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Épagneul de Saint-Usuge

L'épagneul de Saint-Usuge est une race d'épagneul originaire de la région de Bresse en France. La race a des origines remontant au moins au XVIe siècle, mais qui a presque disparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Grâce aux efforts de Robert Billard, la race est réapparue au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Son club de race national a été fondé en 1990. La race a été reconnue par la société centrale canine en 2003.

Épagneul de Saint-Usuge
Épagneul de Saint-Usuge.
Épagneul de Saint-Usuge.
Région d’origine
RĂ©gion Drapeau de la France France

Drapeau de la région Bourgogne Bourgogne

Caractéristiques
Taille 41 a 49 cm (F) et 45 a 53 cm (M)
Tête En rapport avec la taille du chien et du sexe. Lignes du crâne et du chanfrein divergentes.
Yeux Couleur noisette
Oreilles implantées au-dessous de la ligne de l'œil. Plates, triangulaires, bien frangées, la frange atteignant l'extrémité du museau.
Queue Atteignant le niveau du jarret, frangée et garnie d'un beau panache. Elle n'est pas écourtée, et elle est portée en lame de sabre.
Caractère D'un naturel doux, docile, équilibré, affectueux, d'une grande sensibilité, sans crainte du gibier, attentif et passionné, il est facile à dresser.
Autre
Utilisation Chien d'arrĂŞt continental
Nomenclature FCI
  • groupe 7
    • section 1.2

Historique

D’après le docteur Guillemin, juge Ă  l’exposition canine de Louhans en 1936 oĂą 9 chiens avaient Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s, c’est l’ancienne race des Ă©pagneuls qui se serait conservĂ©e intacte en Bresse. Le docteur Guillemin affirme mĂŞme avoir retrouvĂ© dans les chiens qui lui ont Ă©tĂ© « prĂ©sentĂ©s Â», le portrait frappant des chiens de perdrix que reprĂ©sentent les vieilles tapisseries des Gobelins de divers châteaux d’Avignon et du Palais des Papes. Pourquoi ce nom d’Épagneul de St-Usuge ? Dans un concours de chiens d’arrĂŞt, cet Ă©pagneul a emportĂ© le 1er prix, et lorsque le juge a demandĂ© Ă  son propriĂ©taire de quelle race d’épagneul il s’agissait, il lui fut rĂ©pondu que c’était un Épagneul de la rĂ©gion, du village de St-Usuge. Ainsi est nĂ© l’Épagneul de St-Usuge. Le grand cynĂ©gĂ©ticien franc-comtois, le baron de Reculot, dans ses « souvenirs de chasse au marais Â» parus dans le Journal des Chasseurs de 1838 signale les qualitĂ©s de ce petit Ă©pagneul qui « se fourre partout, qui fouille tout et ne laisse aucun coin inexplorĂ© Â». L’épagneul de St-Usuge a failli disparaĂ®tre. Avant la seconde guerre mondiale, il n’en restait que quelques exemplaires. Et ce fut Ă  ce moment-lĂ , vers le milieu du siècle dernier, qu’une histoire peu ordinaire commença. En 1939, le jeune abbĂ© Robert Billard est nommĂ© curĂ© de la petite commune de Savigny en Revermont, situĂ©e Ă  la limite de la SaĂ´ne et Loire et du Jura. C’est un chasseur de bĂ©casses passionnĂ© et il avait entendu parler de ce petit Ă©pagneul bressan et de ses qualitĂ©s exceptionnelles. Il dĂ©cide donc d’en chercher un, mais malheureusement la guerre Ă©clate et notre jeune abbĂ© est fait prisonnier et part en captivitĂ©. Ă€ son retour en 1945, son idĂ©e toujours en tĂŞte, il interroge la SociĂ©tĂ© Centrale Canine pour acquĂ©rir un Ă©pagneul de St-Usuge. On lui rĂ©pond alors que la race a disparu et que la dernière prĂ©sence dans une exposition canine date de 1936. Sans se dĂ©courager, l’abbĂ© commence ses recherches de ferme en ferme et son obstination est rĂ©compensĂ©e quand en 1946 il dĂ©couvre Ă  le Fay, un petit village, un chienne assez pure et correspondant au standard de l’époque. Peu fortunĂ© il dĂ©cide de vendre sa montre en or Ă  son frère, afin qu’elle reste dans la famille, pour acheter la chienne. Il baptise sa petite chienne « Poupette Â» et commence Ă  chasser avec elle. De plus en plus sĂ©duit par les qualitĂ©s de la race au fil de ses sorties, il pense alors Ă  acquĂ©rir un mâle. Ce n’est pas sans peine, mais en 1950 il trouve Ă  Louhans « Dick Â», fils d’un chien qui avait obtenu le 1er prix Ă  l’exposition de 1936. Puis arrive la première portĂ©e et le curĂ© Billard commence alors un cahier d’élevage. Il lui faut faire les choix qu’impose un telle rĂ©gĂ©nĂ©rescence, c’est-Ă -dire Ă©liminer avec rigueur les impuretĂ©s, les tares et les imperfections. Se pose alors le problème du renouvellement du sang, car les St-Usuge sont peu nombreux. Constatant alors que le standard de l’épagneul de St-Usuge, dĂ©fini par le docteur Longin en 1936, est pratiquement identique Ă  celui du petit MĂĽnsterländer, l’abbĂ© Billard se rend en Allemagne en 1962 et acquiert  « Bianca von der Rumerburg Â», une chienne au palmarès brillant. Et ainsi pendant 33 ans il va s’attacher avec tĂ©nacitĂ© Ă  la reconstruction de la race, Ă©levant près de 250 chiens dans son presbytère de Savigny-en-Revermont. Un travail de bĂ©nĂ©dictin. Mais l’épagneul de St-Usuge Ă©tait sauvĂ©. Et ce qui est extraordinaire, c’est que dans son cahier d’élevage, l’abbĂ© notait les qualitĂ©s de chasse de chacun de ses chiens, surtout en traquant le gibier qui le passionnait plus que tout autre : la bĂ©casse. En fin cuisinier, il prolongeait mĂŞme ses parties de chasse en invitant ses amis. Tous ceux qui eurent le bonheur de partager sa table disent que le « bob Â», comme ils l’appelaient familièrement, Ă©tait un gastronome exceptionnel. En 1978, il Ă©lève sa dernière portĂ©e et il offre son dernier chiot Ă  la fille d’un de ses amis le jour de sa communion solennelle, avec une arrière pensĂ©e. Car il comptait bien faire de cet ami le successeur du travail qu’il avait accompli depuis plusieurs dĂ©cennies. Serge Bey, c’est de lui dont il s’agit, chef de district local Ă  l’ONF, Ă©tait chasseur et amoureux des chiens. Le , le curĂ© lui lègue son prĂ©cieux cahier d’élevage avec promesse de continuer son Ĺ“uvre. Après un recensement des diffĂ©rents propriĂ©taires, le premier rassemblement d’épagneul de St-Usuge a lieu le Ă  Mervans, en prĂ©sence de l’abbĂ© Billard. L’annĂ©e suivante, une poignĂ©e de passionnĂ©s autour de Serge Bey dĂ©cident la crĂ©ation du  « Club de l’épagneul de St-Usuge Â» dont l’un des objectifs est la reconnaissance officielle de la race. Mais il faut encore 13 annĂ©es d’efforts et de sĂ©lection pour qu’en la SociĂ©tĂ© Centrale Canine ouvre le L.O.F. aux Ă©pagneuls de St-Usuge. 

Depuis la création du club, plus de 1200 chiens ont vu le jour, répartis dans presque tous les départements français, mais aussi dans plusieurs pays étrangers (Canada, États-Unis, Suisse, Autriche…) et notamment en Allemagne où il existe une antenne dynamique représentée par Christine Andres. On peut maintenant rencontrer et découvrir des épagneuls de St-Usuge dans beaucoup d’expositions canines.

Standard

ASPECT GENERAL 

Chien d'arrĂŞt de type Epagneul au poil mi-long, souple, plat et soyeux, d'un ensemble harmonieux et Ă©lĂ©gant. C'est un chien mĂ©dioligne, bien musclĂ© et rĂ©sistant, docile et au regard doux. Ses allures sont souples et rĂ©gulières, d'une amplitude moyenne. 

PROPORTION IMPORTANTE 

Chien qui s'inscrit dans un rectangle, dans des proportions souhaitĂ©es de 9 Ă 10.  (9 hauteur au garrot ; 10 longueur du corps) 

TETE 

En rapport avec la taille du chien et du sexe. Lignes du crâne et du chanfrein divergentes. 

REGION CRANIENNE 

Crâne : LĂ©gèrement bombĂ©, de largeur moyenne. 

Stop : Bien visible ; plus marquĂ© chez le mâle que la femelle. 

MEMBRES 

Membres antĂ©rieurs (avant-main) 

GĂ©nĂ©ralitĂ©s : Vus de face droits et parallèles. Vus de profil bien placĂ© sous le corps. Le bras et l'avant-bras sont de longueur sensiblement Ă©gale. 

Epaule : Bonne angulation, forte et bien musclĂ©e.

Bras : Bien musclĂ©s et secs, garnis d'une frange. 

Coudes : Bien collĂ©s au corps, ni dĂ©viĂ©s en dehors, ni tournĂ©s en dedans. 

Avant-bras : D'aplomb, d'une ossature forte. 

Carpe : Robuste. 

MĂ©tacarpe : LĂ©gèrement inclinĂ©. 

Pieds antĂ©rieurs : Garnis de poils. Parallèles Ă  l'axe longitudinal du corps, allongĂ©s, non Ă©crasĂ©s, moyennement serrĂ©s. La sole est bien nourrie. Les ongles sont solides et de couleur foncĂ©e. 

Membres postĂ©rieurs (arrière-main) 

GĂ©nĂ©ralitĂ©s : Vus de derrière, d'aplomb et parallèles. Bonne ossature. 

Cuisses : Plates, longues, bien descendues, non gigotĂ©es. 

Grassets : Forts, bien angulĂ©s. 

Jambes : Longues, moyennement musclĂ©es. 

Jarrets : Bien angulĂ©s et secs. 

MĂ©tatarses : InclinĂ©s sans exagĂ©ration, de longueur moyenne. 

Pieds postĂ©rieurs : Garnis de poils. Parallèles Ă  l'axe longitudinal du corps, allongĂ©s, non Ă©crasĂ©s, moyennement serrĂ©s. La sole est bien nourrie. Les ongles sont solides et de couleur foncĂ©e. 

ALLURES 

Souples et rĂ©gulières, d'une amplitude moyenne, mais cependant fières et harmonieuses. 

REGION FACIALE 

Truffe : Pigmentation marron en harmonie avec la robe. Narines bien ouvertes. 

Museau : Droit, de longueur sensiblement Ă©gale au crâne. 

Lèvres : Bonne pigmentation dans la couleur de la robe ; peu dĂ©veloppĂ©es mais suffisamment descendues pour ne pas rendre le museau pointu. Elles doivent bien couvrir la denture. 

Mâchoires, denture/dents : Mâchoires prĂ©sentant un articulĂ© en ciseaux, c'est-Ă -dire que la face postĂ©rieure des incisives supĂ©rieures est en contact Ă©troit avec la face antĂ©rieure des incisives infĂ©rieures. Les dents Ă©tant implantĂ©es Ă  l'Ă©querre dans les mâchoires ; 42 dents selon la formule dentaire. 

Yeux : Ronds, bien ouverts et non saillants, avec un regard vif, de couleur noisette (nuance foncĂ©e recherchĂ©e). Les paupières qui Ă©pousent bien la forme du globe oculaire ont des bords bien pigmentĂ©s. 

Oreilles : implantĂ©es au-dessous de la ligne de l'Ĺ“il. Plates, triangulaires, bien frangĂ©es, la frange atteignant l'extrĂ©mitĂ© du museau. 

COU 

Court et puissant, sans fanons. 

TRONC 

Ligne du dessus : Droite. 

Garrot : MarquĂ©. 

Dos : Bien soutenu et musclĂ©. 

Reins : De longueur moyenne et bien musclĂ©s. 

Croupe : Courte, donnant l'aspect d'un petit chien bien râblĂ©. 

Poitrine : Large et bien dĂ©veloppĂ©e dans ses trois dimensions. cĂ´tes arrondies sans exagĂ©ration. 

Ligne du dessous : Remontant lĂ©gèrement vers l'arrière. 

Queue : Atteignant le niveau du jarret, frangĂ©e et garnie d'un beau panache. Elle n'est pas Ă©courtĂ©e, et elle est portĂ©e en lame de sabre. 

PEAU 

MarbrĂ©e de tâches marron, elle Ă©pouse la forme du corps sans former de plis. 

ROBE 

QualitĂ© du poil : Mi- long, lĂ©gèrement ondulĂ©, bien fourni sur tout le corps. Le poil de la tĂŞte est plus court, ainsi que celui des membres qui sont bien frangĂ©s. Les oreilles et la queue sont bien frangĂ©es. Le poil du poitrail est bien fourni et la ligne du dessous est marquĂ©e par une frange. 

Couleur du poil : Bicolore, marron panachĂ© blanc sans plages de couleur blanche ; avec ou sans Ă©toile blanche au front Ă  l'âge adulte (les chiots naissent tous avec un Ă©toile blanche au front qui peut disparaĂ®tre Ă  l'âge adulte). 

TAILLE 

Hauteur au garrot : Mâles : 0,45 Ă  0,53 m / Femelles : 0,41 Ă  0,49 m 

DEFAUTS 

Tout Ă©cart par rapport Ă  ce qui prĂ©cède doit ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un dĂ©faut qui sera pĂ©nalisĂ© en fonction de sa gravitĂ©. 

DEFAUTS GRAVES 

Museau court, Ă©troit ou pointu. Paupières très lâches. Dos ensellĂ© ou dos de carpe. Croupe surĂ©levĂ©e. Sternum trop court. Coudes fortement dĂ©viĂ©s en de hors ou tournĂ©s en dedans. Jarrets clos, jarrets de vache ou en tonneau, aussi bien en position debout qu'en mouvement. Sujet qui va l'amble. Allures raccourcies, dĂ©marche raide. 

DEFAUTS ELIMINATOIRES 

Faiblesse de caractère, peur du coup de feu ou du gibier. Prognathisme supĂ©rieur ou infĂ©rieur, mâchoire dĂ©viĂ©e. Dents manquantes Ă  part les P1. Entropion, ectropion. Queue courte de naissance, fouet dĂ©viĂ© ou cassĂ©, ou chien naissant anoure. DĂ©fauts de pigmentation. Yeux vairons (hĂ©tĂ©rochromie). Toute robe diffĂ©rente au standard, robe tricolore, plages blanches. 

N.B. Les mâles doivent avoir deux testicules d'apparence normale complètement descendus dans le scrotum.

Standard de travail

Chien d'un naturel très doux et docile, son dressage s'avère facile Ă  condition de n'avoir aucun geste brutal. C'est un chien d'une grande sensibilitĂ© pour lequel une voix ferme suffira Ă  obtenir ce que le dresseur exigera. L'Epagneul de Saint-Usuge est un chien tout Ă  fait polyvalent, chassant aussi bien au bois, en plaine que dans les Ă©tangs ou marais. C'est un pisteur et un broussailleur qui aime particulièrement la chasse de la bĂ©casse. 

LA QUETE 

Elle est celle d'un chien continental. Elle doit avoir une ampleur maximale de 40 mètres de chaque cĂ´tĂ©. L'allure est modĂ©rĂ©e. C'est un chien chassant sous le fusil et soucieux en permanence de garder le contact avec son maĂ®tre. Il lui arrive frĂ©quemment de revenir sur ses pas pour contrĂ´ler une Ă©manation. Il peut aussi bien chasser la tĂŞte haute que pister le nez au sol assez longtemps pour remonter jusqu'au gibier tant qu'il ne sera pas bloquĂ©. Le fouaillement de queue est alors assez intense. 

LE PORT DE TETE 

Il peut ĂŞtre assez haut par rapport Ă  la ligne du dos si les Ă©manations sont portĂ©es par le vent mais il peut ĂŞtre Ă  ras du sol si une piste doit ĂŞtre remontĂ©e. 

L'ARRET 

Il est ferme, en position debout, la tête dans l'angle d'émanation. Le fouet peut être à l'horizontale mais on tolèrera un léger balancement, signe de la proximité immédiate du gibier.

Caractère

D'un naturel doux, docile, équilibré, affectueux, d'une grande sensibilité, sans crainte du gibier, attentif et passionné, il est facile à dresser.

Utilité

Chien d'arrĂŞt

Bibliographie

  • Fernand Nicolas, « L'Ă©pagneul de Saint-Usuge », revue « Images de SaĂ´ne-et-Loire » n° 107 (), pp. 14-15.

Lien externe

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