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Épave du Sinan

L'épave du Sinan désigne les restes d’un navire de commerce chinois de la dynastie Yuan qui s’est échoué vers 1323 entre les iles de Sinan à la pointe sud-ouest de la péninsule coréenne[1]. Découvert en 1976, il transportait des céramiques chinoises vers le Japon, en particulier des pièces provenant des fours de Longquan et de Jingdezhen. Cette découverte a contribué à la compréhension des influences chinoises sur l’époque de Muromachi au Japon.

Épave du Sinan
Image illustrative de l’article Épave du Sinan
Maquette du bateau présentée lors de l'exposition commémorant les 40 ans de la découverte au musée national de Corée en 2016 (échelle 1/10e).
Coordonnées 35° 01′ 15″ nord, 126° 05′ 06″ est
Découverte de à
Découvreur(s) Bureau de gestion des biens culturels et avec l’aide de l’Unité de sauvetage en mer de la marine.
Géolocalisation sur la carte : Corée
(Voir situation sur carte : Corée)
Épave du Sinan
Objets provenant de l'épave

Découverte

La redécouverte du Sinan commence en mai 1975 lorsqu’un pêcheur remonte six objets dans ses filets au large de Bangchuk-ri sur l’ile Jeungdo (ko). Après plusieurs investigations pour mesurer l’importance de la découverte, dix campagnes de fouilles sont menées d’ à septembre 1984 sous l’égide du Bureau de gestion des biens culturels et avec l’aide de l’Unité de sauvetage en mer de la marine[2]. Les fouilles se sont déroulées à une profondeur de 20-25 mètres dans des conditions rendues difficiles par les courants dus à la marée d’une vitesse moyenne de 2,5 nœuds et une visibilité pratiquement nulle en raison de la nature boueuse du terrain[1]. La cargaison est maintenant exposée au musée maritime national de Mokpo (ko)[3] et ils ont été présentés en 2016 dans le cadre d’une exposition temporaire dans les musées nationaux de Séoul et de Gwangju[4].

Description

Il s’agit d’un navire marchand en bois dont la longueur a été estimée à 34 mètres pour 11 mètres de large et 3,75 à 4,5 mètres de hauteur. Gîtant à bâbord et enfoncée dans la vase, la coque a été relativement bien préservée, contrairement au pont et à la mature qui étaient recouverts de rouille[5]. Les étiquettes ainsi que l’analyse de sa construction et de l’origine du bois, des provisions et de la cargaison soutiennent l’hypothèse que le navire était parti de Ningbo, un port situé au sud de Shanghaï, dans le but de rejoindre Hakata et Kyoto au Japon avec des objets pour des particuliers ou des temples bouddhistes tels que le Tohoku-ji[1].

D’un poids de 260 tonnes, il avait une capacité de 200 tonneaux et transportait plus de 20 000 objets en porcelaine, 28 tonnes de monnaies de cuivre et 1017 pièces en bois de santal rouge (dont des meubles qui se sont bien conservés dans la boue) provenant d’Asie du Sud-Est. Les monnaies chinoises en cuivre étaient mises en circulation au Japon car cet Etat n’émettait pas sa propre monnaie ou fondues pour faire des statues de Bouddha[1]. Celles-ci étaient de quarante sortes différentes avec notamment des wuzhujian, des kaiyuan tongbao et des zhida tongbao. Les paquets portaient une étiquette en bois décrivant le contenu, la somme, la date et le nom du propriétaire[2].

Pour la porcelaine, 60 % des pièces étaient des céladons de Longquan. Il s’agit essentiellement de vases, d’encensoirs et d’objets pour la consommation du thé[1]. Il y avait également 5 303 pièces de porcelaine bleue et blanche (en) ou blanche de type qingbai essentiellement originaires de Jingdezhen dans le Jiangxi. A cela viennent s’ajouter 694 pièces de type chienmu et jun. Les pièces étaient empilées par lot de 10 ou 20 et emballées dans des caisses en bois fermées par une corde[2].

Il y’avait aussi 2305 jarres avec quatre poignées qui transportaient des produits d’usage courant puisque des restes d’épices, notamment du poivre noir et du genévrier de Chine, un bois aromatique, de l’encre et des pépins de fruits. Pratiquement toute la marchandise était d’origine Yuan à l’exception de sept céladons de Corée et d’une vingtaine de produits japonais, notamment des manches de couteau et des chaussures en bois[2] - [6].

  • La récupération de l'épave en 1976

Voir aussi

Bibliographie :

  • Li Dejin 李德金, Jiang Zhongxi 蒋忠义, Guan Jiakun 关甲堃: “Chaoxian Xin'an chenchuan zhong de Zhongguo ciqi” 朝鲜新安沉船中的中国瓷器 [La céramique chinoise de l’épave du Sinan en Corée], Kaogu xuebao 1977.2
  • Zaine, Carla M. "The Sinan Shipwreck and Early Muromachi Art Collections." Oriental Art 25:1 (Spring 1979): 103-114
  • Feng Xianming 冯先铭: “Nanchaoxian Xin'an chenchuan ji ciqi wenti tantao” 南朝鲜新安沉船及瓷器问题探讨, Gugong bowuguan jianyuan liushi zhounian jinian tekan 故宫博物院建院六十周年纪念特刊, Wenwu Chubanshe 1985

Références

  1. (fr) Lee Kwang-pyo, « Un bateau et ses trésors enfouis dans la boue des fonds marins depuis plus de six siècles », Koreana, pages 32-35, vol. 17, n° 2, été 2016.
  2. (fr) Yun Yong-i, « Les céramiques des fouilles sous-marines de Tadohae », Koreana, pages 32-37, vol. 4, n° 2, été 1998.
  3. (fr) Le Musée maritime national de Mokpo sur le site de l’office du tourisme coréen.
  4. (fr) Kwon Mee-yoo, « Forgotten treasures of Sinan shipwreck », The Korea Times, le 27 juillet 2016.
  5. Photo de la reconstitution du navire au musée maritime national de Mokpo.
  6. (en) Li Baoping, Inscribed Chinese Stoneware Storage Jars from the 14 th Century Sinan Wreck in Korea: the Context of Asian Ceramic Trade and Japanese Tea Culture, National Museum of Korea, 2012, p. 87-104.


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