectitudes des deux branches symbolisent Ă©galement les droitures morale et intellectuelle.

Autres usages dérivés de l'équerre

De nombreuses pièces de quincaillerie en forme d'équerre permettent l'assemblage ou le renfort de pièces montées en général avec des angles droits. Exemple : une fenêtre en bois peut être renforcée par quatre équerres coudées à angle droit en haut et en bas de la fenêtre et de quatre équerres à plat sur la face interne de la fenêtre.

On trouve également des pièces de cette forme en bois ou de métal conçues pour soutenir une étagère, une tablette ou autre meuble. Elles sont plus communément appelées consoles.

Annexes

Bibliographie

  • Chris Simpson (trad. de l'anglais par Jean-Pierre Quijano, CĂ©cile TrĂ©vian), Guide pratique du bois et de la menuiserie, Paris Bruxelles Zurich, SĂ©lection du Reader's digest, , 176 p. (ISBN 978-2-7098-0651-0)
  • Jules Boucher, La symbolique maçonnique, Dervy, Paris, 1948
  • FĂ©lix Gaffiot, Dictionnaire latin-français, Hachette, Paris, 1934
  • Larousse du XXe siècle, direction Paul AugĂ©, six volumes, Paris, 1931

Notes et références

Notes

  1. Du latin e(x) marquant le point d'oĂą est issue une chose.
  2. Verbe latin transitif quadro, quadravi, quadratum, quadrare, faire le carré, compléter de manière à former le carré.
  3. L'une des branches est habituellement métallique et se referme à la façon d'un couteau pliant, en pénétrant dans le creux de l'autre qui est en bois ou en métal. Si les conditions le permettent, l'alignement de chacune des branches avec les deux plans intéressants de l'angle, puis le blocage de l'axe, permettent de donner à la fausse-équerre un angle strictement identique et reproductible en un autre point.
  4. Mi-parcours de la formation des élèves à l'école.

Références

  1. Gaffiot, op. cit. p. 612.
  2. Gaffiot, op. cit. p. 1288.
  3. Catalogue Manufrance, 1957, p. 488.
  4. Le triangle, trois points, c'est tout ! Hors série No 24, Tangente, éditions Pole, 2005
  5. Mainguy, Irène,, La symbolique maçonnique du 3e millénaire de 3 à 7 ans, Paris, Dervy, , 640 p. (ISBN 978-2-84454-116-1, OCLC 490825781, lire en ligne)
  6. Chevalier, Jean, 1906-, Dictionnaire des symboles : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Robert Laffont, 1997, ©1982, 1060 p. (ISBN 978-2-221-08716-9, OCLC 39853668, lire en ligne)
  7. Boucher, Jules, (1902-1955),, La symbolique maçonnique : ou l'art royal remis en lumière et restitué selon les règles de la symbolique ésotérique et traditionnelle, Dervy, , 381 p. (ISBN 978-2-85076-510-0, OCLC 490809137, lire en ligne)
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