Émeutes de 2013 à Stockholm
Les émeutes de 2013 à Stockholm sont des émeutes ayant éclaté le dans la banlieue de Stockholm, en Suède. Ces émeutes sont survenues à Husby. Elles se sont par la suite étendues de Husby, au nord de Stockholm, jusqu'à l'ouest et au sud de Stockholm. Ces événements sont nationalement diffusés et largement médiatisés par The Local[5]. Le , plus de 70 incidents ont été rapportés[6]. Le , la police annonce un retour à la normale avec un quasi-arrêt des violences[7].
Description
Les émeutes ont initialement touchées Husby, une banlieue située à Stockholm, en Suède. La banlieue possède une population majoritairement immigrée à 80 %[8] principalement originaires de Turquie, de Somalie et du Moyen-Orient[6]. Stockholm est frappé par des émeutes similaires dans ses régions pauvres depuis 1719[9]. Quelques années auparavant, Stockholm a été frappé par des émeutes en 2010, durant lesquelles une centaine de jeunes immigrés avaient jeté des projectiles, incendié des véhicules, et s'en étaient pris à la police locale de Rinkeby[10].
Selon les toutes premières constatations, les émeutes sont survenues après le décès par balles d'un homme âgé de 69 ans dans son appartement à Husby le . L'homme, d'origine portugaise[11] - [12], armé d'une machette, s'était enfermé avec une femme (supposément sa femme d'après les rapports), menaçant de tuer la police[13] - [14] - [15]. Les négociations ayant échoué, la police entre de force dans le domicile du vieil homme[16] - [17] - [18]. L'homme s'était confronté un peu plus tôt à une bande de jeunes, qui l'aurait menacé avec un couteau. Lorsque les policiers frappent à sa porte, ils s'aperçoivent qu'ils s'étaient trompés de porte. Pensant que l'épouse du vieil homme était menacée par ce dernier, la police l'aurait tué. Des militants locaux expliquent que ce décès a simplement été l'élément déclencheur des émeutes, dont la cause véritable est le fait que les jeunes immigrés de banlieue soient sans cesse discriminés par la police[19]. Cependant, d'après le journal suédois Aftonbladet, les émeutes ne sont pas liées à son décès[20]. Le criminologue suédois Jerzy Sarnecki, pense que les émeutes n'ont pas été causées par un incident en particulier, mais que les émeutiers manifestent un mécontentement général à cause du chômage, de l'éducation et de l'oppression policière[20]. Le chômage touche 6 % des Suédois, tandis qu'il touche 16 % des Suédois nés en dehors des frontières[6].
Émeutes
Les émeutes débutent le dimanche alors que des groupes de jeunes brûlent une centaine de véhicules à travers la banlieue de Husby. Un appartement a été évacué, et un magasin vandalisé. Les forces de police, déployées à 22 h, ont été attaquées par des jeunes et certains de ses membres ont été blessés. Le calme revient à 5 h 30 du matin. La police estime entre 50 et 60 le nombre de jeunes impliqués dans les émeutes, mais aucune arrestation n'a été effectuée[2] - [21] - [22]. Les émeutes continuent le ; les groupes de jeunes mettent le feu à 11 voitures et quatre poubelles, puis attaquent les policiers et pompiers déployés sur place alors qu'ils tentent d'éteindre les incendies. Sept policiers ont été blessés dans ces attaques. La police a estimé 50 à 100 individus le nombre d'émeutiers[23]. Certains d'entre eux seraient âgés de 12 à 13 ans ; sept individus âgés entre 15 et 19 ans ont été appréhendés. Deux d'entre eux ont été relâchés et un troisième serait âgé de moins de 15 ans[3] - [4]. Une petite émeute est déclenchée au sud de Stockholm, mais impossible de savoir si elle est liée à celles de Husby. Les violences se sont également étendues à Fittja, Kista, Rinkeby et Tensta[4]. Le mardi , les émeutes se propagent jusqu'à Bredäng (en), Edsberg, Flemingsberg, Norsborg et Skarpnäck. Trente voitures ont été brûlées, et le commissariat de Jakobsberg ainsi qu'un centre commercial ont été vandalisés. La police a appréhendé huit individus et le calme est revenu à 3 h du matin[24].
À la quatrième nuit consécutive, le , un commissariat est incendié à Rågsved (en). Les policiers se font agresser à Hagsätra (en) après 22 h. À Skogås, un restaurant est brûlé et des projectiles sont jetés sur les pompiers[25] - [26]. Le jeudi à environ 20 h (CET), cinquième nuit des émeutes, la police est demandée en renfort à Rinkeby sur un parking dans lequel cinq voitures ont été incendiées[27]. Des jeunes balancent des pierres et bouteilles de verre à Vällingby, sur des trains dans le métro, menaçant le personnel qui est par la suite évacué[28] - [27]. Minuit passé, des incendies sont rapportés à Tensta et Farsta[27]. Au moins deux établissements scolaires, un commissariat et quinze véhicules ont été incendiés. Au total, entre mardi et vendredi, 13 individus ont été interpellés[29]. À la sixième nuit, les émeutes se calment après que des centaines de jeunes se sont organisés pour « reprendre Stockholm[30]. » Au même moment, des émeutes sont rapportées dans d'autres lieux en Suède, dont Örebro[31], tandis que la banlieue de Husby, où les émeutes ont originellement éclaté, semblerait être sous contrôle des autorités[32]. Septième nuit, les tensions semblent redescendre grâce à la présence des parents dans les rues[19] - [33]. Le , la police annonce un retour à la normale avec un quasi-arrêt des violences, sans émeutes mais quelques voitures brûlées[7].
Réactions
Les émeutes sont survenues peu après le décès d'un sexagénaire d'origine portugaise abattu par un agent de police[11]. Des activistes d'extrême gauche ont accusé de racisme les policiers qui ont tué le vieil homme d'origine portugaise[6].
Le à midi, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt déclare « Nous avons passé deux nuits avec une grande agitation, les dégâts et une atmosphère intimidante dans Husby et il y a un risque qu'elle se poursuivra. Nous avons des groupes de jeunes hommes qui pensent qu'ils peuvent et doivent changer la société par la violence[16] - [24] - [34]. » Au cinquième jour des émeutes il déclare « Je pense qu'il est dangereux de vouloir dépeindre la Suède avec une capitale séparée de ses banlieues. Je ne pense pas que ce soit vrai. Je pense que la ligne qui nous divise traverse Husby, entre une population majoritaire et à côté un petit groupe de fauteurs de trouble[35]. » La ministre suédoise de la justice, Beatrice Ask, quant à elle, parle d'une « exclusion sociale » comme la « cause de problèmes très sérieux[36]. » Le journal Aftonbladet ayant indiqué que 80 % des jeunes appréhendés étaient connus des services de police, Jerzy Sarnecki explique qu'il n'est pas surpris[20].
Les riverains de Husby sont excédés par l'attitude des émeutiers, à la suite des destructions de biens personnels qu'ils ont causées et de la mauvaise réputation qui court dans la banlieue de Husby. Ils pensent par ailleurs que l'histoire du vieil homme tué par la police n'est qu'un prétexte pour causer des émeutes, et que les parents des jeunes émeutiers ne s'impliquent pas[37]. Également, l'ambassade américaine de Suède a conseillé à ses ressortissants de rester en dehors de cette banlieue[6].
Notes et références
- (en) « Stockholm riots raise questions about immigration policy », sur Washington post,
- (en) « Youths burn 100 cars in north Stockholm riots », sur The Local, (consulté le )
- (en) « Fresh clashes as more cars burn in Husby », sur The Local, (consulté le )
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- (en) Brown, Andrew, « On Woolwich, British media could learn from Swedish riots coverage », sur The Guardian, (consulté le )
- (en) Christian Gysin, « Sweden in flames: As gangs of migrants riot for five nights running... the Utopian boats of a multicultural success story turn to ashes », sur DailyMail, (consulté le )
- (en) « Sweden Riots: Stockholm 'Back To Normal,' Say Police », sur Huffington Post, (consulté le )
- (en) « BBC: Stockholm restaurant torched as riots spread », sur BBC (consulté le )
- (sv) Rebecca Haimi, « Upplopp i Stockholm – en gammal historia », sur Dagens Nyheter,
- (en) « Sweden riots revive immigration debate », sur The Australian, (consulté le )
- (en) Peck, Tom, « Stockholm burning: Riots grip surburbs as violent trouble spreads », sur The Independent, (consulté le )
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- (en) « Swedish police try to restore order in Stockholm after week of rioting », sur The Guardian, (consulté le )
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- (sv) « Ännu en natt med bränder och stenar », sur dn.se, (consulté le )
- (fr) « Suède : quatrième nuit d'émeute à Stockholm », sur Le Monde, (consulté le )
- (sv) LIVE: Nya bränder i Stockholmsförorter | Nyheter | Expressen | Senaste nytt – Nyheter Sport Nöje TV. Expressen. Consulté le 24 mai 2013.
- (sv) « Stockholm riots spread south on fourth night », sur The Local (consulté le )
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- (sv) « Hundratals svenskar samlas för att bekämpa raskravallerna », sur realisten.se, (consulté le )
- (fr) « Suède: les émeutes, moins vives à Stockholm, se propagent à d'autres villes », sur La Nouvelle République, (consulté le )
- (sv) « Bränder i Stockholmsområdet och Örebro », (consulté le )
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- (fr) « Stockholm éclate dans la vague de violence pour la troisième nuit », (consulté le )
- (fr) caroline Cadlier, « Les émeutes de Stockholm écornent le modèle social suédois », sur France Info, (consulté le )
- (en) « Swedish riots rage for fourth night », sur The Guardian, (consulté le )
- (sv) Oliver Gee, David Landes et Sanna Håkansson, « Stockholm riots: a view from the street in Husby », sur The Local, (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 2013 Stockholm riots » (voir la liste des auteurs).